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Comaking : les start-up doivent-elles adopter la tendance ?

Le comaking, un phénomène qui nous vient des Etats-Unis. Il s’installe petit à petit en France. Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, dans les grandes villes, ces espaces de production partagés prennent leurs marques.

Quentin Billey - Draft
Quentin Billey, cofondateur des Ateliers Draft
Quentin Billey a ouvert il y a peu de temps les Ateliers Draft à Paris. Pour lui, ce phénomène est né de la rencontre entre trois tendances. « La première inspiration est le changement des mentalités qu’a provoqué l’économie collaborative. La seconde provient de l’émergence des espaces de coworking à travers la France et le monde. Enfin, les Fab Labs, lieux de création et de fabrication numérique, se concentrent sur les entrepreneurs de la création », explique-t-il. Les espaces de comaking permettent le partage de machines et évitent aux entreprises de passer par des prestataires extérieurs. Cela suit, selon Quentin Billey, la philosophie du «Do It Yourself ».

Un phénomène qui se développe

Marien Gaillard
Marien Gaillard a créé La Charbonerie

Face à cette vague, Marien Gaillard a souhaité se lancer. La Charbonerie, son espace de comaking, est encore en phase de création. Cependant, il remarque déjà que cette nouvelle manière de travailler s’étend vitesse grand V.

« Il y a encore 6 mois, on ne trouvait que des Fab Labs en France. Maintenant, on essaye de suivre le modèle américain. Je pense que beaucoup d’espaces comme le notre vont se monter dans les prochaines années », remarque le jeune entrepreneur.

Marien Gaillard et les cofondateurs de la Charbonnerie avaient un point commun qui les a réuni dans ce projet: un besoin de matériel mais pas assez d’argent pour s’en procurer. Aujourd’hui, ils disposent d’imprimantes 3D ou de fraiseuses numériques. Des drônes se sont même déjà envolés de leur espace. La Charbonnerie est encore en cours de développement. Un prototype, tout comme les start-up qui viennent y partager leurs savoirs.

Pour une start-up, la concrétisation d’un projet

Guillaume Kuntz
Guillaume Kuntz, fondateur d’Ao Gitsune

Les start-up, pour développer un prototype, ont souvent besoin de matériel sans pouvoir se permettre d’en acheter. Afin de présenter leur produit à des clients ou des investisseurs, de plus en plus de jeunes entreprises commencent dans les espaces de comaking. C’est le cas de Guillaume Kuntz. Ao Gitsune, son entreprise, a développé une gamme de luminaires. « Grâce au comaking et aux machines de Draft, nous avons fait plusieurs versions, testé plusieurs matières avant de trouver notre produit final », explique-t-il. Cette espace collaboratif permet également des rencontres enrichissantes. Guillaume Kuntz a par exemple discuté technique avec les fondateurs de Ckab, ou parlé design avec d’autres abonnés de l’espace.

«Le comaking permet aux jeunes de toucher vraiment aux machines, de sortir du numérique pour avoir de vrais produits entre les mains », ajoute-t-il.

Romain Lacombe
Romain Lacombe, fondateur de Plume Labs. Crédits Photo: Nacho Bonilla

Les ateliers brisent donc la barrière entre la conception et la réalisation d’un projet. Cet avis est largement partagé par les jeunes entrepreneurs qui sont passés par des espaces de comaking. Romain Lacombe, créateur de Plume Labs, est un fan de la première heure. Sa start-up d’analyse de l’air urbain partage son temps entre l’incubateur Agoranov et l’Usine IO, espace de comaking parisien. « La comaking nous fait gagner du temps et de la flexibilité. Cette tendance permet également d’accéder à un éventail de technologies de fabrication et de s’entourer de nombreux soutiens et compétences », souligne le fondateur de Plume Labs. Les ateliers partagés offrent en effet la possibilité de former un réseau d’entraide, un espace de connaissances en open source.

Entre l’école et l’industrialisation

Pourtant, certaines start-up ont des envies d’ailleurs. Les espaces de comaking, souvent trop petits, ne permettent pas d’accompagner le passage d’une start-up à une plus grande production. « Ce sont pour le moment des laboratoires où l’on peut faire des expériences. Le comaking va peut-être rejoindre l’univers des incubateurs, pour offrir le côté maketing également », remarque Guillaume Kuntz. Ce à quoi Quentin Billey répond: « Les espaces de comaking permettent de se lancer, sans trop investir et de valider un concept avant de se lancer dans la production à grande échelle ». Le comaking vient donc se placer au moment décisif entre la sortie de l’école et l’industrialisation du projet.  

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