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Connaissez-vous MONQ, la startup qui veut automatiser les négociations stratégiques des grandes entreprises ?

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Les négociations fournisseurs restent l’un des derniers territoires analogiques dans l’entreprise. Derrière les contrats à plusieurs millions, les cycles sont souvent fragmentés entre feuilles Excel, échanges d’e-mails interminables et décisions guidées par l’instinct plutôt que par la donnée. C’est ce à quoi la startup londonienne, fondée par les anciens de Revolut et de Deutsche Bank Yasin Bostancı et Duygu Gözeler Porchet, veut s’attaquer.

L’entreprise sort du mode stealth avec un financement de pré-amorçage de 3 millions de dollars, destiné à industrialiser une plateforme de négociation pilotée par IA. Monq s’inscrit dans un momentum favorable où les directions achats doivent conjuguer réduction des coûts, résilience des chaînes d’approvisionnement et pression croissante sur la performance. Le constat est que dans de nombreux groupes, la négociation stratégique reste un travail manuel, lent et insuffisamment capitalisé. À l’échelle d’un portefeuille fournisseurs global, cette inefficience représente une perte de valeur considérable.

Monq aborde ce problème avec une technologie native IA fondée sur un système multi-agents combinant contract intelligence, sciences comportementales et raisonnement LLM. Chaque agent analyse les historiques de contrats, les données de performance des fournisseurs et les patterns de négociation pour anticiper les réactions probables de la contrepartie et recommander les leviers les plus efficaces. Lorsqu’il est autorisé, le système peut même conduire une partie de la négociation de bout en bout, tout en laissant le contrôle final aux équipes achats. Cette logique human-in-the-loop constitue l’une des réponses aux réserves évidentes que suscite l’automatisation d’un domaine aussi sensible.

Les premiers pilotes menés auprès de groupes du FTSE et d’acteurs internationaux du manufacturing, de la logistique ou des services professionnels sont jugés prometteurs. Monq enregistre jusqu’à 40 % de réduction des coûts sur certaines catégories d’achats, des cycles cinq fois plus rapides et des millions de valeur additionnelle détectés dans les contrats CAPEX, les prestations de conseil, les licences logicielles ou les accords supply chain. Ces résultats valent surtout comme démonstration que la négociation structurée et instrumentée peut devenir un levier financier majeur, là où elle est encore abordée comme un savoir-faire informel.

Le marché lui-même vit une transformation, la fonction achats, longtemps cantonnée à une logique d’exécution, se professionnalise à grande vitesse sous l’effet de la pression budgétaire, de la complexité géopolitique et de la multiplication des risques contractuels. Dans ce contexte, les investisseurs misent sur des solutions d’IA capables non seulement de numériser des processus, mais d’en repenser entièrement la mécanique. Outward VC, Cornerstone VC, Octopus Ventures, Portfolio Ventures, Endurance Ventures et Lakestar Halo parient sur la capacité de Monq à capturer une part d’un marché mondial du procurement estimé à 10,4 trillions de dollars.

La startup prépare désormais son développement en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient, avec pour priorité d’accompagner les grandes organisations sur leurs contrats complexes et récurrents. Le modèle économique démarrera sous forme d’abonnement, avant d’évoluer vers des formules indexées sur les économies réellement générées. Une évolution logique dans un domaine où les gains sont directement mesurables et où la création de valeur conditionne l’adoption.

 

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