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La France «accélère» les start-up à tout-va, mais cale sur l’investissement

Le premier, baptisé Seedcamp, a vu le jour en Europe en 2007. Depuis, l’accélérateur est devenu la structure d’accompagnement incontournable pour les start-up. Ces initiatives, environ 200 au sein des pays de l’UE,  fleurissent partout. Mais toutes ne sont pas des tremplins capables de propulser les futurs Facebook et Google européens tant attendus. Une étude réalisée par Fundacity, une plateforme de mise en relation entre investisseurs et accélérateurs, a comptabilisé les offres d’accompagnement de 134 accélérateurs dans 19 pays. De quoi se faire une idée sur le pays qui aura le plus de chance de voir naître le géant de demain au sein de ses accélérateurs. Et sur ce sujet, la France est largement devancée.

Premier constat, les ruches attirent de plus en plus de start-up en quête de premiers tickets. Car, contrairement au modèle de l’incubateur, c’est sur ces prises de participation à l’entrée que repose le modèle de l’accélérateur. Autres différences rappelées par Fundacity, l’appel à candidatures qui est ouvert à tous et hautement qualifié, la prise de participation sous la forme d’equity, la préférence pour les petites équipes et non sur des fondateurs individuels, le programme de mentorat et d’évènements limité dans le temps. Enfin, dans un accélérateur se côtoient des «classes de start-up», plutôt que des entreprises individuelles comme dans l’incubateur.

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Au total, ce sont 39 millions d’euros qui ont été investis dans 1 588 start-up hébergées dans les 76 accélérateurs qui ont répondu à cette enquête européenne. Mais en France, les 212 start-up accélérées forment un capital investissement de 1,8 million d’euros seulement, quand, en Grande-Bretagne, 599 start-up se partagent 13,2 millions d’euros. En Espagne, pourtant durement frappé par la crise et par le chômage des jeunes, 101 start-up accélérées ont amassé 3,5 fois plus de fonds que leurs homologues françaises.

Le Lillois Euratechnologies sur le podium

Parmi le classement des accélérateurs en nombre de start-up hébergées se classent le Français Euratechnologies en 3e position, avec 82 jeunes-pousses à son bord «On ne met pas de fonds à l’entrée, mais on accompagne les entreprises dans l’après, en leur faisant rencontrer d’autres accélérateurs à l’étranger ou des investisseurs à chaque phase. C’est ce modèle qui a séduit Fundacity», explique Raouti Chehih, directeur général d’EuraTechnologies. «De plus, on fait de moins en moins appel à des fonds publics, pour aller vers les privés», ajoute-t-il.

Concernant le résultat mitigé de la France, Routi Chehi confie :«Que la base de start-up soit importante est une bonne chose, mais il faut mieux les accompagner et mieux les responsabiliser dans la nécessité d’aller vite vers l’exécution».

Le Numa à Paris est relégué au 15e rang du Top 20. «La taille et la renommée d’un accélérateur importent peu, de même ce n’est pas le nombre de start-up dans lequel il investit qui compte. Plusieurs start-up ont été rachetées ou on reçu d’importants investissements une fois sorties du programme. Cet impact n’a pas forcément été capturé dans cette étude», commente à Frenchweb Miklos Grof, cofondateur de Fundacity.

Du côté des préférences business, les accélérateurs européens misent d’abord sur les applications mobiles (71%), les données (64%), et l’Internet des objets (61%).

Aucun fonds français dans le Top 10

Parmi les principaux investisseurs, le fonds privé européen Wayra se classe premier avec 4,5 millions d’euros investis. A noter qu’aucun fonds français n’entre dans le Top 10 des investisseurs. Une demi-surprise, quand on connait les derniers efforts déployés par Bpifrance pour palier aux manques de financements. Fin décembre dernier, la structure publique annonçait la création d’un fonds de 200 millions d’euros pour irriguer les accélérateurs privés français.

L’étude révèle enfin que la plupart des accélérateurs européens répliquent le modèle américain du Y Combinator, soit une prise de participation allant de 5 à 10%. Le Y Combinator est aussi financé en grande partie par des business angels soucieux de la rentabilité de l’entreprise à moyen terme.

Méthodologie : Fundacity a contacté 128 accélérateurs à travers toute l’Europe. 76 structures ont répondu à l’enquête réalisée de février 2014 à mai 2015, et 41% de ceux qui ont refusé de répondre l’ont fait en raison de questions sur la confidentialité de leurs données relatives à l’année 2014. Les accélérateurs sondés incluent des structures privées financées par des entreprises, celles soutenues par des fonds publics,  et celles qui opèrent avec des accélérateurs américains. Combien de start-up, combien de cash investies, leur marché préféré, comment ils sont financés

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2 commentaires

  1. C’est bien d’accélérer le lancement, mais il faudrait aussi faire un peu d’endurance… On a plein de start-up qui se lancent sur le 100m, aidée en général par 18 mois de pôle emploi… Pour tenir plus longtemps, il faut soit un business modèle qui décolle vite, soit du financement… ce qui n’est pas simple en France…

  2. « la prise de participation sous la forme d’equity, la préférence pour les petites équipes et non sur des fondateurs individuels »
    Un problème dans la création d’entreprises me semble aussi là: on ne parlera même pas des investisseurs qui veulent n’investir qu’en étant sûrs de faire un ratio dément, ou des business angels qui recherchent « les pépites à fort potentiel ». Ne parlons pas de l’évacuation de la notion de risque.

    Mais parlons de cette schizophrénie et de ce gâchis par lesquels les incubateurs acceptent donc des projets de fondateurs individuels qui, une fois l’entreprise créée, se retrouvent avec un « truc » dans lequel personne ne veut investir parce que, comme Paul Graham, comme Bill Aulet, comme Kima Ventures, comme des tas de gens et structures qui souscrivent à ce qui ressemble furieusement à un dogme, les accélérateurs ne veulent pas de projets ou d’entreprises portés par une personne (oui, on utilise « préférence » mais c’est édulcoré). Dans ce cas-là, pourquoi on ne nous arrête pas avant qu’on n’ait investi toutes les économies et plusieurs années d’une vie dans un effort voué à l’échec ou à une adversité particulière.
    Après, le dogme s’étend à d’autres critères: par exemple, après un certain âge, souvent 38 (ou 40, oui, c’est précis), on ne vous prend pas…

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