Le géant de l’internet russe Yandex s’est effondré en Bourse vendredi en marge d’un projet de loi visant à restreindre l’accès des investisseurs étrangers aux importantes entreprises technologiques du pays.
A 15H00 GMT, l’action de Yandex avait dégringolé de près de 18% sur le Nasdaq et de près de 20% à la Bourse de Moscou. Yandex est le premier moteur de recherche de Russie, surnommé le « Google russe », et une des grandes réussites du pays des deux dernières décennies. Le groupe, légalement enregistré aux Pays-Bas, a une trentaine de bureaux dans le monde.
Il est coté à New York depuis 2011. Près de 85% des actions du groupe sont flottantes sur le Nasdaq. Le titre a commencé à dégringoler à l’ouverture de Wall Street, suite à l’examen jeudi par la Douma, la chambre basse du Parlement russe, de ce texte de loi soutenu par le Kremlin. Cette loi, si elle est adoptée, requerrait la limitation à 20% des parts étrangères dans les « ressources d’information significatives ».
Bientôt une nationalisation?
Les amendements définissant ces ressources doivent encore être déterminés. La patronne de Yandex, Elena Bounina, a vertement critiqué le projet, affirmant dans les colonnes du quotidien économique Vedomosti que le projet limiterait l’accès des entreprises russes aux marchés financiers internationaux et constituait donc une discrimination à leur encontre.
Le cours de Mail.ru, principal concurrent de Yandex, à la Bourse de Londres a, lui, été relativement épargné, enregistrant une baisse de 2%. Le cours de Yandex avait déjà dégringolé en octobre 2018. Des médias spécialisés avaient affirmé que la première banque russe Sberbank voulait racheter jusqu’à 30% de Yandex et obtenir une minorité de blocage, ce qui correspondrait indirectement à une nationalisation de l’une des entreprises jugées les plus dynamiques et innovantes en Russie, dont l’économie est dominée par des conglomérats industriels et financiers publics. Ces informations ont été démenties par Yandex et Sberbank.