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Aux Etats-Unis, les licenciements dans la tech menacent l’avenir des travailleurs étrangers

Par Glenn CHAPMAN / AFP

En pleine vague de licenciements des entreprises américaines de la tech, les salariés étrangers résidant aux Etats-Unis et ayant perdu leur emploi ont besoin d’un nouveau poste pour ne pas avoir à quitter le pays.

Sans nouvel emploi dans une entreprise capable de leur obtenir un visa de travail, ils sont tenus de partir sous 60 jours.

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Dans une lettre envoyée fin décembre aux responsables des services de l’immigration et de la sécurité intérieure des États-Unis, les députées californiennes Anna Eshoo et Zoe Lofgren ont demandé que cette période soit au minimum doublée.

Les deux élues ont indiqué qu’un grand nombre de ceux et celles qui se retrouvent au chômage sont titulaires de visas H-1B ou d’autres visas de travail.

Ces employés « paniquent au-delà de toute mesure », affirme à l’AFP Tahmina Watson, une avocate spécialiste de l’immigration, basée à Seattle (Washington).

« Ils sont dans une impasse totale car ils ne savent pas ce qu’ils vont faire », ajoute-t-elle.

De nombreux travailleurs immigrés de la tech se sont installés aux Etats-Unis et y ont fondé une famille, ont expliqué à l’AFP plusieurs de leurs défenseurs.

« Ils passent d’un ménage à deux revenus à un ménage sans revenu avec des hypothèques, des mariages, des paiements pour leur voiture et des enfants » à charge, décrit Mme Watson.

« 60 jours, ce n’est pas assez pour boucler ses affaires, ce n’est pas assez pour trouver un autre emploi et demander un autre visa H-1B », plaide-t-elle.

La Fondation pour l’Inde et les études de la diaspora indienne a lancé une pétition sur le site Change.org appelant le président américain Joe Biden à faire passer la période de 60 jours à une année complète pour des raisons humanitaires.

La pétition comptait un peu plus de 2.000 signataires jeudi.

« Je souhaite que la période de grâce soit prolongée » pour laisser le temps aux salariés de « se débrouiller », défend le directeur de la fondation, Khanderao Kand, dans un entretien avec l’AFP.

–  « Fuite des cerveaux » –

L’économie américaine pourrait souffrir de l’exode des talents étrangers de la tech, jugent leurs défenseurs.

Plus de la moitié des entreprises technologiques valant au moins un milliard de dollars ont été fondées par des immigrés, soulignent dans leur lettre Mmes Eshoo et Lofgren, qui affirme que près d’un quart de la main-d’œuvre de ce secteur est d’origine étrangère.

« Pour que les fleurons industriels de l’avenir soient basés aux États-Unis, nous devons empêcher cette fuite des cerveaux », écrivent-elles.

La Silicon Valley compte de nombreux travailleurs étrangers, venant de Chine, d’Europe ou d’Inde. Beaucoup ne sont pas seulement des demandeurs d’emploi mais créent des start-ups ou investissent dans des entreprises, explique M. Kand.

Les talents de la tech contraints de quitter les États-Unis, emmenant avec eux leur famille et leurs rêves, s’installeront ailleurs et ne reviendront probablement pas, fait-il valoir.

« Si nous perdons ces talents, je pense que nous nous retrouverons en difficulté à l’avenir, car ces personnes sauront que les Etats-Unis ne se soucient pas d’elles », prédit Mme Watson.

Selon l’avocate, certains des nouveaux chômeurs optent pour un visa de tourisme, qui leur octroie 6 mois pour chercher du travail et s’occuper de diverses affaires.

« S’ils ne trouvent pas d’autre emploi, cela leur donne le temps de vendre leur voiture, de résilier leur bail et faire le nécessaire – ou de s’occuper de leurs papiers pour aller au Canada », explique-t-elle.

Si les suppressions d’emplois chez les géants de la tech comme Alphabet, Amazon et Microsoft ont fait les gros titres, les start-ups ont également licencié, rappelle Reza Malekzadeh, le président de French Tech San Francisco, un groupe d’investisseurs et d’entrepreneurs.

« Je pense que culturellement, les Européens ne sont pas habitués à cela, surtout les Français, parce qu’ils n’ont pas l’habitude qu’il soit facile de licencier », indique M. Malekzadeh à l’AFP.

« Nous essayons de nous entraider », poursuit-il. « Je n’ai pas encore vu de grande vague de retour en France, je pense qu’ils ont encore de l’espoir. »

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