LegalTech : LegalPlace lève 6 millions d’euros pour simplifier les démarches juridiques des TPE et PME
Interview de Racem Flazi, co-fondateur et CEO de LegalPlace
Pour les entrepreneurs, et notamment ceux à la tête de TPE et PME, la gestion des opérations et démarches juridiques se révèle chronophage et complexe au gré de la croissance de l’entreprise. La plupart d’entre eux choisissent en effet de se débrouiller par leurs propres moyens pour leurs opérations les plus fréquentes (embauche d’un salarié, modification des statuts…), et ne font appel à un avocat ou un juriste qu’en cas de situation complexe ou conflictuelle. Pour autant, agir de la sorte peut aboutir à l’édition de contrats comportant des failles juridiques, voire à des contentieux qui peuvent s’avérer très coûteux.
Dans ce contexte, la start-up parisienne LegalPlace a développé une plateforme pour faciliter les démarches juridiques des entreprises. Après avoir levé 1 million d’euros fin 2017, la société annonce aujourd’hui un tour de table de 6 millions d’euros en série A auprès de Day One Entrepreneurs & Partners, le fonds de Michel de Guilhermier, et d’AFIR, le véhicule d’investissement de la famille Leclercq. Bpifrance a également participé à l’opération.
100 000 clients
Fondée en 2016 par Racem Flazi, Moncef Hammou, Mehdi Ouchallal et Samuel Goldstein, LegalPlace développe une technologie permettant d’automatiser les opérations juridiques des entreprises (changement de statut, transfert de siège, contrat de travail, licenciement, droit à l’image…), avec la possibilité de faire intervenir des experts, notamment des avocats, le cas échéant. A l’aide de l’intelligence artificielle, la solution est en mesure de comprendre le contexte et les contrats existants et d’en extraire les informations essentielles pour générer des documents respectant les législations en vigueur et les spécificité de l’entreprise. A ce jour, la société indique que sa solution a été utilisée par plus de 100 000 clients, dont Deliveroo et Nexity. Sur le marché, elle doit faire face à des acteurs comme Hyperlex, qui a levé 4 millions d’euros en juin.
«Dans un monde idéal, les entreprises devraient toutes disposer d’un juriste en interne. Dans les faits, peu ont les moyens de le faire. Notre rôle n’est pas de remplacer un avocat, qui reste le seul habilité à donner des conseils juridiques et à aider l’entreprise dans ses choix stratégiques. Toutefois, si la gestion des opérations juridiques d’une PME était plus fortement et intelligemment automatisée, celle-ci pourrait accéder plus rapidement au meilleur savoir-faire et bonnes pratiques du marché», estime Racem Flazi, co-fondateur et CEO de LegalPlace.
Ce tour de table doit permettre à la LegalTech française de renforcer ses effectifs, principalement ses équipes de R&D, d’acquisition et de ventes, et d’enrichir son portefeuille de services pour accompagner chaque étape de la vie de l’entreprise et de ses collaborateurs. La start-up souhaite notamment couvrir les aspects plus corporate comme l’augmentation de capital et autres changements statutaires, grâce à l’intelligence artificielle. «Une grande partie des problèmes juridiques que rencontre aujourd’hui l’entreprise est liée à la gestion de son personnel. Demain, sur LegalPlace, les dirigeants pourront gérer toutes ces formalités, opérations administratives et juridiques RH, dont la complexité grandit à chaque nouvelle loi», indique Mehdi Ouchallal, co-fondateur de LegalPlace. Présente en France, la société envisage une expansion plus large en Europe à moyen terme. Dans ce sens, elle a d’ores et déjà mené des tests en Allemagne.
LegalPlace : les données clés
Fondateurs : Racem Flazi, Moncef Hammou, Mehdi Ouchallal et Samuel Goldstein
Création : 2016
Siège social : Paris
Activité : digitalisation des opérations juridiques
Effectifs : 50 collaborateurs
Financement : 6 millions d’euros en juillet 2019