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7 choses à savoir pour décrocher un job dans la Silicon Valley

« San Francisco, c’est un peu le Disneyland du développeur » © Florent Crivello [Développeur chez Kwarter à SF, nldr] C’est pourquoi beaucoup de mes amis et contacts, en poste ou étudiant, cherchent à venir s’installer et travailler à San Francisco ou dans la Silicon Valley.

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Mais trouver un job, ou un stage, n’est pas si simple, et beaucoup renoncent après quelques semaines de recherche. Je vais tenter ici de vous donner quelques conseils pour optimiser vos chances de réussite et optimiser votre recherche d’emploi dans la Valley, si vous êtes dans la tech, et toujours en France.

Avant de vous donner les meilleures pistes du moment pour chercher un job, je vais d’abord vous donner un peu de contexte. Il est important de bien comprendre le marché du travail, la réputation des ingénieurs français, et la problématique des visas avant de commencer sa recherche d’emploi.

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1. Le marché de l’emploi tech… un marché à saisir !

La demande pour les profils tech est immense. Que vous soyez développeur (junior, senior, staff…), administrateur système, ou encore data scientist, toutes les startups et/ou grosses entreprises tech recherchent votre profil. C’est un fait. Il n’y a pas assez de profils comparé à la demande. Ce qui exlique l’explosion des salaires de la profession dans la Valley. Profitez-en, car malgré toutes les difficultés et restrictions, c’est maintenant que les entreprises américaines seront prêtes à fournir le plus d’efforts pour vous faire venir.

2. La réputation des software engineers français

Lorsque je suis arrivé à San Francisco il y a deux ans, je ne m’attendais pas à rencontrer tant de Français. Tous sortis d’Epitech, Supinfo, Epita, Polytechnique, … je croise des tech français tous les jours, plusieurs fois par jour. Nous sommes partout, dans des petites startups qui viennent de se lancer jusqu’aux plus hauts postes de grosses entreprises à succès : Google, Facebook, LinkedIn, Twitter, Uber, Apple

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La réputation des ingénieurs informaticiens français est très bonne et le niveau technique français est excellent. Contrairement à ce que nous pouvons (trop) lire dans les journaux français : le système éducatif français est bon. Que ce soit le publique ou le privé, le niveau est généralement très bon. En conséquence, si vous n’êtes pas mauvais, vous n’aurez pas trop de mal à intéresser, potentiellement, une entreprise américaine.

2.1 Le cas Docker

Pour vous donner un exemple concret d’entreprise US qui cartonne et que je connais bien, puisque j’y travaille, prenons le cas Docker :

  • Co-Fondée par Solomon Hykes, ancien de l’Epitech, aujourd’hui CTO, et Sébastien Pahl, ancien Epitech, aujourd’hui system engineer chez CloudFlare
  • Le directeur technique est Samuel Alba, ancien de l’Epitech
  • La team « core » de Docker est à moitié française (Victor Vieux, Andrea Luzzardi, Arnaud Porterie, …)
  • Beaucoup d’ingénieurs français également dans le reste de la team technique, dont la rockstar Jérôme Petazzoni, qui est invité aux quatre coins du monde pour parler dans toutes les conférences tech possibles et imaginables.

Et je suis moi-même un ingénieur informaticien (Epitech 2006).

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Evidemment, le fait que Solomon soit franco-américain a beaucoup influencé l’embauche de Français, mais le CEO de Docker, Ben Golub, qui est lui 100% américain, est très content du niveau des Français, et en est même fier. Il est d’ailleurs déjà intervenu dans un panel while42 il y a quelques mois.

A chaque fois qu’un ingénieur français est embauché dans une startup américaine, beaucoup de français sont embauchés ensuite dans cette même startup.

3. Le visa de travail

Si la réputation et la demande sont au plus haut, le vrai challenge est de trouver une startup qui puisse sponsoriser votre visa de travail. La plupart du temps les ingénieurs étrangers sont embauchés sous visa H1B. Ces derniers sont limités par le gouvernement américain, et la demande est de fait bien plus haute que le nombre de visas H1B distribués chaque année. Le challenge se trouve donc ici. Surtout que ces visas ne sont pas distribués tout au long de l’année, mais uniquement une fois par an, au mois d’octobre.

Il existe d’autres types de visas dont nous parlerons plus bas, notamment le visa E2, et le J1 (stages), qui sont également de bonnes pistes pour trouver un job ou un stage (J1).

3.1 Être dans le bon timing pour le H1B

Voici donc le premier conseil: puisque la majeure partie des startups américaines embauche des informaticiens étrangers en sponsorisant des visas H1B, il va de soi de se synchroniser avec les dates-clés de délivrance de ces visas, à savoir :

    1. Dépôt des dossiers Mars/Avril max
    2. Pour obtenir un VISA de travail en Octobre (si on est chanceux)

Contacter les entreprises US en juin n’est donc pas du tout l’approche la plus optimisée. Mieux vaut viser entre novembre et janvier/février, le temps de rencontrer les entreprises, passer les entretiens, et préparer le dossier du visa H1B.

3.2 Le visa E2

L’autre option intéressante et assez courante est l’obtention d’un visa E2. Les entrepreneurs français créant leur société aux USA obtiennent généralement un visa E2 investisseur, qui leur permet d’embaucher des profils français sous visa E2. Le visa E2 est assez simple à obtenir si vous trouvez une société dont les fondateurs ont eux-même un visa E2 délivré par votre pays. Contrairement aux visa H1B, les visas E2 peuvent être obtenus tout au long de l’année.

Il est important de noter que le visa E2 vous permettra de travailler uniquement dans la société qui vous sponsorise (ou dans une autre entreprise américaine, créée par un autre entrepreneur français, qui est lui-même sous visa E2 investisseur). Avec le H1B, vous pourrez travailler dans n’importe quelle société américaine.

Le visa H1B est donc beaucoup plus intéressant sur les moyens et longs termes car si vous ne vous plaisez pas dans votre entreprise vous serez libre de changer.

L’avantage du visa E2 est qu’il est beaucoup plus simple à obtenir. Mais si vous ne vous plaisez pas dans l’entreprise, ce sera un retour en France très probable.

3.3 Le visa J1

C’est le visa le plus facile à obtenir, mais qui est généralement délivré pour des stages. Le marché du recrutement étant très difficile, beaucoup de startups « trichent » et embauchent des informaticiens sous ce visa, soit en attendant le retour du dossier H1B, soit avant de déposer le dossier H1B.

3.4 Les autres visas

Il existe d’autres options pour obtenir un visa de travail. Vous trouverez ici plus de détails sur les visas de travail US.

4. Mettre à jour son LinkedIn

Avant de chercher un stage ou un job aux USA, prenez soin de mettre à jour votre CV (traduit en anglais), au format PDF, mais aussi et surtout votre profil LinkedIn. A peine 10% des gens qui me contactent ont bien pris soin de mettre à jour leur LinkedIn. Aux US, c’est vraiment plus important que le traditionnel CV « papier ». N’hésitez pas à parler de vos projets et y mentionner votre compte GitHub ou StackOverflow si vous en avez un. Les équipes d’ingénieurs qui vont vous recruter aiment regarder comment vous codez. Essayez également de recueillir des recommandations de collègues et managers, présents ou passés, en anglais bien sûr.

NB : LinkedIn n’est pas Viadeo : Viadeo n’est pas du tout utilisé aux USA…

5. La recherche d’emploi tech à San Francisco et dans la Silicon Valley

Enormément de pistes s’offrent à vous. A la fin de ce « chapitre », vous aurez beaucoup de pain sur la planche, mais je l’espère, beaucoup plus de chances de trouver un job tech intéressant. Si vous êtes motivé et pas trop mauvais, il n’y aucune raison pour que vous ne trouviez pas un super job dans une super startup de la Valley.

5.1 LinkedIn

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5.1.1 Tricher sur la ville

C’est la première chose à faire pour commencer à recevoir des offres d’emploi : changez la ville de votre profile LinkedIn : San Francisco. C’est idiot, mais ça marche. En moins d’un mois, le temps que les robots remontent votre profil aux recruteurs, vous aurez certainement vos premières offres d’emploi. La plupart vous diront qu’ils cherchent des gens qui ont déjà leur visa, mais certaines entreprises vous diront qu’ils sont prêts à sponsoriser votre visa si votre profil concorde avec leurs besoins.

5.1.2 Optimiser son profil

Nous avons déjà parlé plus haut de l’importance du CV LinkedIn, encore une fois, il faut qu’il soit en anglais, et à jour, avec le plus de descriptions possibles, et le plus de recommandations possibles. L’investissement de temps en vaut la peine : Vous remonterez plus souvent dans les recherches, et les recommandations forgent une première image généralement positive de vous-même (si la reco LinkedIn est mauvaise, vous avez l’option de ne pas la publier, donc n’hésitez pas à envoyer une demande de reco à tout votre vrai réseau professionnel).

5.1.3 Utiliser son réseau LinkedIn (ou Viadeo)

Si vous avez déjà un profil LinkedIn, vous avez certainement déjà des amis ou anciens collègues qui sont déjà installés dans la Silicon Valley. Contactez-les ! Demandez-leur leur avis, des conseils, des contacts, des intros, et des jobs. La plupart des entreprises cherchent des ingénieurs en informatique, c’est peut-être le cas de la startup dans laquelle travaille un de vos contacts.

5.1.4 Les offres d’emploi

Pour terminer avec LinkedIn, c’est également une façon pour vous de trouver des offres. LinkedIn listent beaucoup d’offres. La recherche LinkedIn pour « software engineer » dans la Bay Area renvoie plus de 15 000 résultats. Au travail ! :)

5.2 Votre école

Si vous avez fait des études dans une école qui a un réseau d’anciens, c’est le moment de reprendre contact. Plus l’école a de grosse promotion et plus elle est « vieille », plus vous aurez de chance de trouver par l’intermédiaire de ce réseau. Un coup de téléphone ou un email pourra avec un peu de chance déboucher sur un job intéressant.

5.3 Les associations et entités officielles

Il y a beaucoup d’associations dans la Silicon Valley. Les deux plus importantes et influentes sont while42 (pour tous les profils devs / sys-admin / informaticiens en général), et French Alumni Network (plus orienté grandes écoles). N’hésitez pas prendre contact avec ces associations, très actives sur San Francisco.

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La Chambre de Commerce franco-américaine et le consulat de France à San Francisco mettent aussi à disposition quelques offres d’emploi, qui viennent en général d’entrepreneurs Français installés à San Francisco.

5.4 Les sites d’offres d’emploi

En plus de LinkedIn, il existe beaucoup de sites d’offres d’emploi tech. Dice, Indeed, … pour n’en citer que deux, listent des dizaines de milliers de jobs tech.

Certains sites spécialisés tech offrent également des job boards. C’est le cas de GitHub, ou encore de StackOverflow.

Je poste moi-même régulièrement des offres de stages et d’emplois qui sponsorisent des visas ici.

5.5 Les sites des startups

Toutes les startups tech recrutent. Faites le tour des sites internet de celles qui vous plaisent le plus et répondez directement aux offres d’emploi que vous y trouverez.

5.6 Hacker News

Hacker News est le forum tech le plus influent du moment. Tous les mois, un thread est consacré aux entreprises qui cherchent des profils tech. Par exemple, le thread de Septembre « Ask HN: Who is hiring? (September 2014) » recense des centaines d’offres. Certaines d’entre elles sponsorisent des visas.

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Tous les mois donc, Hacker News est une source d’offres récentes d’entreprises US qui cherchent activement à recruter des ingénieurs informatiques.

5.7 Les recruteurs et cabinets de recrutement

Il est tellement difficile de recruter des profils tech dans la Valley que beaucoup d’entreprises font appel à des recruteurs, ou des cabinets de recrutement. Actuellement lorsqu’un recruteur trouve un profil pour une société de la Valley, la société lui reverse en général 20% de son salaire annuel brut (c’est gratuit pour le candidat). Le plus compliqué pour les recruteurs est évidemment de trouver de bons profils à « vendre » aux startups.

Donc logiquement, si vous les contactez pour leur dire que vous êtes sur le marché, il y a des chances que ça les intéresse : vous représentez certainement au moins $20 000 à leurs yeux.

5.8 Levée de fonds = recrutement 

Une autre astuce pour trouver des entreprises qui recrutent beaucoup et qui sont donc probablement prêtes à sponsoriser votre VISA : suivez l’actualité. Les startups qui lèvent beaucoup d’argent le font souvent pour en partie recruter agressivement et ainsi soutenir leur croissance rapide. Un petit tour tous les matins sur TechCrunch vous donnera certainement des pistes intéressantes.

5.9 Hacking

Si vous êtes prêts à investir un peu de temps, prenez une startup dans laquelle vous aimeriez travailler, et lorsque vous la contactez, donnez-lui des conseils sur son interface, une façon d’optimiser une certaine fonction de l’application, ou encore comment renforcer la sécurité (si vous arrivez avec un proof of concept c’est encore mieux). En fonction de votre spécialité vous pourrez certainement trouver des choses intéressantes à apporter. Cela vous donnera beaucoup plus d’attention.

6. Préparez vos entretiens

Une fois votre rendez-vous obtenu, vous allez certainement passer plusieurs entretiens, dont au moins un qui sera technique, si c’est pour un poste de « software engineer », sys-admin, devops, ou équivalent. Et une interview aux USA, ça se prépare énormément ! On ne peut pas arriver les mains dans les poches. La plupart des gens qui ne révisent pas n’obtiennent pas le poste après les entretiens techniques. C’est particulièrement vrai pour les grosses entreprises, comme Google par exemple, qui souvent vous conseilleront même des livres d’algorithmique à étudier avant l’entretien. C’est aussi une façon de tester votre motivation à rejoindre l’entreprise et l’équipe.

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Lors des entretiens techniques, les entreprises US regarderont surtout votre processus de réflexion, et si vous savez dériver les bases pour trouver des solutions créatives.

Dans tous les cas, avant chaque entretien technique, prenez soin de réviser votre langage de programmation préféré ainsi que les algorithmes et structures de données de base (recherche, tri, tables de hash, …). La notation « big O » doit être maîtrisée parfaitement. N’hésitez pas à prendre contact avec les employés (encore une fois, LinkedIn est votre ami) de la startup pour parler avec eux avant l’entretien, et leur demander conseil.

Cherchez des questions-types sur le net peut aussi aider. Des sites spécialisés comme GlassDoor vous apporteront également des infos internes pertinentes. De temps en temps vous trouverez même les questions exactes posées lors des entretiens d’embauche de l’entreprise.

N’arrivez pas non plus sans connaître un minimum d’histoire de l’entreprise, de ses créateurs, ou sans connaître le nom du CEO. Idem, testez le produit. Si vous arrivez en entretien sans rien connaître du produit ou de l’entreprise, ça n’est pas un très bon signal pour votre potentiel recruteur.

7. C’est parti !

En suivant ces pistes, j’espère que vous trouverez votre bonheur. Si vous êtes motivés et pas mauvais, vous trouverez c’est certain. Cela vous prendra peut-être une heure, ou 6 mois, mais je ne connais personne de très motivé qui n’ait pas réussi à trouver un job intéressant dans la Valley.

Vous aurez peut-être besoin de venir sur place à un moment donné, et si c’est le cas, remplissez bien votre agenda de rendez-vous. Optimisez votre séjour et profitez-en pour rencontrer le maximum de gens et participer à des meetups techs.

Dernière chose, je croise beaucoup de personnes qui n’osent pas se lancer car leur niveau d’anglais n’est pas excellent, ou parce qu’ils ont un accent très prononcé. Ici, tout le monde s’en fiche !

Alors plus d’excuse. Vous voulez venir travailler à SF ou dans la Valley ? Vous avez maintenant toutes les clés en main. Venez !

J’espère vous voir au prochain meetup while42 San Francisco ou Palo Alto ! :)

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Article diffusé sur Techmeup, un média fondé par Laetitia Faure (@artylaeti), Sylvain Kalache ( @sylvainkalache), et Julien Barbier (@julienbarbier42).

A propos de l’auteur:
JBarbierDiplômé de l’Epitech et de l’EGE, Julien Barbier a créé et revendu plusieurs startups en France et aux USA. Originaire de Paris, et après un passage à Lyon, puis à Miami (Floride), il s’est installé à San Francisco en 2012 pour prendre la direction du Marketing chez Docker. Julien a également fondé while42, le réseau international des informaticiens français et co-créé plusieurs side-projects depuis son arrivée à San Francisco, dont HNWatcher (outil de tracking pour Hacker News).

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5 commentaires

  1. Bonjour, merci pour votra article hyper intéressant. J’aimerai trouver un job sur San Francisco dans le design graphique, auriez-vous quelques pistes pour m’éclairer ?

    Merci

  2. Salut et merci pour tous ces conseils précieux, cependant sais-tu s’il est aussi « facile » de trouver un emploi dans d’autres branches suite à un Master? Comme le marketing/webmarketing ou la communication plutôt que l’ingénierie informatique ? Quant au visa je confirme, c’est probablement l’étape la plus compliquée, ayant l’année dernière obtenu le J1 après de longs mois…

  3. Bonjour je recherche un emploi et une maison à la siicon valley. Je recherche un emploi d’Assistante Ressources Humaines. Je sait qu’il faut un visa. Ou bien aux alentour de San Francisco avez vous des pistes?

  4. Ma copine elle a obtenue un Master de Resources Humaines à IAE Gustave Eiffel voici son parcours:
    Master 2 – GRH dans les multinationales
    Master 1 – International Master in Business Management

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