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[Social media] Pourquoi Pheed ne sera pas un succès

Pheed, c’est le nouveau réseau social qui buzze. Plus de 350 000 visiteurs uniques quelques jours après son lancement, grâce à la présence de stars comme David Guetta et Paris Hilton, lui ont valu des articles qui n’hésitent pas à poser des questions comme “Pheed est-il le nouveau Twitter?” ou “Pheed fait-il peur à Twitter ?”… Bref, de quoi attirer notre attention et nous pousser à un titre au moins aussi radical.

C’est que le principe de Pheed, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’est pas si nouveau. Pheed arbore tous les aspects extérieurs du réseau social : abonnements, partages, “likes”, hashtags…

Là où il se différencie vraiment, c’est dans sa version publique qui se lance avec une liste d’early adopters déjà célèbres : Guetta et Hilton, donc, mais aussi Miley Cyrus, Ashley Tisdale, Chris Brown… Autant de noms qui ne vous disent pas peut-être grand chose mais qui sont bien connus de ceux qu’on appelle les digital natives. Pheed se lance aussi avec un design et une interface déjà bien aboutis. Contrairement à la plupart des startups qu’on a l’habitude de voir se créer dans le domaine, l’accent a été mis sur l’apparence et le glamour, pas sur le concept ou la technique. Grosso modo, Pheed n’apporte qu’une chose au monde du web 2.0 : l’abonnement payant.

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Les utilisateurs peuvent en effet choisir de rendre l’abonnement à leur compte payant, entre 1,99 et 34,99 dollars par mois, dont 50% iront au site. Voilà pourquoi des stars sont présentes au lancement : elles espèrent monétiser leurs communautés souvent grandes (35 millions de fans Facebook pour Guetta, 9 millions d’abonnés Twitter pour Paris Hilton) mais jusqu’ici peu rentables.

Pheed, ne nous y trompons pas, ce n’est pas un réseau social révolutionnaire, c’est avant tout un paywall. Et les paywall, l’histoire du web nous l’a appris, ça marche rarement.

L’argument principal de Pheed, c’est de proposer un contenu exclusif en échange d’un paiement. Le problème, pour tous ceux qui ont tenté de faire la même chose jusqu’ici, c’est que sur internet rien ne reste exclusif bien longtemps. Les communautés de fans, celles-là même qui seraient susceptibles de payer, sont depuis les premiers jours d’Internet organisées pour le partage de ce genre de contenu exclusif, que ce soit des enregistrements pirates de concerts, des photos inédites, etc…

Si on regarde les quelques cas d’artistes qui ont réussi à gagner de l’argent grâce à leur communauté Internet, comme les groupes Radiohead, Nine Inch Nails, ou le comique Louis CK, on remarquera qu’ils l’ont fait non pas avec un paywall et une logique d’exclusivité, mais en distribuant largement et gratuitement leur contenu, et en incitant les fans à payer seulement s’ils en avaient envie. Ce modèle peut sembler illogique, mais tant qu’Internet restera un réseau ouvert, il est simplement réaliste.

Le problème du modèle du paywall, c’est qu’Internet est trop vaste. Non seulement on trouvera toujours un moyen de contourner ce mur pour accéder au contenu gratuitement, mais surtout, il y aura toujours du contenu gratuit qui viendra en concurrence pour accaparer la seule véritable ressource rare du web : l’attention des internautes. Dressez un mur entre votre contenu et votre communauté, et celle-ci finira par porter son attention ailleurs.

En fait, pas besoin de dresser un mur, il suffit de déménager pour perdre l’attention d’une audience facilement distraite. Si les artistes et blogueurs stars se sont mis à Facebook et Twitter, c’est parce que leurs communautés de fans s’y trouvaient avant eux, et qu’on le veuille ou non les artistes d’aujourd’hui sont dépendants de leur audience, et non l’inverse. Déménager sa présence sociale vers un autre réseau où sa communauté de fans n’est pas déjà présente, c’est prendre un sérieux risque.

Tenter de créer un réseau social de toute pièce en commençant par les people plutôt que par le grand public, c’est mettre la charrue avant les boeufs, et c’est n’avoir rien compris au web 2.0.

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7 commentaires

  1. L’analyse est intéressante mais je pense que ces propos sont à nuancer et que Pheed peut réussir, surtout devenir rentable très vite et d’offrir un moyen de monétisation de contenu très intéressant.
    A l’heure des achats intégrés sur mobile, tablette, même sur des applis web je pense que des contenus exclusifs de qualité peuvent très bien trouver leur place à des prix réduits voir indolores pour les fans.
    Reste le risque de se faire cannibaliser par un géant des réseaux sociaux comme FB ou twitter ou les stars ont déjà leur réseau de fans…

  2. Ahhhhh MERCI !! Que c’est agréable de lire un article avec un avis et un parti pris aussi radicale :)
    Continuez à écrire des articles comme celui-ci, c’est exactement ce que j’ai envie de lire. Merci beaucoup, et bravo !

  3. Je ne suis pas d’accord avec les conclusions de l’article. Qui avait anticipé le succès de Google (Trop simple), de Facebook (pourquoi j’irais dire ce que je suis en train de faire sur un site, c’est ridicule) ou de Twitter (140 signes!).
    L’expérience montre que les modèles qui marchent sur Internet sont souvent ceux qui sont en rupture, ce qui est d’ailleurs le cas ici: un réseau social, c’est forcément gratuit alors faisons le payer. Pourquoi pas, après tout?
    Ca ne dit pas que ce sera un succès pour autant mais ça dit que personne n’est vraiment capable de prédire ce qui marchera ou pas. Le payant, c’est peut-être le web 3.0 qui reste à inventer.

  4. Je trouve votre analyse de Pheed trés engagée et quelle manque d’objectivité. Qui aujourd’hui peut savoir ce qui va marcher demain?

  5. Absolument pas d’accord avec cet article ,l’effet niche a tjs très bien fonctionné pour gmail au début, pour facebook avec en débutant avec les grandes universités américaines … on a tjs besoin de savoir qu’un concept est utilisé par des gens Select pr y faire confiance et sauter , la techno a rarement rand chose à dire , au niveau de fonctionnalités Pheed est bien meilleur que twitter , il suffit d’analyser les features et comparer …

  6. Ca ne marchera probablement pas pour des contenus piratés à l’extrême comme la musique ou la video, mais ça peut peut-être fonctionner pour des entreprises qui diffusent des infos/contenus à forte valeur ajoutée et veulent faire payer les infos les plus intéressantes. On voit l’exemple des journaux payants (Médiapart, etc.) qui diffusent à la fois du payant et du gratuit.

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