La start-up du jour: Tipeee, le fondateur de MyMajorCompany fait le pari des pourboires
- L’entreprise de demain
Vous avez fondé une société en croissance? Faites vous connaître!
Sept ans après avoir lancé MyMajorCompany, Michael Goldman se lance dans une nouvelle aventure avec Tipeee. Toujours dans le financement, la start-up propose cette fois-ci une nouvelle forme de soutien aux projets en laissant les internautes donner des pourboires aux créateurs qu’ils apprécient. Un processus de financement qui intervient en aval des créations déjà disponibles en ligne.
Frenchweb : Comment avez-vous eu l’idée de votre société ?
Michael Goldman : Pour être tout à fait transparent, Tipeee est le copycat d’un site américain qui s’est lancé trois mois avant nous : Patreon. Nous faisions déjà du financement participatif avec MyMajorCompany, depuis 7 ans. Nous avions déjà constaté que les créateurs du web (YouTubeurs, blogeurs etc.) étaient de formidables porteurs de projets de crowdfunding car ils avaient une forte communauté qui les soutenait déjà, mais la plupart d’entre eux n’avaient pas de side project à faire financer.
Ils ne souhaitaient pas lever 10 000 euros ou 20 000 euros pour faire un film ou un évènement quelconque, ils voulaient simplement pouvoir vivre des créations qu’ils fournissaient déjà régulièrement et gratuitement sur le web et qui sont suivies par des milliers, voir des centaines de milliers de gens, quotidiennement. Tipeee veut généraliser l’usage du « tip » – le pourboire – sur Internet pour permettre à ces gens-là de vivre de leur passion. Et ça marche.
A quel besoin apportez-vous une réponse ?
Au financement de la création sur le Web et à l’indépendance et la liberté de ses créateurs. Nous pensons que le génie du web passe par la gratuité des usages. Pour que les talents émergent et que les contenus de qualité se diffusent, il faut qu’ils restent gratuits. Et pour qu’ils se financent, il ne reste donc que la publicité. Or la publicité sur le web rémunère une infime minorité de la création ; le haut de l’iceberg, toujours la plus mainstream, pas forcément la plus qualitative.
Très concrètement, pour vivre de la publicité sur YouTube, il faut toucher un public dont la moyenne d’âge est de 15 ans. Des garçons comme Usul, Kriss ou le fossoyeur de film font des contenus beaucoup trop adultes pour toucher cette masse et tant mieux pour la création. Tipeee doit leur permettre de monétiser et de valoriser la qualité de ce travail là où la pub n’est pas capable de le faire, tout en continuant à fournir ces contenus gratuitement par ailleurs. Le tip est une démarche de soutien facultatif et volontaire.
Très simplement, quel est votre modèle économique ?
Nous touchons 8% TTC des tips versés aux créateurs.
Qui sont vos concurrents directs ou indirects ?
Nos concurrents directs : Patreon aux Etats-Unis. Nous avons repéré quelques jeunes boîtes en France qui se sont lancées en même temps que nous mais semblent avoir abandonné. Nous n’avons pas trouvé d’équivalent en Europe pour le moment.
Nos concurrents indirects : Ils sont nombreux. YouTube a déjà décidé d’intégrer un outil de donation interne à Google pour ses propres créateurs. Pour l’instant, il est testé dans quelques territoires mais devrait s’étendre sur d’autres à moyen terme. PayPal, Flattr et tous les outils de donations traditionnels peuvent être considérés comme des concurrents. Notre spécificité à nous c’est que nous sommes des héritiers du crowdfunding et que Tipeee a hérité de ses caractéristiques. Notamment le fait que ce soit une plate-forme dédiée à cet usage.
En quoi l’expérience que vous avez tirée de MyMajorCompany vous a servi pour fonder Tipeee ?
A plein d’égards. Nous connaissons mieux le Web et le financement participatif en général. Nous faisons les choses bien, dans l’ordre, pour susciter une demande organique et générer, nous le souhaitons, une croissance exponentielle à compter du printemps 2015. Sur l’offre Tipeee plus spécifiquement, elle est une héritière de notre expérience au sein du financement participatif et reprend à ce titre pas mal de méthodes qui ont fait leurs preuves. Par exemple, contrairement à tous les concurrents directs et indirects que nous avons cités, nous sommes les seuls à proposer une mécanique de contreparties qui est un vrai héritage du crowdfunding.
Nous sommes les seuls aussi à instaurer la transparence sur ce que touchent les créateurs. Avec les autres systèmes personne ne sait combien ils touchent et ce que peut représenter son don dans la masse. Or la transparence est une clé de la réussite sur le long terme quand on en appelle à la générosité des internautes.
Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?
Je n’ai pas le souvenir d’un conseil spécifique. Par contre chaque fois que la vie me donne une leçon, je me rends compte qu’un proverbe la donnait déjà. Le business ne crée pas de nouvelle règle de vie et tout ce qui a trait à la réussite a déjà été dit, étudié, écrit par d’autres, bien avant nous. Finalement deux phrases dictent un peu ma façon de faire et d’être :
- 1- on récolte toujours ce que l’on sème ;
- 2- Je crois que c’est Churchill qui disait : « Pour s’améliorer il faut changer donc pour être parfait il faut avoir changé souvent » ou autrement dit « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ».
Quelle est la personnalité que vous admirez le plus ?
Je n’ai pas vraiment d’idole incarnée mais je suis assez admiratif de Google un peu comme tout le monde. Et à vrai dire leur explosion initiale m’impressionne moins que leur capacité à dominer une industrie si concurrentielle, sur la durée. Quand on voit la capacité de Google à se renouveler en termes d’idées, d’investissement, de nouveautés.
Quand on voit comment Google révolutionne le management en général et ce qu’ils transforment de relation entre les salariés et leur boîte. Lorsque l’on voit que tous les jeunes rêvent de travailler chez eux. Et quand on voit ce qu’ils investissent dans des projets complètement en marge de leur business initial, notamment sur des sujets aussi abstraits que l’immortalité, on se dit qu’on a là des gens qui voient plus vite et plus loin que les autres et surtout, qui se sont donnés et qui ont trouvé les moyens de leur ambition. C’est tout à fait remarquable.
Fondateur : Michael Goldman
Investisseurs: MyMajorCompany
Date de création: 12 décembre 2013
Nombre de salariés: 4
Chiffres d’affaires: La première année n’est pas encore terminée
Société basée à : Paris
Crédit photo: Fotolia, banque d’images, vecteurs et videos libres de droits
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L’intention est bonne mais le concept est copié sur patreon,les vidéos intégrées par youtube donc vive la concurrence,ca ne s’adresse qu’a un certain public et en plus sans pub donc le business model n’est pas durable…ca ne profitera qu’au réseau de mymajorcompany,si ils pensent s’imposer sur le marché ils prennent un peu les vessies pour des lanternes…
My 2cents, Yousee, tu manques le génie de Jack Conte en critiquant l’intégration des vidéo Youtube.
Le concept de Patreon n’est pas de se mettre en concurrence avec Youtube, il ne pourrait pas.
Mais en permettant de diversifier la sources des revenus des créateurs, d’un côté les revenus récurrents des pledgers et de l’autre ceux de la publicité de youtube, il réussit à créer un canal de rémunération supplémentaire tout en conservant un maximum de visibilité pour les créateur.
Ensuite effectivement ce n’est qu’un copycat, mais au moins il l’a fait et dispose des moyens nécessaire pour espérer pouvoir marcher. Mais de la à dire qu’il pourra être rentable, cela ne dépends que de sa façon à inspirer les influenceurs et les créateurs afin qu’ils engagent leur communauté.
Pour moi, un serial entrepreneur n’est pas le porteur de projet idéal, surtout si on le compare à quelqu’un comme Jack Conte, qui a développé un projet pour vivre de sa passion et permettre aux autres de faire la même chose.
L’un sera rattaché à l’envie de se faire de la « thune » sur le dos des créateurs, le second est considéré comme un Musicien avant d’être un patron (c’est pourquoi d’ailleurs il avait fait le choix de ne pas se verser de salaire mais seulement de se créer une page sur son site – comme n’importe qui – et montrer que son projet marchait source: https://www.facebook.com/patreon/posts/600114243380224?stream_ref=5)
Bref pour moi bonne idée, le système a prouvé qu’il marchait et il s’attaque à un marché où la concurrence n’était pas encore installé.