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Pourquoi l’application ultra confidentielle Clubhouse passionne tant la Silicon Valley

AFP

« Don des Dieux » pour certains, club élitiste pour d’autres, l’application de conversations audio Clubhouse ne laisse personne indifférent dans la Silicon Valley, surtout pas depuis qu’elle a été valorisée à 100 millions de dollars par des investisseurs. La plateforme ultra confidentielle, en version bêta et disponible uniquement sur invitation, n’est pourtant fréquentée que par quelque 1 500 utilisateurs. Mais la plupart sont des visiteurs assidus, qui raffolent de ce médium unique, signe de la demande croissante pour des formes alternatives de socialisation.

Clubhouse, c’est un peu comme un centre de conférences virtuel, plongé dans le noir. Dans une pièce, les utilisateurs débattent sur l’intelligence artificielle. Dans une autre, ils organisent des tournois de culture générale. Dans une grande salle, le comédien américain Kevin Hart discute avec des fans. « Avec la distanciation physique, et l’impossibilité de sortir et de rencontrer des gens, c’est comme un don des Dieux pour certaines personnes », s’enthousiasme Nathan Baschez, un spécialiste des stratégies d’entreprise, invité au tout début, il y a deux mois, quand il n’y avait qu’une seule « pièce ».

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La semaine dernière, la presse américaine a révélé que Clubhouse avait levé 12 millions de dollars auprès d’Andreessen Horowitz. Les fondateurs, Paul Davison et Rohan Seth, ne sont pas sortis de leur silence pour autant. Ils n’ont toujours pas embauché d’employé, selon Sheel Mohnot, un investisseur qui a rejoint l’application depuis six semaines.

Star de Clubhouse

Depuis, Sheel Mohnot a remporté 800 dollars lors d’une partie de « Qui veut gagner des millions? » (reversés à une association), et sa participation à un événement de rencontres en ligne a fait de lui l’une des stars de la toute jeune communauté. « J’y passe beaucoup de temps, environ 15 heures pas semaine », raconte-t-il. Pour y faire quoi? « Echanger avec les autres, apprendre des choses et bien rigoler! C’est comme une super soirée ». Il croit beaucoup à l’avenir de la plateforme, même si le confinement a beaucoup joué dans l’attachement et la passion des utilisateurs. « Normalement j’ai des dîners plusieurs fois par semaine, je ne peux pas passer tout ce temps à parler avec des inconnus sur Internet », reconnaît-il.

La pandémie a fait exploser certains usages en ligne, notamment ceux qui combinent le divertissement, la spontanéité et la socialisation. Sur Facebook, par exemple, les volumes de « live » (diffusion en direct) ont doublé dans certains pays. Le géant des réseaux sociaux a depuis lancé les « Rooms », un outil d’appel vidéo permettant de faire un saut virtuel chez les amis qui ont ouvert leur « salon ». Clubhouse répond donc à un besoin fort, et le format audio facilite son utilisation: on peut, en même temps, cuisiner, faire du vélo d’appartement ou se balader. Mais, sur Twitter, la petite appli confidentielle suscite déjà des critiques féroces de la part de ceux qui y voient un club élitiste et fermé.

Jusqu’au bout de la nuit

D’après les utilisateurs actuels, il s’agit surtout pour les fondateurs de prendre le temps de construire une application qui tienne la route. Ils viennent d’ailleurs régulièrement recueillir les retours d’expérience des participants. « Je crois vraiment qu’ils n’aiment pas tout ce buzz et qu’ils ne cherchent pas du tout à créer un club VIP », élabore Nathan Baschez. « Mais s’ils ouvrent l’appli trop vite, elle pourrait décoller, mal gérer l’afflux de personnes et s’écraser tout aussi rapidement. C’est pour ça qu’ils sont prudents », ajoute-t-il, avant d’évoquer les ajustements techniques nécessaires au quotidien. La toute jeune ébauche de plateforme fait déjà l’objet de nombreuses spéculations sur son avenir, des possibilités en termes de monétisation à d’éventuels rachats par des ténors des technologies.

A court et moyen terme, elle doit surtout trouver le moyen de préserver la sensation de communauté, tout en s’ouvrant à un public plus large. « Cette appli a de beaux jours devant elle, parce qu’elle ne dépend pas de l’effet de réseau –pas besoin que tout le monde y soit pour que ça fonctionne », analyse Bobby Thakkar. Ce consultant en marketing avoue passer 25 à 30 heures par semaine sur Clubhouse, au lieu d’écouter des podcasts ou de… dormir. Sa pièce préférée? Celle qui a été surnommée « Back of the Bus » (au fond du bus), où quelques dizaines de personnes se retrouvent le soir pour parler de tout et de rien jusqu’à pas d’heure. « Il y a des modérateurs qui donnent la parole à tout le monde. Par exemple, si je n’ai pas parlé depuis une demi-heure, Ryan va dire: ‘Et toi Bobby, qu’as-tu accompli aujourd’hui?’ »

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