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Meniga, Auka, Yoyo: 3 Fintech européennes à fort potentiel à découvrir

Si l’étude du secteur Fintech en France réalisée par Frenchweb a révélé une certaine précocité, qu’en est-il des autres acteurs en Europe? «Dans les pays scandinaves un modèle particulier a vu le jour : les banques ont lancé leurs propres applications de paiement mobile sous de nouvelles marques. La région est aujourd’hui considérée comme leader en Europe sur les paiements mobiles, avec 62% des foyers qui utilisent ce type de services», affirme Daniel R. Döderlein, CEO d’Auka, présent à la matinée trimestrielle de la Commission Fintech et paiements organisée par l’ACSEL & Altéir Consulting le 16 juin dernier, qui a rassemblé près de 400 professionnels de la finance, investisseurs porteurs de projets ou passionnés du digital.

Premier élément à avoir en tête, les Fintech européennes se confrontent à une réglementation commune. Dernière évolution réglementaire en date, la «DSP 2 » (révision sur la Directive des Services de Paiements de 2007, ndlr) va avoir de nombreux impacts sur l’écosystème et la chaîne de valeur des acteurs du paiements et plus globalement des banques. Islandais, Britanniques (sans parler du Brexit), et Norvégiens, comment jugent-ils cette directive ?

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Meniga, la start-up islandaise qui aide les banques à passer au mobile

georg-ludvikssonCréée en Islande il y a sept ans par Georg Ludviksson (en photo), Meniga permet aux banques de personnaliser leur expérience client digitale. Sa solution, vendue en marque blanche aux établissements financiers, couple une solution de gestion de budget destinée à leurs clients (qui peuvent avoir une vue globale de leur budget à un instant donné, analyser leurs dépenses, etc.) avec une solution de recommandation de produits financiers en fonction du profil de ces clients.

La société, qui est aujourd’hui présente sur l’ensemble du marché européen (son équipe commerciale est basée au Royaume-Uni), et dont l’offre semble s'imposer sur ce marché de la gestion de budget avec plus de 35 millions d’utilisateurs en Europe, déclare donner la priorité à son offre B2B : aider les banques à améliorer leurs solutions de banque en ligne. A son lancement, l’application Meniga, qui ne proposait qu’un volet de gestion de son budget, était pourtant positionnée en B2C. Notons que l’Islande est le seul marché sur lequel la société a conservé son offre B2C, avec près du quart des foyers qui utilisent l’application Meniga. Elle le considère comme son marché pilote, au sein duquel elle peut tester de nouvelles fonctionnalités ou applications avant de les intégrer à son offre B2B.

Pourquoi les dirigeants ont-ils fait le choix de pivoter d’un modèle en B2C vers un modèle en B2B ? « Pour atteindre une taille critique rapidement », déclare sans surprise Georg Ludviksson. Les banques aussi y trouvent leur compte, la solution vendue par Meniga leur permettant d’accélérer leur transformation digitale.

Si Meniga semble avoir aujourd’hui trouvé son modèle de commercialisation, la société n’a pas fini d’évoluer. D’un modèle économique aujourd’hui basé sur la vente de licences (les deux tiers de ses revenus) et de services annexes (un quart de ses revenus), la société a pour ambition de passer à un modèle différent, basé sur le partage des revenus additionnels générés par sa plateforme de personnalisation avec les banques.

Auka, la start-up norvégienne qui repense à la fois l’expérience d’achat et l’expérience de paiement

daniel-doderleinLancée en Norvège en 2009 (société créée en 2006) par Daniel R. Döderlein (en photo), Auka était précurseur sur le marché des Fintech. Au départ application de paiements mobiles destinée aux banques dans un modèle B2B2C, puis aux particuliers devant l’absence de traction commerciale constatée à l’époque, Auka propose aujourd’hui sa solution de paiement mobile directement aux banques, en marque blanche.

L’opportunité de passer d’un modèle en B2C à un modèle en B2B est venue naturellement, selon les dires de Daniel R. Döderlein. Face à la complexité des infrastructures de paiement et à leur multiplicité (chaque pays ayant développé un système en propre), Auka a en effet choisi de développer sa propre infrastructure de paiements via des banques, dans l’idée de vendre cette solution aux établissements financiers. En avance sur le marché, la start-up s’est dans un premier temps heurtée à la réticence des banques qu’elle démarchait. Ce n’est qu’après le lancement de son offre B2C en 2014, ainsi que d’autres solutions similaires  dans d’autres pays Nordiques, que les professionnels bancaires ont vu l’intérêt de développer leur propre solution de paiement mobile. Ces applications, le plus souvent lancées sous une marque commerciale différente, leur permettent en effet de capter aisément des clients d’autres banques.

A cette période, Auka a choisi de céder sa branche B2C « au plus offrant », pour se concentrer sur son activité B2B. Ses fondateurs ont alors l’idée d’ajouter d’autres couches de services marchands au paiement mobile, afin d’anticiper la lassitude des utilisateurs. Les utilisateurs d’applications Auka peuvent ainsi réserver un snack et le payer à l’avance à l’occasion d’un événement sportif, régler leur repas à la cantine, etc.

Le fait que les banques scandinaves aient fait le choix de coopérer pour ne pas multiplier ces portefeuilles virtuels, ainsi que l’efficacité du système d’e-identité de ces pays ont joué un rôle important dans l’adoption de ces solutions de paiement mobile. Les pays scandinaves sont aujourd’hui les pays les plus en avance sur la question, avec un taux de couverture de l’ordre de 62%.

Au Royaume-Uni, Yoyo veut transformer l’acte d’achat dans le monde physique

alain-falysLancée il y a trois ans Outre-Manche par Alain Falys (en photo), un entrepreneur français, l’application Yoyo est à la fois une plateforme de paiement et de fidélisation. Grâce à Yoyo, l’utilisateur peut régler avec son mobile ses achats chez les commerçants acceptant le paiement Yoyo, via un QR code qu’il reçoit sur son téléphone et qui se régénère toutes les 30 secondes. L’ensemble de ses programmes de fidélité chez ces commerçants se trouvent également centralisés sur l’application. Enfin, il peut recevoir des offres spéciales directement de la part des marques qu’il consomme (ticketing), ou encore acheter des produits à l’avance.

En captant l’ensemble des informations d’un panier d’achat, Yoyo permet aux commerçants de mieux connaître leurs clients, et de personnaliser leurs interactions avec eux. « Avec Yoyo, nous avons souhaité amener l’expérience de l’achat digital dans le monde physique » déclare Alain Falys.

Si l’application Yoyo est ouverte à différents commerces et chaînes de magasins, elle peut également être paramétrée pour des environnements fermés, comme des campus universitaires ou encore des entreprises. Dans l’un des campus anglais les plus prestigieux ayant adopté sa solution, Yoyo revendique en effet une part de caisse de l’ordre de 35% (35% des recettes de l’ensemble du campus sont réglées via l’application Yoyo, ndlr).

Le modèle économique de la société repose sur différentes sources de revenus : la facturation d’un abonnement mensuel, du coût du paiement, et les transactions de place de marché aux marchands, ainsi que les offres spéciales aux marques. L’application est totalement gratuite pour les utilisateurs. « Le paiement n’est pas central dans notre offre, comme c’est le cas chez Uber. Des solutions comme Apple pay ou Samsung pay peuvent être intégrées dans l’application Yoyo » souligne Alain Falys.

Si chacune de ces trois sociétés s’est développée en s’adaptant aux spécificités de son marché d’origine, un modèle de développement semble en effet se dessiner. Partant d’un besoin partagé par un grand nombre d’individus, ces trois entrepreneurs ont dans un premier temps développé une offre en B2C, qui leur a servi de laboratoire d’expérimentation avant de lancer une offre en B2B, leur permettant de passer à l’échelle suivante. Les sociétés se positionnent donc à terme sur un marché en B2B2C, un modèle complexe à déployer dans la mesure où il demande de développer une offre répondant à la fois aux besoins des professionnels, ainsi qu’à ceux de leurs utilisateurs.

  • Pour Georg Ludviksson, CEO de Meniga, la mise en application de la DSP2 prévue en 2018 effraie les banques. Ces dernières cherchent donc des solutions pour conserver leur avance par rapport à de nouveaux acteurs qui vont se positionner sur le marché.
  • Pour Daniel R. Döderlein, CEO d’Auka, avec la mise en application de la DSP2, de nouveaux acteurs comme Facebook vont faire leur apparition sur ce marché. Si la menace est évidente pour les banques, il y voit également l’opportunité de capter plus facilement de nouveaux clients chez leurs concurrents.

La Commission Moyens de paiement & Fintech est animée conjointement par l’ACSEL et Altéir Consulting depuis 2011. L’ACSEL se présente comme « le hub de la transformation digitale ».  L’association fédère les entreprises, les organismes et les pouvoirs publics engagés dans la transformation  digitale. Altéir Consulting est un cabinet de conseil en stratégie innovation, spécialisé dans le secteur de la finance digitale depuis 16 ans.

Organisée sous forme de club et présidée par Laurent Nizri, CEO d’Altéir Consulting et Vice Président de l’Acsel, la commission s’est fixée comme objectif d’apporter des éclairages sur le secteur du paiement et de la Fintech, de favoriser l’analyse et le partage d’informations entre professionnels de la finance.

Laurent Nizri est aussi fondateur du Microsoft%5CWindows%5CINetCache%5CContent.Outlook%5CSNQU9IVG%5Cparis%20fintech%20forum »>Paris Fintech Forum, évènement international ddié à la finance digitale, qui se déroule chaque année en janvier.

LIRE aussi: [FW 500] Le Top 30 des Fintech françaises

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