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«Il faut ouvrir les vannes pour que nous ayons 100 licornes créatrices d’emplois»

Tout le monde a droit à son Noël. C’est normal. Le père noël va bientôt passer. Chacun aimerait voir dans son petit soulier, ce que les Américains mettent dans leurs grandes bottes de croissance. Certains rêvent à plus d’investissements, de plus gros montants, pour remplacer la petite misère à la française qui donne aux start-up de quoi préparer leur déroute future et une cession de contrôle à leurs investisseurs. Certains rêvent à plus de liberté, afin de pouvoir «uberpopiser» la création d’entreprise, sans que la première réponse de l’Etat soit une interdiction. On accepte jamais ce que l’on ne comprend pas!

Et puis certains rêvent juste de pouvoir créer de l’emploi. Non pour le plaisir d’en créer, mais par nécessité. Une entreprise ne se créé pas pour créer de l’emploi. Personne ne se réveille le matin avec une urgente envie de créer des emplois. On se réveille avec la bosse de l’envie de réussir et la conséquence, c’est la procréation d’emplois.

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Le besoin de souplesse

En France on fait le choix, comme toujours, de l’interdiction et de la réglementation. Le travail était (est) une douleur subie, manifestée par l’exploitation de l’homme par l’homme. Et tout à coup, des ministres de gauche, comme Rebsamen, et de plus ambitieux, comme Macron, commencèrent à prononcer des mots que même la droite refusait de prononcer : Seuils sociaux. Durée du travail. Statut de la fonction publique. Rente. Droit du travail. Travail du dimanche. Libéralisation. Pour un peu on dirait même «liberté». Mais n’allons pas trop vite… En tous cas on réalise sous la pression du digital, de l’Ubérisation, que nos start-up, ont besoin de souplesse pour avoir du muscle. De flexibilité pour courir plus vite.

Le digital change la donne. De façon générale, les PME sont les moteurs de l’emploi dans tous les pays du monde. Les seuls créateurs «nets» d’emplois. Le digital qui se paie la part du lion de la croissance, représente la plus forte progression du nombre d’emplois créés dans le monde. En milieu anglo-saxon, plus qu’en France, simplement parce que les montants investis par les investisseurs permettent des embauches rapides et massives (qui peuvent disparaître aussi rapidement, mais comme la queue du lézard, cela repousse très vite). Il est difficile de donner des chiffres. De quelles sociétés doit on parler? La start-up? Les entreprises qui ajoutent une partie digitale à leur business? Les grands groupes qui achètent des start-up? Twitter est elle encore une start-up ? En fait, c’est difficile à dire. La seule certitude c’est qu’ils portent les plus fortes croissances.

53 millions d’indépendants

Le digital, via ses tuyaux, arrosent la société de deux questions en matière d’emploi. La première est simple. Internet c’est 24/24H et 7/7j et les discussions sur le droit du travail évoque encore la durée du travail comme une frontière qui ne peut être touchée. La seconde c’est l’indépendance. 53 millions d’Américains sont désormais des indépendants. Cela grossit en France. Rien que Uber, Chauffeur Privé, représentent des dizaines de milliers d’emplois indépendants. Moins de 4% de la population active, mais cela grossit.

Mais la question dont l’enjeu est plus gros que l’euromillion, c’est la liberté. Le digital doit pouvoir et doit d’ailleurs soutenir et réclamer, la prévalence de l’accord d’entreprise sur l’accord national. Choisir son temps de travail, ses conditions de travail, ses salaires, l’attribution de «stocks» ou «BSA», sans subir les accords de branche ou de filière. Quel rapport entre Oscaro, Whatsapp et AttractiveWorld? Pourquoi seraient ils soumis à un même accord alors qu’ils seraient dans la même branche?

Et cette frénésie et excitation autour de nos licornes sont certes intéressantes car elles donnent envie aux autres, et c’est essentiel. Mais sommes-nous bien conscients que nous en avons moins de cinq, alors que nous sommes censés être la 6ème puissance mondiale? Que changent-ils à l’emploi et à notre paysage à ce jour? On parle de moins de 5 000 personnes employées par nos licornes. Si cinq sociétés valorisées à 5 milliards au total représentent moins de 5 000 emplois, nous n’allons pas changer la courbe «Hollandaise».

«Save fait presque en 18 mois ce qu’a fait BlaBlaCar»

Il faut donc ouvrir les vannes pour que nous ayons 100 licornes. Et que ces licornes créent des emplois. Car quel intérêt de créer des entreprises qui pèsent 1 milliard si elles ne créent pas d’emplois? D’où la question à 1 milliard : à quoi sert de rendre la vie facile à des sociétés qui ne créent pas d’emplois? Intéressant paradoxe. La réponse la plus simple est la suivante. Faisons en sorte que les licornes soient chez nous plutôt qu’ailleurs!

Le reste de l’économie non digitale créée aussi des emplois, et ces emplois aussi sont d’une nouvelle nature. Prenez le cas de SAVE. 400 emplois en moins de 18 mois pour réparer ces magnifiques produits technologiques destinés à s’éteindre le plus vite possible pour vous obliger à les changer. Et ils ont maintenant 1 millions d’euros par mois. Autant que Blablacar ou presque, qui existe depuis 10 ans et a levé au total plus de 350 millions. Il faut inventer les emplois qui permettent d’adapter des modèles qui ont été bâti dans un autre temps pour un autre contexte et permettre aux entrepreneurs d’inventer de nouveaux modèles relationnels. Car un contrat c’est une interaction personnelle, c’est une vision de la société et des rapports humains dans une relation dictée par l’économie.

Un nouveau «Yalta» de la relation salariale est la condition pour donner de nouveaux «éléphants» avec la grâce de la licorne. Il ne s’agit pas de précariser, mais de rééquilibrer la relation, de redonner du sens, et d’adapter en conservant une chose essentielle. La place et la destinée de l’être humain.

denis-jacquetDenis Jacquet. Entrepreneur du Net depuis 2000, fondateur de Parrainer la Croissance, devenue en 4 ans la plus grande association au service des entrepreneurs avec 3 600 membres avec un objectif national de 5000 dans 2 ans.

Il a fondé le premier incubateur intergénérationnel, en France, qui met les seniors des grands groupes au service de la croissance des PME et start-up. Il a confondé l’Observatoire de l’Uberisation.

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