Improbable, la start-up britannique qui veut faire de Matrix une réalité
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La start-up Improbable a développé la plateforme SpatialOS, qui permet de créer des mondes virtuels totalement immersifs à grande échelle afin d’avoir une vue extrêmement détaillée sur une situation.
- L'entreprise britannique vient de boucler un tour de table de 500 millions de dollars auprès du géant japonais SoftBank, ce qui représente la plus grosse levée de fonds pour une start-up européenne.
Les Britanniques d’Improbable veulent faire entrer la réalité virtuelle dans une nouvelle ère. Pour y parvenir, la jeune pousse basée à Londres vient de boucler un tour de table de 500 millions de dollars auprès du géant japonais SoftBank, ce qui représente la plus grosse levée de fonds pour une start-up européenne. Désormais, la valorisation d’Improbable dépasse le milliard de dollars, ce qui lui permet d’intégrer le cercle très fermé des licornes européennes dominé par le Suédois Spotify (8,53 milliards de dollars). Début 2015, l’entreprise était à peine valorisée 100 millions de dollars, soit dix fois moins qu’aujourd’hui.
Fondée en 2012 par Rob Whitehead et Herman Narula, Improbable a développé la plateforme SpatialOS. Hébergée dans le cloud, celle-ci permet de créer des mondes virtuels totalement immersifs à grande échelle afin d’avoir une vue extrêmement détaillée sur une situation et ainsi changer la manière dont nous prenons des décisions. «Cette idée de recréer la réalité va devenir quelque chose dans la conscience publique d’aussi important et signifiant que l’intelligence artificielle», affirme Herman Narula, co-fondateur et CEO d’Improbable.
Cambridge, la rencontre clé entre Rob Whitehead et Herman Narula
Pourtant, Improbable a bien failli ne jamais voir le jour. Originaire d’Inde, Herman Narula a déménagé au Royaume-Uni à l’âge de trois ans et son père Harpinder Singh Narula, à la tête du groupe de BTP DS Constructions, voyait en son fils un héritier idéal pour s’occuper de l’entreprise familiale. Cependant, Herman Narula préfère coder que travailler pour l’entreprise de son père, ce qui le mène à Cambridge pour étudier l’informatique. C’est là-bas qu’il rencontre Rob Whitehead. Les deux hommes travaillent ensemble sur un jeu-vidéo qui plonge le joueur dans un monde virtuel, raconte le magazine américain Wired. Ne trouvant pas de logiciel pour développer leur jeu, ils créent alors leurs propres outils.
Début 2012, quelques mois avant qu’il ne soit diplômé, Herman Narula finit par avouer à ses parents qu’il abandonne l’entreprise familiale pour lancer sa propre-start-up, faisant une croix de facto sur l’héritage qui lui était destiné. Rob Whitehead et Herman Narula ont dépensé 20 000 livres Sterling pour couvrir les six premiers mois de coûts d’Improbable. Herman Narula a également emprunté 1,5 million de dollars à ses amis et sa famille pour que l’entreprise puisse émerger. A ses débuts, la société avait pris ses quartiers dans une grange à côté de la maison familiale de Herman Narula, dans le nord de Londres, où une douzaine de collaborateurs vivaient et codaient. Désormais, l’entreprise compte 200 salariés.
Vers une modélisation du monde en temps réel ?
La solution de la start-up anglaise s’adresse aux créateurs de jeux-vidéo, aux collectivités locales ou encore aux acteurs de la cyberdéfense, du transport, de l’énergie et de la santé. Par exemple, une collision sur une grande avenue à Paris peut provoquer le blocage de plusieurs voies de circulation et donc contraindre les automobilistes à changer d’itinéraire. Cet accident peut alors engendrer des effets en cascade, comme des embouteillages sur d’autres routes, une hausse des appels téléphoniques pour annuler des rendez-vous, des retards de livraison ou encore une attente prolongée pour les patients qui doivent recevoir des soins médicaux.
Improbale veut ainsi pouvoir récréer des situations aussi complexes que celle-ci pour anticiper les conséquences d’un événement et ainsi améliorer la gestion d’une urgence en temps réel. Dans un autre registre, la solution de la société britannique peut également permettre de simuler la propagation d’un virus ou de modéliser une opération militaire. Improbale est d’ailleurs en contact avec le ministère britannique de la Défense.
Lors de la conférence Google Cloud Next, qui s’est tenue à San Francisco en mars dernier, Herman Narula a présenté une modélisation opérationnelle de la ville de Cambridge, avec 130 000 habitants virtuels. Celle-ci comprenait des simulations réseaux de transport et de trafic routier, des services publics, des lignes électriques et des systèmes de téléphonie mobile et Internet. D’après Herman Naruala, il s’agit de «la plus grande simulation jamais créée». La première étape vers une modélisation du monde entier digne de Matrix ?
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