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Pour que le Conseil National du Numérique ne soit pas un «machin»!

Refondons un Conseil National du Numérique Citoyen, Technologique et International. 

Alors qu'un nouveau quinquennat débute, sous le leadership d'un président jeune et innovant, le numérique peine à s'imposer comme priorité politique. Le Conseil national du numérique (CNNUm) est devenu une sorte de «machin» et ne remplit plus sa mission de moteur de la réflexion et de l'action dans le secteur du numérique. Pour ne pas abandonner après nous être tant engagés dans le secteur, il faut des propositions fortes (http://nouveaucnnum.wordpress.com) pour rénover cette institution et lui redonner un poids dans la vie de la cité.

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Le CNNum a été créé en avril 2011 avec l’idée de créer un organe consultatif du Gouvernement sur les questions du développement du numérique. Dans cet esprit il a accompagné nos politiques dans l’élaboration de la loi sous l’influence des nombreux effets de la révolution numérique. On constate aujourd’hui que malgré cet énorme travail, peu de gens connaissent l’action du CNNum hors du microcosme numérico-politique alors que son rôle est capital. Je propose donc aujourd’hui, au démarrage de ce nouveau quinquennat, de transformer le CNNum et de lui fixer un nouveau cap. Fort de mon expérience quotidienne auprès des start-up et d’échanges avec les acteurs de l’ecosystème je formule quelques propositions qui permettrait selon moi d’entreprendre cette mutation.

Proposition numéro 1

Tout d’abord le CNNum doit faire l’objet d’une réforme organique pour retrouver sa légitimité. Structure historique de dialogue et carrefour des intérêts économiques, politiques et techniques du numérique, le CNNum reste peu connu de nos concitoyens. En dépit de nombreux rapports, sur la fiscalité du numérique (2012-2013), sur l’école numérique (2014) ou encore sur la santé et le numérique (2015), le conseil national peine à se faire entendre par manque de relais dans l’opinion publique. Le manque de transparence sur la composition de cet organe joue aujourd’hui en sa défaveur, de même que son fonctionnement en chambre d’une trentaine de conseillers limite les échanges. Une réforme de sa composition et de sa gouvernance paraît donc essentielle pour accroître sa légitimité citoyenne et rénover ses pratiques de fonctionnement.

Je propose de designer les membres par tirage au sort pour moitié, parmi les syndicats représentant des organisations professionnelles du secteur du numérique (France Digitale, ACSEL, EBG et autres) et pour moitié, parmi une liste de candidats déclarés répondant à un critère de formation scientifique, technique et/ou professionnelle aux enjeux du numérique. D’évidence une solution à la démocratisation du CNNum. Cette réforme n’empêcherait en rien la présence de parlementaires au sein de cette structure. Elle pourrait même être utile afin que nos élus aient un accès direct à cet espace de dialogue et de réflexion. En outre, le conseil pourrait mettre en place une formation des élus de la nation aux problématiques du numérique pour faciliter les interventions sur ce sujet et devenir eux même les évangélistes du sujet.

Proposition numéro 2

Le CNNum doit également passer à l’action en proposant une approche plus opérationnelle des réformes du numérique. Dans cet esprit le CNNum pourrait formuler des avis sur la politique de déploiement des réformes du numérique et rédiger des propositions d’amélioration concrètes. Des questions comme l’inclusion numérique ou la transformation des TPE/PME sont d’ores et déjà bien avancées et ne prêtent plus à questionnement. Le premier âge du numérique s’achève et nous sommes, aujourd’hui, à l’aube d’un second âge du numérique, beaucoup plus technique et de fait problématique, c’est à ce niveau que le CNNUM doit intervenir.             

Parallèlement le CNNum doit se focaliser sur les principales ruptures technologiques qui vont soulever des débats de société. A l’occasion de nouveau quinquennat, le CNNum devra en effet engager une réflexion sur une série de problématiques liées aux nouvelles technologies. Blockchain et bitcoin, intelligence artificielle ou encore drones, seront au rang de ces interrogations sur l’adaptation du pays et de sa législation aux innovations numériques. Pour mener à bien ses travaux, le CNNum devra accélérer sa coopération avec les centres de recherche et les universités, s’engager dans la rédaction de livres blancs sur la colonisation ou la souveraineté numérique, etc. Il devra aussi jouer un rôle d’entremetteur entre les écoles, lycées, universités, centres de formation aux métiers de demain, et les entreprises du secteur du numérique.

Proposition numéro 3

Enfin la France doit absolument créer de l’émulation avec les meilleurs. Pour réaliser ces nouvelles ambitions, le CNNum n’a d’autre choix que d’accélérer son rythme de travail et de multiplier ses interventions sur le sujet du numérique. Une formation en petits comités devra donc être préférée à un travail en assemblée plénière pour encourager le dialogue et la co-construction des avis. Un «CNNum des Jeunes» pourrait également être établi, offrant la possibilité à des candidats de 18 à 35 ans, sensibles aux problématiques du numérique, de proposer des idées à leurs aînés et de nourrir un laboratoire d’innovations, à l’image du COMEX des Jeunes du groupe AccorHotels. Enfin, il est crucial que des initiatives de promotion de la féminisation des métiers du numérique soit rapidement engagées, à l’image des actions menées par le réseau Girls in Tech.

A l’étranger, ce nouvel élan pourrait se concrétiser par un renforcement du partenariat franco-allemand sur le numérique. Cette coopération bilatérale pourrait être le point de départ de la construction d’une Agence européenne du numérique, chargée de défendre les intérêts de l’Europe en matière de gestion et de protection des données numériques. Nous savons que ce sujet ne cessera de prendre de l’ampleur dans les années à venir et il est donc fondamental d’agir en amont pour protéger la France et ses citoyens. Enfin, notre pays devrait s’engager dans des relations bilatérales technologiques avec nos partenaires étrangers spécialisés sur certaines thématiques numériques, afin de nous maintenir à la pointe du progrès numérique. Il nous faut animer une collaboration dynamique avec les meilleurs dans chaque secteur: Singapour, Estonie, USA,

Je suis convaincu que la mise en place d’une réforme en profondeur du CNNum tant dans sa gouvernance, sa composition que dans la manière plus opérationnelle de traiter les sujets permettrait de faire de ce quinquennat une réussite. La révolution numérique est une opportunité fantastique pour notre pays, moteur d’une nouvelle croissance, dynamique créatrice d’emplois, mais elle ne fonctionnera que si les pouvoirs publics créent un cadre d’existence et de développement efficace et transparent. Le CNNum aura tout son rôle à jouer dans cette démarche, à condition de se fixer une nouvelle feuille de route!

Refondons un Conseil National du Numérique Citoyen, Technologique et International. 

philippe-rodriguez

Philippe Rodriguez est le cofondateur et managing partner de Avolta Partners, l’une des banques d’affaires les plus actives en Europe pour les entreprises dans les nouvelles technologies. Philippe est par ailleurs très présent dans l’écosystème Blockchain comme conférencier et président de Bitcoin France. Dans écosystème numérique il a co-fondé l’EBG dont il est le trésorier depuis 1998. Philippe est diplomé de l’ESCP et de l’EISTI.

Lire aussi: Le Manifeste numérique du CNNum… fait-il route à part?

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