La SNCF investit 28 millions dans OuiCar pour lui faire prendre un train d’avance
La bataille se poursuit dans le secteur de la location de véhicules entre particuliers. La SNCF vient d’investir 28 millions d’euros dans OuiCar. A l’issue de l’opération, le groupe français devient l’actionnaire majoritaire de la start-up française qui se voit ainsi proposer un tremplin pour développer son activité.
20 000 véhicules disponibles
Très tôt, l’entreprise fondée par Marion Carrette en 2012 avait attiré les investisseurs. Après avoir levé 1,5 million d’euros lors de sa première année d’existence, elle avait bouclé un tour de table de 3 millions d’euros en 2014 auprès de Marc Simoncini et d’Ecomobilité Ventures, une société de capital-risque derrière laquelle on retrouve notamment… la SNCF ! Après ces deux piqures de vitamines, OuiCar rachetait dans la foulée Unevoiturealouer.com, un autre acteur du secteur.
Car OuiCar n’est pas seul sur ce marché convoité. En face, un autre acteur de poids a récemment multiplié les initiatives pour se faire une place : Drivy. Cette start-up, qui a levé 8 millions d’euros en avril, a donné la réplique en mettant la main en mai sur Livop, un spécialiste de la location de véhicules entre particuliers sans rencontre physique, et sur son homologue allemand Autonetzer le même mois.
Entre les deux, c’est depuis la guerre des chiffres. Selon les compteurs officiels, Drivy revendique un parc de 26 000 voitures disponibles, contre 20 000 pour OuiCar. Y a-t-il de la place pour deux ? «Le marché de la location de voitures est estimé à 2,5 milliards d’euros pour 16 millions locations, dont la moitié pour raison personnelle», expliquait à Frenchweb Marion Carrette en avril 2014. Le secteur est cependant sujet à la saisonnalité de la demande, avec des pics au mois d’août, et des creux à d’autres périodes de l’année.
La SNCF face aux nouveaux usages
Avec la SNCF au capital de OuiCar, les synergies sont potentiellement importantes. Voyages-SNCF.com a été le cinquième site d’e-commerce en France au premier trimestre, selon le classement de la Fevad, avec 6,7 millions de visiteurs uniques par mois, et 488 000 visiteurs uniques chaque jours. Et si le site est surtout connu pour la réservation de billets de train, il permet également de réserver un hôtel ou… une voiture sur le lieu de destination auprès des loueurs traditionnels. Il est probable qu’il ajoutera les services de OuiCar pour booster les ventes de sa nouvelle filiale. La start-up ambitionne d’atteindre une flotte de 100 000 véhicules d’ici à 2018.
D’ailleurs, le transporteur ferroviaire n’en ai pas à son premier essai pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation. L’année dernière, il avait présenté iDVROOM, une plateforme de covoiturage pour les trajets du quotidien, issu notamment du rachat en 2013 de la start-up GreenCove, éditrice de 123envoiture.com. La semaine dernière, la SNCF lançait aussi TGVpop, un site sur lequel il propose aux internautes de voter pour les trajets les plus populaires. Seuls ceux qui recueillent le plus de voix seront affrétés par un TGV spécial dont les billets seront facturés entre 25 et 35 euros. Des tarifs low cost pour faire un pied de nez à Blablacar.
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