[Femme de la Tech] Annabelle Morand, nouvelle CEO de Webedia Amérique latine
A l’occasion de la Journée de la Femme digitale jeudi 9 mars, FrenchWeb vous propose de découvrir des femmes de la Tech au parcours original, tout au long de la semaine.
Annabelle Morand vient de prendre la direction de la filiale Amérique latine de Webedia, la filiale de Fimalac et propriétaire des marques médias Allociné, Ozap, Jeuxvidéos.com, PurePeople, 750g, TerraFemina, entre autres. En poste depuis fin février, sa mission sera de développer les différentes activités du groupe (média, e-commerce, data, programmatique) dans quatre pays d'Amérique latine. Ancienne directrice média au sein de l'agence digitale Fifty Five, elle s'appuiera notamment sur la filiale Webedia Espagne, pays dans lequel le groupe français a fait deux acquisitons dans le gaming et le cinéma début 2016. Objectif: accroître l'audience du groupe sur les marchés hispaniques.
Installé outre-Atlantique depuis fin 2015 suite au rachat de West World Media, Webedia lorgne en effet désormais le marché latino-américain. Comme pour les Etats-Unis, Annabelle Morand aura pour mission de mettre en place la stratégie d'expansion du groupe.
FrenchWeb: Quelle est votre feuille de route en tant que nouvelle CEO Webedia Amérique latine ?
Annabelle Morand, CEO Webedia Latam : Je viens de rejoindre le groupe Webedia pour monter la filiale Latam. Mon quotidien est de bien comprendre le modèle Webedia qui repose sur 5 piliers (cinéma, gaming, cuisine, glamour-beauté et voyages) et 3 offres (média, services, e-commerce). Je partirai l’été prochain m’installer à Mexico pour lancer le Mexique puis l’Argentine, le Chili et la Colombie.
Le groupe Webedia se développe à vitesse grand V et intègre avant tout le monde les nouvelles tendances qui font sens pour son business modèle. Ainsi la gestion de talents (youtubers…), l’exploitation de la data ou encore l'e-sport viennent nourrir les piliers et sont donc tout aussi clés dans la stratégie de verticalisation du groupe. Il faut donc que je rencontre un maximum de personnes en un minimum de temps pour avoir les bons relais une fois que je serai partie.
Pourquoi Webedia vous a-t-il choisi selon vous ?
A.M : Nous nous connaissons depuis de nombreuses années; en réalité depuis le lancement du groupe en 2007. Nous partageons un réseau en commun. Depuis que je suis arrivée, je m'aperçois d'ailleurs qu'il y a des profils similaires au mien. Nous avons la même autonomie, la même passion, la même énergie.
Quels seront vos objectifs sur ce marché ?
A.M : La priorité est donnée sur trois pôles, le cinéma, les jeux vidéo et les talents. Cela ne m'empêche pas d'aller voir aussi du côté du Brésil avec notre activité de brand services et de travail d'agence. Je n'exclus pas non plus les secteurs du glamour et de la beauté. Le Mexique représenté le 4e marché mondial dans le cinéma. C'est un pays qui fréquente beaucoup les salles obscures, alors qu'en valeur, cela représente la moitié de la France. Avec les sites espagnols que les Mexicains consultent déjà, nous sommes déjà à 1,5 million de visiteurs uniques par mois. Les premiers sites devant nous sont les exploitants locaux de cinéma. Il y a donc un fort potentiel. Notre ambtiion est de doubler ce que l'on a déjà construit sur le marché hispanique.
Sur le gaming, nous sommes à 800 000 VU et, de même, au Mexique, nous n'avons personne face à nous.
Comment va s'organiser votre équipe sur place ?
A.M : Pour 2017, nous tablons sur un effectif d'une dizaine de personnes. Ce seront essentiellement des collaborateurs mexicains car c'est le modèle de Webedia : un patron français qui s'appuie sur le savoir-fraire local. Cela est d'autant plus justifié que nous sommes sur un marché de spécialistes des jeux vidéo et du cinéma. Il faut donc connaître au maximum les annonceurs, les évenements, les sorties etc. Mais suis ouverte à la possibilité ultérieurement de faire venir des Français. En 2018, nous serons au moins le double côté effectifs avec le développement des autres marchés latino-américains. D'ailleurs, Webedia ne s'interdit pas la possibilité de procéder à des rachats de sociétés localement.
Qu'avez-vous appris de vos expériences passées qui vous serviront pour ce poste?
A.M : J'ai appris que rien n'est insurmontable, quelques soit les difficultés que je vais affronter. Rien, fondamentalement n'est irrattrappable. Autre leçon, vous pouvez partir avec des business plan très précis, dans le développement, ce ne sont jamais ceux que vous aviez prévus.
Etant passée par l'agence, je suis aussi très bien préparée pour les cas clients, avec leurs exigences les plus folles ou les situations de pression les plus denses.
Avez-vous toujours voulu exercer cette fonction?
A.M : Le poste que j’occupe est la parfaite synthèse de ce que j’aime et qui me tient à coeur: exercer des fonctions managériales pour un pur player, vivre une aventure entrepreneuriale, travailler pour le secteur de l’entertainment et vivre une expérience à l’étranger en faisant rayonner notre savoir-faire.
Quelle «femme de la Tech» êtes-vous ?
A.M : Je trouve fascinant de voir à quel point les outils numériques, les objets connectés s’invitent rapidement et définitivement dans notre quotidien. Après avoir été, au départ, plutôt réticente, je suis une adepte de l’iWatch et je ne peux plus m’en passer pour suivre mon activité sportive, communiquer, m’orienter, prendre des photos, commander un taxi, cuisiner, méditer…
Je suis originaire de la région Rhône-Alpes, une région qui affectionne particulièrement les nouvelles technologies. Je trouve que l’époque dans laquelle nous vivons est le condensé d’une course de montagne: c’est parfois dur, on ne maîtrise pas le temps mais avec une excellente connaissance des conditions, de la technique, de la patience et un travail d’équipe, on peut s’adapter, déplacer des montagnes, découvrir de nouvelles faces du monde et être émerveillé.
Qui sont vos modèles?
A.M : J’ai la chance d’avoir toujours eu des figures féminines fortes et inspirantes à la tête des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé et je souhaite à tout le monde de connaître la même chose: Nathalie Boy de la Tour (présidente de la ligue française de football) à l’époque chez BBDO, Michele Ferrebeuf (groupe Mc Cann), Marie-Laure Sauty de Chalon (Auféminin) lors de mon passage chez Dentsu Aegis Network, et aujourd’hui Véronique Morali chez Webedia.
Bientôt expatriée au Mexique, quel lien allez-vous garder avec la France?
A.M : Il y a un projet qui m’est cher avant de partir, c’est de contribuer au maximum au développement de l'association que je représente: FaisTonReseau.com. Aujourd’hui, il est essentiel de commencer à se construire son réseau le plus tôt possible. Beaucoup de jeunes n’ont pas la chance de pouvoir avoir accès à ces contacts qui permettent d’oser un projet et d’avoir le bon mode d’emploi pour y arriver. A l’école, il s’agit uniquement de faire des choix d’orientation mais pas assez de se connecter au monde professionnel. Je veux répondre à cette problématique au travers de cette association.
Une fois partie, j’aimerais également continuer à garder le lien avec l’écosystème Tech français et m’attacher à le promouvoir à l’étranger.
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Voir: Le Debrief de la semaine avec Cédric Siré (Webedia) et Yohann Dupasquier (Tradelab)
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