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Les 10 propositions des Digital Champions pour secouer les États européens sur le numérique

Les États membres de l'UE progressent-ils efficacement sur le chemin du numérique? Les 26 «Digital Champions», nommés par leur gouvernement respectif, en doutent. Ces ambassadeurs l'ont d'ailleurs exprimé dans une lettre ouverte et publiée il y a déjà quelques semaines, mais sur laquelle le Digital Champion français Gilles Babinet veut à nouveau alerter. Alors que leur prochain meeting avec la Commission européenne est prévu pour la fin mars, et alors qu'un nouveau plan doit être annoncé pour pallier les faiblesses des États, les Digital Champions veulent frapper fort à nouveau. 

«L'UE progresse, mais trop lentement. Il ne faut pas céder à l’autosatisfaction. Si nous voulons rattraper le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud, il nous faut agir», concédait aussi Günther Oettinger, le commissaire européen pour l'économie et la société numériques, à la suite d'une étude annuelle sur le «progrès numérique». L'Europe y révélait ses faiblesses en matière d'«intégration des technologies digitales» et de «l'utilisation d'Internet». En 2015, la Commission promettait aussi l'instauration d'un «marché unique du numérique» afin de rendre les entreprises européennes plus compétitives. 

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Mais c'est surtout sur le «capital humain» que les Digital Champions jugent la situation inquiétante. «Aujourd'hui environ 100 millions de citoyens de l'UE manquent complètement de compétences numériques et sont ainsi exclus de la société numérique», écrivent les Digital Champions qui veulent pousser les États membres à «éveiller les consciences», explique à Frenchweb Gille Babinet. «Pour l'instant, c'est un peu du vernis; on est loin de voir se mettre en place du digital de dernier cycle d'innovation», ajoute l'entrepreneur. Dans le détail, les ambassadeurs font 10 propositions :

1. «Accroître l'employabilité». Alors que le taux de chômage moyen au sein de 28 Etats membres plafonne à 9,5% en 2015, les Digital Champions attendent de la Commission qu'elle fasse du numérique une clé pour fluidifier le marché de l'emploi. «S'assurer que tous les citoyens européens aient des compétences numériques et soient connectés.» 

2. Déployer le haut-débit dans tous les pays. «Créer une infrastructure numérique haut-débit pour tous les citoyens et toutes les entreprises». Reste que le haut débit coûte cher et que des opérateurs comme Orange doivent mettre en place des plans d'investissement sur cinq ans, sans risquer de perdre du terrain face aux offres des concurrents.

3. Changer l'école. «Adapter les systèmes éducationnels et de formation professionnelle aux besoins du 21ème siècle et s'assurer que les compétences numériques soient inclues dans les programmes d'étude de la maternelle à l'enseignement supérieur et l'éducation des adultes.»

«Nous entrons dans une société de la connaissance. On doit donc avoir des gens massivement bien formés; or notre système est élitiste et il concerne trop peu de monde. Le plus préoccupant n'est pas le chômage de masse, mais les indicateurs humains qui ne progressent pas», affirme le digital champion français. 

4. Changer l'université. «S'engager à croître de 20% le nombre d'étudiants ayant choisi des programmes en rapport avec les TIC avant 2018». «L'harmonisation doit se faire avec les conseils d'université, cela peut prendre plusieurs années…», reconnaît Gilles Babinet.

5. Adopter une culture entrepreneuriale. «Promouvoir l'esprit d'entreprise et d'innovation à travers les compétences numériques». Si 2015 aura été une bonne année pour le capital-risque européen en terme de montants, les levées de fonds sont en léger recul en nombre comme le notait CB Insights. Du reste, les besoins en amorçage, sont encore loin d'être comblés en Europe.

«Le capital-risque européen n'est pas au niveau qu'il devrait être; il doit être plus élevé. Il y a certes une montée en puissance, mais elle n'est pas aussi rapide qu'en Chine où la situation est aussi propice à la création d'une bulle.»

6. Adapter la formation professionnelle aux besoins du numérique, notamment en «soutenant la coopération entre l'industrie et les autres parties prenantes». «Il y a un problème essentiel de formation qui va aboutir à une perte de compétitivité. Ce sont toutes les fonctions régaliennes qui sont touchées, pas seulement le secrétariat d'État au Numérique», poursuit Gilles Babinet qui précise que ce déficit de compétences fera des dégâts «d'ici cinq ans, soit demain».

7. Mettre plus de technologies au sein des entreprises européennes. Pour les Digital Champions, l'Europe doit aider à faire prendre conscience des grandes tendances du digital qui vont bouleverser l'entreprise en 2016. 

8. Encourager les MOOCs pour les salariés. «Promouvoir l'apprentissage tout au long de la vie, surtout à travers des plateformes numériques».

9. Des contrats de travail adaptés à leur époque et «promouvoir la mobilité au travail».

10. Mettre plus de numérique au sein des institutions. «Encourager et travailler en étroite collaboration avec les autorités publiques et d'autres parties prenantes afin de promouvoir et enseigner les compétences numériques et de développer les services numériques», écrivent les ambassadeurs. Sur le sujet, l'Europe doit composer avec une bureaucratie bien installée : «Sur le numérique, la vision de l'Europe est bonne. Après, pour la mise en oeuvre, il faut que cela passe par le Conseil de l'Europe, les conseillers européens, le Parlement, au final on ne sait jamais comment cela retombera à la fin. C'est ensuite un deal avec les États. Or, les États n'ont pas souvent le même agenda que celui de l'Europe», conclut Gilles Babinet.

La Commission européenne doit, elle, présenter au mois de mai prochain«des recommandations concrètes élaborées sur la base de l'indice publié qui permettront aux États membres de l'UE d'améliorer leurs performances nationales», a précisé Günther Oettinger. Du côté des discussions avec les digital champions nationaux, ce sont les sujets de la «normalisation européenne, des API, dans l'e-commerce ou encore l'open data» qui devraient être mises sur la table, d'après Gilles Babinet. Autant de création de valeur chiffrée à «des dizaines de milliards d'euros de gains pour l'Europe», affirme l'entrepreneur. 

Les Digital Champions ont été créés en 2012 à l'initiative de l'ancien Président de la Commission européenne José Manuel Barroso et de la vice-présidente Neelie Kroes, remplacé par Günther Oettinger en 2014.

Lire aussi: Progrès numérique: la France perd deux places en Europe
 

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4 commentaires

  1. 100 000 citoyens sur 508millions ? soit on est super forts (mais on a dit pas d’autosatisfaction) soit y a une très grosse erreur (numérique ?)

    1. Il s’agit de 100,000 (100 millions). C’est éclairci bien à vs

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