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Le «Big Data»… L’arme secrète des banques pour gagner plus

Le «Big Data», ou les mégadonnées… Ce concept tellement en vogue qu’il est devenu vide de sens. Tout le monde parle du Big Data, et de la manière dont cela va être une révolution dans tous les domaines, mais en réalité peu le comprennent réellement. Vous êtes une start-up et vous voulez faire décoller votre valorisation boursière? Ajoutez le concept de Big Data à votre plan d’affaires et vous verrez comme elle va s’envoler. 

Mais qu’a pu voir le secteur bancaire dans le Big Data qui puisse l’intéresser?

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Le secteur financier s’est joint à la danse et beaucoup de banques y voient un moyen de se développer. Il y a peu, lors d’une conférence organisée par une banque, j’ai enfin entendu l’objectif des banques, et cela n’est pas très encourageant. L’objectif des banques est double.

Analyser votre vie et tirer profit du résultat

Elles veulent savoir ce que vous achetez et où ; quand vous voyagez et où ; quelle voiture vous possédez ; combien vous dépensez. En réalité, toutes ces informations sont déjà à leur disposition au travers de vos relevés bancaires, mais elles ne savent tout simplement pas – du moins, pas encore – comment les utiliser et en tirer profit. Avec ces informations, elles veulent vous vendre plus de produits, suivant votre profil de consommation. Nous ne parlons plus de produits propres à la banque elle-même, mais de produits vendus par des tiers, que la banque vous fournit au prix d’une commission «raisonnable».

Dans la pratique, cela fonctionnera de la manière suivante : la banque détecte que vous achetez des livres business sur Amazon tous les mois. Comme par magie, vous recevrez un e-mail personnalisé avec une offre spéciale – pas d’Amazon, bien sûr – sur le dernier livre de Warren Buffet. Le fournisseur du livre paie une commission à la banque et c’est ainsi que cette mauvaise pratique peut continuer.

La banque pourrait mettre en place un système d’appel d’offres où la meilleure enchère – dans ce cas, celui qui offre la meilleure commission – obtient la vente.

Si ce n’est pas par e-mail, la banque essaiera de vous séduire avec des offres sur sa plate-forme en ligne ou via leur application géo-localisée… juste au moment où vous passez devant une librairie et que vous pensez à des livres.

C’est une pure incitation à l’achat fondée sur ce que la banque sait de vous, et qui, dans le cas des acheteurs compulsifs, pourrait se terminer en session shopping permanente.

Pour vous inciter à acheter à crédit

Évidemment, ce que la banque veut, à part vous facturer la commission sur le prix produit, c’est que vous l’achetiez à crédit, grâce à elle bien sûr.

Sur des petits achats, même si les taux d’intérêts sont élevés, acheter à crédit apparait toujours moins cher dans l’absolu. Si vous achetez un livre à 19 euros à crédit, payer les intérêts sur quelques euros paraît bénin.

Dans cette histoire, le client, comme toujours, ne fait pas une bonne affaire. Notre monde vit à crédit. Les gouvernements occidentaux ont généré des niveaux de dettes insoutenables, qui seront probablement impossibles à rembourser à l’avenir (il n’y a qu’à voir ce qui se passe au Japon). Dans les pays comme les États-Unis, l’économie est fondée sur une course au crédit qui atteint des niveaux extrêmement préoccupants dans le cas des prêts étudiants, par exemple, pour ne pas citer les crises de 2008 et les subprimes.  

Si les banques prennent les États-Unis comme point de référence pour leurs niveaux de dettes, elles pensent probablement qu’il existe une grande réserve de crédit à proposer au public, et beaucoup d’argent à gagner. Et maintenant qu’il est clair qu’elles sont «trop grandes pour tomber» et « trop grandes pour être punies » («too big to fail/too big to jail»), leur motivation en est d’autant plus grande.

En résumé, la situation est la suivante: les banques voient le Big Data comme une occasion de se convertir en un immense portail de vente en ligne. Elles veulent utiliser les données qu’elles gardent sur leurs centaines de millions de clients – données gratuites, qu’elles accumulent depuis des années, voire des décennies – pour générer des ventes et des crédits. Lorsque l’achat devient un simple clic et peut être financé avec un crédit instantané, l’achat compulsif et la surconsommation deviennent des machines à faire de l’argent non-stop pour les banques.

Les exemples de Google et de Facebook, qui génèrent des profits juteux grâce à l’analyse et à la vente des données sur leurs utilisateurs, ont éveillé l’appétit des banques. Des géants qui sont attaqués de toutes parts par les Fintech dans leurs secteurs d’activités traditionnels.

Comme le dit George Soros, nous vivons «la mère de toutes les bulles». Les banques soufflent sur les braises sous l’appellation fantôme de Big Data. Ne laissez pas les mots vous aveugler: elles n’ont rien à y perdre, car dans le pire des cas, elles iront réclamer des injections d’argent public pour sauver leurs retraites millionnaires. Mais vous, que vous arrivera-t-il si vous ne remboursez pas votre crédit?

Philippe-Gelis-portraitPhilippe Gelis est le PDG et cofondateur de Kantox, une start-up basée à Londres et à Barcelone, qui édite une place de marché pour échanger des devises de pair à pair.

Twitter : @pgelis

LinkedIn : philippegelis

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2 commentaires

  1. Je ne sais pas quelle est la législation en vigueur mais les banques ne devraient pas avec le droit d’éplucher nos relevés de compte, on est carrément dans l’exploitation de données qui devraient rester privées…

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