
Burn rate, ce que votre cash dit de votre survie
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À mesure que l’accès au capital se restreint, la gestion du cash est redevenue un enjeu vital pour les entreprises en croissance. Dans ce contexte, le burn rate, ou taux d’absorption de trésorerie, s’impose comme un indicateur central. Il mesure la vitesse à laquelle une entreprise consomme ses ressources financières, et pour un investisseur, il s’agit d’un signal immédiat sur la viabilité d’un projet.
Que mesure le burn rate?
Le burn rate correspond au montant net de trésorerie consommé par l’entreprise sur une période donnée, généralement mensuelle. Il peut être exprimé en valeur absolue (ex. : –100 000 € / mois) ou en durée d’autonomie (runway).
Deux formes sont à distinguer :
- Gross burn rate : toutes les dépenses de l’entreprise (OPEX, salaires, loyers, etc.)
- Net burn rate : différence entre encaissements et décaissements réels
En résumé : Net Burn Rate = Trésorerie consommée par mois = Dépenses – Revenus encaissés
Pourquoi les investisseurs s’y intéressent
1. Visibilité sur l’horizon de financement
Le burn rate permet de calculer le runway, c’est-à-dire le nombre de mois restants avant l’épuisement de la trésorerie disponible.
Runway = Trésorerie disponible ÷ Net burn rate
Une entreprise avec un burn rate élevé et un runway inférieur à 12 mois devra lever des fonds rapidement ou ajuster sa structure de coûts.
Signal de discipline ou de dérive
Un burn rate maîtrisé indique une gestion rigoureuse. Un burn excessif, non corrélé à une traction commerciale, révèle souvent une inadéquation entre ambitions et réalité opérationnelle.
C’est un indicateur de capacité d’exécution
Les investisseurs évaluent si le capital levé est utilisé pour créer de la valeur (produit, acquisition client, structuration) ou pour couvrir des inefficiences structurelles.
Mais aussi un élément de négociation dans une levée de fonds
Plus le runway est long, plus l’entreprise peut négocier en position de force. Un burn rate maîtrisé limite le risque de levée en urgence, souvent dilutive.
Benchmarks indicatifs et seuils d’alerte
Phase | Burn rate toléré | Runway cible |
---|---|---|
Pre-seed / Seed | 10–50 k€ / mois | 12 à 18 mois |
Serie A | 100–300 k€ / mois | 12 à 18 mois |
Serie B+ | Variable selon croissance | 18 à 24 mois |
En règle générale, un runway inférieur à 9 mois déclenche une alerte chez les investisseurs, sauf si une levée est déjà engagée.
Comment optimiser son burn rate
- Moduler les dépenses en fonction des résultats commerciaux
– Éviter d’anticiper les recrutements sans visibilité sur les revenus futurs - Renforcer la qualité des revenus
– Favoriser les revenus récurrents (MRR/ARR) pour lisser les encaissements - Prioriser les investissements à ROI rapide
– Réduire les cycles longs ou les projets exploratoires sans impact direct - Éviter la croissance à perte prolongée
– Une stratégie « grow at all costs » sans trajectoire vers la rentabilité est aujourd’hui pénalisée
Limites de l’indicateur
- Le burn rate ne tient pas compte des encaissements décalés (factures impayées, BFR tendu)
- Il peut être temporairement élevé dans une logique d’accélération maîtrisée (ex : déploiement international)
- Il n’intègre pas les éléments non monétaires (ex : amortissements)
Si le burn rate ne mesure pas la performance, il conditionne la continuité. Pour les investisseurs comme pour les dirigeants, il s’agit d’un outil de navigation essentiel qui permet de savoir combien de temps il reste, à quel rythme le capital s’épuise, et si les ressources sont alignées sur les résultats. En période d’incertitude, la survie d’une startup ne se joue pas seulement sur les revenus, mais également sur sa capacité à gérer le temps avec rigueur.
Demain nous adresserons la formule magique, le LTV / CAC.
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