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Tech et sport: comment Mon Petit Gazon est devenu le champion français du fantasy football

Interview de Martin Jaglin, cofondateur de MPG

Les origines des « fantasy sports » et « fantasy leagues » — des ligues sportives virtuelles organisées entre plusieurs personnes jouant le rôle d’entraîneur d’une équipe fictive d’un sport donné et basées sur les résultats réels de joueurs et équipes au sein d’une compétition — remontent à l’après-guerre aux Etats-Unis. Une époque, bien avant le numérique tel qu’on le connaît aujourd’hui, où les données étaient recueillies à la main et les calculs effectués à la calculatrice. On attribue le premier jeu de fantasy sport à l’homme d’affaires américain Wilfred “Bill” Winkenbach, qui aurait conçu des fantasy leagues avancées de golf et de baseball dans les années 1950. Le premier jeu fantasy football (américain) aurait été créé par le même homme dans une chambre du Manhattan Hotel en 1962.

Près de 60 ans plus tard, avec une force de frappe décuplée par internet, ces simples jeux entre amis sont devenus une industrie internationale à plusieurs milliards de dollars (près de 14 milliards en 2019, entre 26 et 33 milliards d’ici à 2024-2025, selon les estimations). Les Etats-Unis restent le principal marché des fantasy sports, avec près de 60% des parts et un public de 30 millions de personnes. Des entreprises telles que FanDuel (fondée en 2009) ou DraftKings (2012) y sont devenues en quelques années des licornes qui ont attiré, à elles seules, près d’un milliard de dollars d’investissement. Elles revendiquent respectivement 1,3 million et 8 millions d’utilisateurs actifs qui payent leur inscription à certains tournois. Ces utilisateurs peuvent remporter de l’argent en fonction de leurs « performances ». FanDuel a généré 10 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2018, tandis que DraftKings en a généré 14 millions.

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Dans un pays où les paris sportifs n’ont été légalisés que récemment, FanDuel et DraftKings ont évolué en profitant d’une faille: « Elles ont réussi de façon assez maline à dire que ce n’était pas du hasard, qui est interdit en ligne là-bas, mais que c’était des skills », a souligné auprès de FrenchWeb Martin Jaglin, cofondateur de Mon Petit Gazon (MPG), référence française du fantasy football (qui ne se positionne pas sur le pari sportif lucratif). « C’est parce que tu connais les joueurs de football américain que tu vas gagner de l’argent chaque weekend en pariant de l’argent dessus. Ils ont réussi à se faufiler, ils ont créé une grosse brèche dans le marché, maintenant ce sont de grosses licornes », a-t-il ajouté.

Mon Petit Gazon (MPG) en croissance sur un marché européen réparti différemment

MPG, justement, évolue depuis sa fondation en 2011 sur un marché européen des fantasy sports en expansion (près de 15% du marché mondial, soit le deuxième derrière les Etats-Unis). Un développement permis notamment par celui d’entreprises spécialistes des données sportives telles qu’Opta Sports (créé en 2001), Sportradar (2000), Statscore (2006), ou encore Stats (1981). De ce côté-ci de l’Atlantique, le « marché n’est pas réparti de la même façon », a poursuivi Martin Jaglin. « En Europe, c’est un peu différent parce que le pari sportif est autorisé. Il y a la Française des jeux, les Unibet et consorts », a noté l’ancien vice-président exécutif de 1000mercis. Selon lui, on observe « une émergence du fantasy gratuit tel que MPG, et on le voit dans chacun des pays. Il y a un leader local qui truste beaucoup, on a de grosses croissances organiques ».

Aujourd’hui, MPG revendique 1,3 million d’utilisateurs, soit +44% en septembre par rapport à la rentrée 2018 (l’activité de l’entreprise se cale sur celle des différentes ligues européennes). Son chiffre d’affaires, généré principalement par la publicité, a également dépassé le million d’euros lors de l’exercice clos à la fin du mois de juillet (+60%).

Les ingrédients du succès? MPG se situe entre le réseau social, la plateforme de pronostiques, l’application de gaming et le média, avec pour lien central le football. « On profite un peu de tous ces secteurs-là et on grandit comme ça », a continué Martin Jaglin, qui a lancé l’application avec Benjamin Fouquet et Grégory Rota. « Les gens qui jouent à notre jeu suivent deux fois plus le foot et la Ligue 1 que les autres. On s’est rendu compte que notre concept permettait de devenir actif là où les spectateurs étaient passifs », a-t-il également affirmé, soulignant qu’une « dose de gamification » a été ajoutée à « cette consommation du foot ».

L’entreprise, forte aujourd’hui de douze collaborateurs, a en outre reçu pendant l’été la visite dans ses locaux du secrétaire d’Etat chargé du numérique Cédric O. MPG préparait alors le lancement sur son application de la Ligue des champions, ainsi qu’un mode dédié aux entreprises, élément clé de sa stratégie de développement.

Plus de détails dans notre interview de Martin Jaglin, cofondateur de MPG:
  • Les coulisses de la création de Mon Petit Gazon (00:18)
  • Le courrier salé de la LFP (01:12)
  • A la croisée des chemins de plusieurs écosystèmes (01:54)
  • Le business model de MPG (02:52)
  • Une dose de gamification dans la consommation du football (03:26)
  • Une culture sport et tech aussi forte en France et en Europe qu’aux Etats-Unis? (04:40)
  • Quelles innovations technologiques dans les fantasy sports? (05:44)
  • Un concept qui va au-delà du football (07:33)
  • Les entreprises, cible stratégique (08:49)
  • Reproduire le même modèle à l’étranger (10:04)
  • Martin Solveig, investisseur principal de MPG (10:53)

Mon Petit Gazon: les données clés

Fondateurs: Benjamin Fouquet, Martin Jaglin, Grégory Rota
Création: 
2011
Siège social: 
Paris
Effectifs: 12
Secteur:
divertissement, gaming, media, e-sport
Marché: 
plateforme de fantasy football


Financement: tour d’amorçage de 1 million d’euros en janvier 2018 auprès de business angels

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