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Quelles recettes pour démocratiser le paiement mobile en France ?

Estimé à 171 milliards de dollars en 2012, le marché du paiement mobile pourrait avoisiner les 620 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2016. En plein essor, le secteur a rapidement vu le nombre de startups innovantes se multiplier, attirant elles-mêmes de nombreux investisseurs. Si les technologies dédiées sont d’ores et déjà bien établies, les usages, eux, peinent à se démocratiser dans l’Hexagone. Décryptage.

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En 2012, plus de 212M de mobinautes auraient effectué des paiements depuis leurs devices mobiles, contre 160M en 2011. D’après une récente étude du cabinet Gartner, qui table sur une croissance annuelle du marché de 42%, en 2016 près de 448M d’utilisateurs pourraient recourir à cette pratique. A cet horizon, les transactions effectuées depuis un appareil mobile s’élèveraient alors à 617 milliards de dollars .

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Multiplication des initiatives

Comblant le manque d’initiatives des géants du secteur, de nombreuses jeunes pousses se sont rapidement positionnées sur ce secteur à fort potentiel. En France, on peut par exemple citer des sociétés comme Skimm, Lemon Way, Buyster ou encore Paytop et Systay. Inutile de présenter l’américain Square, qui depuis son lancement doit faire face à une multitude de nouveaux concurrents comme le suédois iZettle, le britannique mPowa ou les startups allemandes SumUp et Payleven.

Depuis quelques mois, néanmoins, quelques acteurs de taille ont tenté de s’imposer sur ce marché en lançant plusieurs initiatives. On pense notamment au spécialiste du paiement online, Paypal, qui devrait propulser au cours des prochains mois sa solution de paiement mobile en Europe. Baptisée, Paypal Here outre-Atlantique, elle sera déployée dans un premier temps au Royaume-Uni sous le nom de « Chip and Pin ». 

En septembre dernier, Groupon a, pour sa part, annoncé qu’il comptait lui aussi concurrencer le spécialiste Square en visant les petits commerçants. Le dispositif repose sur une application pour iPhone et un dock. Pour l’heure, uniquement disponible aux Etats-Unis, l’application permet également de scanner les coupons de réduction Groupon.

De son côté, MasterCard a profité de la portée médiatique du MWC de Barcelone pour donner le coup d’envoi de son e-wallet. Présentée comme un portefeuille digital, la solution permet de régler des achats depuis son smartphone sans sortir sa carte bleue ni même taper un code à 16 chiffres. Baptisée MasterPass, cette solution sera d’abord lancée en Australie et au Canada dès le mois de mars prochain. Viendront ensuite les Etats-Unis, le Royaume-Uni puis l’Asie, la France, l’Espagne et l’Italie.

De son côté, Visa a déjà lancé une solution similaire baptisée V.me. La BPCE devrait être la première banque française à proposer, à la rentrée prochaine, le portefeuille digital développé par Visa.

En France, la BPCE a justement inauguré l’année dernière une application baptisée S-Monney. Celle-ci doit permettre aux mobinautes français de payer toutes sortes de petits achats auprès des commerçants de proximité mais également de réaliser des paiements auprès de différents sites marchands. Outre les paiements, l’application offre également la possibilité d’effectuer des transferts d’argent entre utilisateurs.

Après les géants du web, les banques et les opérateurs bancaires, la grande distribution s’est également lancée sur ce secteur porteur. Le groupe Auchan a, en effet, présenté en décembre dernier sa propre application de paiement mobile. Baptisée Flash’n Pay, elle s’appuie sur un système de QR code et devrait permettre, dès le mois d’avril, aux clients de régler leurs achats dans les magasins du groupe à l’aide de leur mobile.

Des usages encore très timides en France

Malgré ces prises de position, les usages concernant le paiement mobile restent encore très timides en France. Une situation qui s’explique notamment par notre cadre législatif.

Sebastien Burlet, CEO de la start-up Lemon Way, regrette notamment la bataille législative, que ses équipes ont dû mener pendant 2 ans, pour obtenir son propre agrément en France. De son côté, Guillaume Charmant, à l’origine de la start-up Syspay, revient sur les spécificités européennes. « Aux Etats-Unis, vous avez la possibilité d’encaisser les cartes uniquement en passant la bande magnétique. En Europe, Visa Master Card oblige les marchands à faire des transactions qu’on appelle « chip & pin » où il est nécessaire d’entrer la carte dans un device certifié. Il faut également avoir un écran et un clavier indépendants » Des contraintes qui empêchent donc, pour le moment, toutes transactions sur un téléphone mobile seul dans lequel on demanderait simplement aux clients d’entrer leur code pin.

Alexandre Richegude, fondateur de la start-up Flashiz, estime primordial le développement de services à forte valeur ajoutée pour combler le retard de la France en la matière, « qu’il s’agisse de transferts de personne à personne, de coupons de réduction, ou encore de programmes de fidélité ». En effet, contrairement au continent africain, très avancé en la matière, la population française est très bancarisée. Les acteurs doivent donc nécessairement apporter quelque chose en plus pour tirer leur épingle du jeu et convaincre les consommateurs français de l’utilité de leurs services.

La démocratisation des usages passera également par des actions de sensibilisation, en termes de sécurité, auprès des usagers. Enfin, le déploiement d’une solution standardisée à l’échelle mondiale semble constituer l’avênement ultime pour que le marché du paiement mobile prenne enfin son envol.

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Un commentaire

  1. Bonjour,

    Ce qui nous manque c’est un porte-monnaie électronique « anonyme ». Par exemple pour acheter de la presse, du contenu.

    Avec la crise la règle ce sont les espèces. Non?

    Vu l’empressement des banques françaises pour contrer Paypal, on a le droit d’être attentiste.

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