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7 chiffres révélateurs sur les forces et les faiblesses de Deezer
Comment se porte réellement le Français Deezer? Le service de musique en streaming a annoncé hier son intention de s’introduire en Bourse sur Euronext, et a publié son prospectus auprès de l’AMF, l’Autorité des marchés financiers, fournissant plus de détails sur son activité. Frenchweb revient sur 7 chiffres révélateurs :
- 141,9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 : une performance en forte progression puisque, un an plus tôt, la pépite française affichait 92,8 millions d’euros de revenus. Et la tendance ne semble pas s’arrêter puisque sur les seuls six premiers mois de l’année, l’entreprise enregistre un chiffre d’affaires de 93,2 millions d’euros.
- 52% des revenus réalisés en France l’an passé : le marché français reste, de loin, sa première source de revenus. A noter toutefois que l’entreprise est parvenue accélérer son internationalisation puisque ce taux était de 65% un an plus tôt. Après l’Hexagone, ses principaux marchés sont l’Europe et l’Amérique latine. En revanche, son activité aux Etats-Unis reste encore marginale, Deezer ne s’y étant lancé que tardivement – l’an passé – alors que son concurrent Spotify en avait déjà fait l’une de ses priorités. La société s’est alors privée d’une croissance potentiellement importante puisque, outre-Atlantique, le streaming a généré l’an passé plus de revenus que les ventes de disques physiques pour la première fois, selon la Recording Industry Association of America (RIAA). A noter qu’aux Etats-Unis, Deezer est arrivé avec une offre différente que sur ses autres marchés. L’entreprise y commercialise Deezer Elite, qui propose un son de «haute qualité», avec la marque Sonos.
- Plus de 27 millions d’euros de pertes en 2014 : sept ans après sa création, Deezer est toujours déficitaire. C’est le cas de nombreuses entreprises qui fixent la priorité à la croissance, plutôt qu’à la rentabilité. A noter que le rythme des pertes s’est légèrement atténué au premier trimestre de cette année, à 8,9 millions d’euros (contre plus de 12 millions un an plus tôt).
- 6,3 millions d’abonnés dans le monde : une performance qui classe la pépite française en bonne position parmi l’ensemble des services de streaming, mais loin derrière son rival historique Spotify. En juin, la firme suédoise affirmait avoir franchi la barre des 20 millions d’abonnés payants dans le monde.
- 75% des abonnés sont issus des partenariats : c’est l’un des chiffres les plus marquants. Pour accroître son nombre d’abonnés payants, Deezer a noué de nombreux partenariats, en particulier avec des opérateurs télécoms qui commercialisent directement ses offres auprès de leurs clients. Ce fut par exemple le cas avec Orange (actionnaire de l’entreprise) qui proposait le service. Autrement dit, Deezer est fortement dépendant de ses partenaires puisque seul un quart des abonnements ont été souscrits directement auprès de lui. Plus surprenant encore, 69% de ces abonnés (issus des partenariats) étaient considérés comme «inactifs» lors du mois de juin, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas écouté un titre pendant au moins 30 secondes.
- 40 partenaires commerciaux dans le monde en juin 2015 : Deezer a noué des partenariats avec une quarantaine d’opérateurs télécoms et de prestataires de services Internet dans le monde pour accroître son réseau de distribution.
- 750 millions d’euros de chiffre d’affaires visés d’ici à 2018 : Deezer entend donc multiplier par plus de cinq son chiffre d’affaires en quatre ans. Pour cela, la société envisage d’accroître ses investissements marketing pour attirer toujours plus d’abonnés, tout en diminuant sa dépendance aux opérateurs et prestataires de services télécoms. Elle précise que la croissance de son chiffre d’affaires sera principalement tirée en se concentrant sur les abonnés directs. Un pivot par rapport à son modèle actuel.
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Deezer a été pendant plusieurs années une option offerte pour les abonnés Orange ADSL. Cette année, j’ai déménagé et donc Orange m’a obligé de signer un nouveau contrat, et là surprise, Deezer n’est plus offert depuis un an, donc ils me l’ont retiré ! Je suis donc passé chez Spotify. C’est risqué cette stratégie de partenariat car quand quelque chose nous est offert, on lui accorde peu de valeur, et on ne souhaite pas continuer à y accéder en payant..
Mais selon moi, le futur leader parmis Spotify, Deezer ou Music d’Apple, sera celui qui offrira les meilleurs algo de sélection musicale – c’est à dire proposer aux auditeurs de la musique adapté à leurs gouts automatiquement. Utilisant ces 3 services, aucun n’arrive encore à me proposer automatiquement un large choix de musique à mon goût, loin de là même… C’est difficile car il faut prendre en compte la pays, voire la ville de l’auditeur, son âge, ses influences, son expérience musicale, aussi il faut savoir si il écoute quelques chansons par semaine ou alors si il écoute de la musique 3 heures par jour, etc.. Je pense qu’aucun service n’a encore poussé les algos assez loin.
« Deezer est arrivé avec une offre différente que sur ses autres marchés »… « Différent que », ce n’est pas français : « …une offre différente. » ou « différente de celle proposée… » mais pas « différent que », de grâce !
Tous ces chiffres sur Deezer me laissent perplexe, en particulier vis-à-vis du système de la création d’entreprise en France. On parle de « pépite », on parle de croissance et de l’international, on compare avec Spotify, etc. C’est bien joli, mais si c’est une « pépite » (qui plus est, sur un marché où le nombre d’acteurs est ridiculement faible et dont on sait maintenant que « c’est l’avenir »), ont-ils des investisseurs aux poches suffisamment profondes ?
Car s’il faut attendre que Deezer ait le retentissement mondial d’un YouTube ou d’un DailyMotion, voire d’un Spotify, pour se dire qu’il faut les « pousser », ils n’iront pas bien loin, surtout qu’ils doivent traiter avec les majors…
D’ailleurs, dans cet article, où la comparaison est faite avec Spotify, on compare les nombres d’abonnés et les chiffres d’affaires. Mais où sont les valeurs des capitalisations ? Celles des investissements ? Et où sont les informations sur les investisseurs, les nombres d’employés et les architectures matérielles ? En rapport avec ce que dit @Fab dans un commentaire précédent, peut-être que les centres de recherche des uns et des autres ne sont pas tous comparables ? Y en a-t-il un chez Deezer ? Sont-ils en partenariat avec de tels centres ? Il paraît que sans « innovation », une entreprise ne va plus bien loin aujourd’hui. J’espère pour Deezer qu’ils se concentrent sur le sujet.
Si ça se trouve, on compare un indien doté d’un arc à un colon muni d’un fusil.
Bref, article intéressant qui soulève des questions et qui mérite une suite.