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Passeport vaccinal: aux États-Unis, la polémique enfle autour de l’idée d’un sésame numérique

AFP

Avec une campagne de vaccination qui ne cesse d’accélérer, la question d’un « passeport vaccinal » numérique se pose de façon de plus en plus concrète aux États-Unis, malgré une controverse politique croissante et un système de santé fragmenté qui complique toute centralisation des données. Asher Weintraub, 17 ans, était ravi de montrer, vendredi dernier, le nouveau « pass » numérique de l’État de New York qu’il a téléchargé sur son smartphone, qui, via un code QR, certifie qu’il est immunisé contre le Covid. « Je trouve ça bien, on n’a pas besoin de montrer toutes sortes de documents à chaque fois », a-t-il indiqué, en affichant son code à l’entrée d’un des premiers spectacles organisés en intérieur à Manhattan depuis mars 2020.

Poussé par son gouverneur démocrate Andrew Cuomo, New York est pour l’instant le seul des États américains à avoir lancé un tel « passeport », sur la base du volontariat, en partenariat avec le géant des technologies IBM. D’autres gouverneurs au contraire répudient l’idée. Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a le premier signé vendredi un décret interdisant aux services administratifs de l’Etat de délivrer « tout document standardisé » visant à attester qu’une personne a été vaccinée contre le Covid, et aux entreprises d’exiger de leurs clients une preuve d’immunisation, arguant que cela « réduirait les libertés individuelles et nuirait à la confidentialité des patients ».

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Mardi, son homologue républicain du Texas, Greg Abbott, a interdit une série d’organismes d’exiger des preuves de vaccination, tandis qu’en Pennsylvanie, certains élus républicains poussent aussi en ce sens. La gouverneure républicaine du Dakota du Sud, Kristi Noem, avait elle jugé la semaine dernière l’idée « anti-américaine ».

Pas de mandat fédéral

Face à cette polémique, le gouvernement Biden entend rester au-dessus de cette mêlée. Mardi encore, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, assurait qu’il n’y aurait « pas d’obligation fédérale exigeant de tous l’obtention d’un certificat unique de vaccination ». Et que Washington se contenterait d’émettre des recommandations pour assurer que les systèmes développés soient « équitables » et garantissent confidentialité et sécurité des données. Pourtant, même sans impulsion fédérale, rares sont les Américains qui doutent que ces moyens de certification numériques vont se développer, dans un monde où les smartphones sont devenus un outil essentiel de la vie quotidienne. Beaucoup suivent notamment avec intérêt le « Green Pass » adopté en Israël, où la campagne de vaccination a été un modèle de rapidité. Quelques projets non-gouvernementaux avancent donc. À côté du « pass » new-yorkais, le projet Common Pass, aux ambitions mondiales, semble le plus avancé.

Lancé par l’organisation à but non lucratif Commons Project, spécialisée dans l’interconnexion des données numériques de santé, ce « pass » est déjà utilisé au quotidien par une douzaine de compagnies aériennes internationales, selon son directeur Paul Meyer. A la différence du système conçu pour l’État de New York, cette plateforme repose sur des logiciels libres, non commerciaux. « Neutre » et « sûre » en matière de protection des données, elle est selon lui « en train d’émerger comme le standard » d’un secteur qui s’annonce en pleine expansion, avec la progression de la vaccination et la pression pour relancer l’activité économique.

Des discussions sont en cours avec l’Union européenne -qui travaille sur un « green pass » qui permettrait de voyager librement dans l’espace Schengen- et séparément, avec plusieurs gouvernements européens, a-t-il indiqué, sans préciser lesquels. La mise en place d’un tel passeport numérique est « plus simple » qu’aux États-Unis, dit-il: les systèmes de santé généralement publics des pays européens centralisent déjà des données sanitaires, alors qu’aux États-Unis, où le système de santé est essentiellement privé et où chaque Etat a ses services sanitaires, tout est « fragmenté ».

« Liberté retrouvée »

Si la polarisation politique américaine pourrait freiner le développement du Common Pass, reconnaît-il, il espère que l’argument de « la liberté retrouvée » – liberté de voyager, d’aller voir un match de baseball ou d’aller au théâtre – que ces « pass » doivent favoriser, l’emportera. Marcus Plescia, responsable médical de l’association ASTHO qui regroupe les responsables sanitaires des Etats américains, estime lui aussi que « la plupart des gens se rendent compte qu’un passeport vaccinal va être utile dans au moins certaines situations », et que « les restrictions seront différentes selon qu’on est vacciné ou pas ».

Pour l’instant, la discussion est encore « un peu prématurée », avec seulement quelque 20 millions d’Américains déjà pleinement vaccinés, dit-il. Mais il ne serait pas étonné qu’un certificat de vaccination anti-Covid soit prochainement exigé dans les établissements scolaires -lorsque les vaccins anti-Covid auront été approuvés pour les plus jeunes- comme par certains employeurs privés. « Je pense qu’une partie de la réticence va se dissiper quand les gens se rendront compte de toutes les choses qu’ils peuvent faire une fois vaccinés », dit-il.

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