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Raphaël Liogier : «L’IA est une expression mal choisie, il s’agit d’une techno-science décisionnelle»

Interview de Raphaël Liogier, philosophe et sociologue

Aux yeux du docteur Laurent Alexandre, expert en la matière, «nous aurons l’intelligence artificielle que nous méritons». Encore faut-il comprendre et savoir ce qui se cache derrière ce terme désormais incontournable. Entre euphorie des opportunités qu’elle offre et angoisse de ce qu’elle peut provoquer, l’intelligence artificielle est l’objet de tous les fantasmes. Devenue le «buzz-word» du moment dans l’écosystème numérique, celle-ci se résume essentiellement à des algorithmes, à écouter les différents intervenants «spécialistes» du sujet lors des innombrables conférences qui jalonnent l’année.

Cependant, l’appellation «d’intelligence artificielle» est erronée aux yeux de Raphaël Liogier, philosophe, sociologue et auteur du livre «Sans emploi : condition de l’homme post-industriel» dans lequel il analyse les conséquences des nouvelles technologies sur notre société. Car pour lui, cette «techno-science» émane de l’intelligence dite «computationnelle» qui permet de mieux calculer plus rapidement. «Ce qu’on appelle aujourd’hui l’intelligence artificielle, c’est une techno-science décisionnelle ou d’arbitrage, indissociable du développement d’Internet. Non seulement, elle calcule mieux, mais elle est capable d’arbitrer pour savoir quelle est la ligne de calcul préférable», explique Raphaël Liogier,Apple-converted-space »> à l’occasion du sommet des Napoleons qui s’est tenu à Val d’Isère du 9 au 12 janvier.

Réguler, plutôt que brider 

Soulevant moult questions sur son impact sur le travail, la protection des données, ainsi que la perte de souveraineté des États sur les questions du numérique au profit des géants du secteur, GAFA et BATX en tête, l’intelligence artificielle va quoi qu’il advienne bouleverser nos existences. Positivement ou négativement, c’est l’interrogation principale. Néanmoins, Raphaël Liogier estime qu’il «ne faut pas brider le développement d’Internet, mais plutôt le réguler à l’échelle planétaire».

Objet de toutes les craintes et convoitises, l’intelligence artificielle aiguise l’appétit des puissances du monde entier. L’an passé, Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé un plan de 1,5 milliard d’euros pour faire de la France un leader de l’intelligence artificielle, en se basant sur les recommandations du député et mathématicien Cédric Villani sur le sujet. Actuellement, l’Hexagone est en retard sur l’intelligence artificielle. Pire, la France ne figure même pas dans le Top 5 mondial du secteur, dominé sans surprise par la Chine et les États-Unis, mais aussi par l’Israël, le Canada et le Royaume-Uni. Pour rappel, Pékin a annoncé en juillet 2017 un plan de développement national en faveur de ce secteur pour que l’industrie de l’intelligence artificielle génère plus de 20 milliards de dollars à l’horizon 2020 et près de 60 milliards de dollars d’ici 2025. Avec un tel plan, la Chine entend rivaliser avec les leaders américains du marché, qui ne sont autre que Microsoft et Google.

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