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6 solutions qui veulent «changer le système» politique en France

A quelques mois de l'étape des «primaires» au sein des deux partis politiques en France et de nouvelles élections au niveau national, certains entrepreneurs tentent de faire peser davantage la voix des citoyens dans les décisions. A l'ère digitale se pose de plus en plus la question de la représentativité et du lien entre les institutions et les individus. 

Aux Etats-Unis, les solutions qui permettent de rétablir ce lien attire d'ailleurs l'intérêt des investisseurs, à l'image de OpenGov, valorisée 100 millions de dollars après une levée de 25 millions à l'automne 2015.

Tour d'horizon des solutions qui veulent inventer une nouvelle forme de démocratie digitale en France.

Democratech

«Cher François, cher Nicolas, chère Marine… et tous les autres candidats autoproclamés des partis politiques, soyons clairs : en 2017, nous n'avons pas envie de voter pour vous», annonce la solution Democratec lancée par l'entrepreneur Thibauld Favre, sur le site des pétitions change.org sur lequel il recueille à ce jour moins de 1 000 signataires. Sur WeSign.it, il en comptabilise près de 7 000. 

Avec le projet La Primaire.org, l'association Democratech entend organiser une primaire sur Internet  à partir de 100 000 inscrits sur son site (plus de 16 300 actuellement). «Aujourd'hui en France, les partis politiques (365 000 personnes soit 0,5% de la population) désignent les candidats aux élections alors que les citoyens les rejettent massivement». Sur Twitter l'initiative rassemble près de 4 000 personnes et une communauté similaire sur Facebook. Enfin, le projet LaPrimaire.org centralise l'ensemble de ses soutiens sur un tableau de bord.

Thibauld Favre est entrepreneur. Il a créé en 2008 Allmyapps qu'il a revendu après un pivot et six années d'existence. Le secrétaire général de l'association Democratech est l'avocat parisien David Guez

 

La Transition

​L'entrée en matière sur le site latransition.fr est du même ton: «En 2017, comme 3 Français sur 4, nous ne voulons plus ni de Hollande, ni de Sarkozy, et nous ne voterons par Le Pen». L'ambition de La Transition est claire: présenter un candidat issu de la société civile lors de la prochaine élection présidentielle. Ce Président d'un genre nouveau, entouré d'un gouvernement lui aussi provenant de la société civile, s'engagerait sur un mandat unique de cinq ans.

Lancée en janvier 2016, l'association réunit une équipe d'entrepreneurs, cadres-dirigeants, universitaires et professions libérales. On compte, parmi ses membres fondateurs, des personnalités telles que Jean-Lou Blachier, vice-président délégué de la CGPME, François Momboisse, président de la FEVAD et ex-vie-président du Conseil National du numérique (CNNum), Claude Posternak, historien et économiste, François Garcon, auteur et enseignant-chercheur en Histoire à l'Université de Paris I, ou encore Djamel Dib, président de la Fédération des Médecins Libéraux. L'association regroupe près de 280 adhérents, qui peuvent proposer leurs «contributions» via le site, parmi lesquelles on trouve: «Pour une limitation des mandats dans le temps», ou bien «L'apprentissage, facteur de réussite sociale». 

Sur Twitter et Facebook, le nombre d'abonnés et de followers est similaire à la première initiative; plus de 3 400 sur Twitter et 1 220 personnes sur Facebook.

Des primaires à gauche toute

La primaire est un outil qui peut servir à maintenir le système politique ou faire émerger de nouvelles initiatives. C'est le constat d'un groupe de militants qui a lancé La Primaire de Gauche en janvier 2016. Au départ du projet, on trouve notamment Caroline de Haas, ancienne conseillère de la ministre des Droits des femmes et ancienne porte-parole d'Osez le féminisme! et Elliot Lepers, ancien conseiller digital d'Eva Joly pendant sa campagne en 2012, et co-fondateur de N.O.U.S, un studio de création digitale dédié aux institutions politiques.

L'objectif de l'association est clair: se charger de l'organisation d'une primaire qui permettra «de faire émerger une alternative politique» en vue des élections présidentielles de 2017. Le mouvement envisage même le passage à une VIème République suite à cela. 

Pour son lancement, le Comité d'organisation comptait plus de 500 personnes volontaires pour organiser l'élection à son lancement. Le projet mobilise aujourd'hui 2 600 volontaires sur les 10 000 personnes qu'elle cherche à recruter. L'association a aussi lancé une collecte de fonds pour obtenir 200 000 euros. Les donateurs ont aujourd'hui la possibilité de faire une promesse de don via le site de l'association. Une campagne de crowdfunding devrait être bientôt lancée en complément. 

Une petite communauté s'est constituée autour du projet sur les réseaux sociaux (1 900 fans sur Facebook, 1 700 followers sur Twitter). 

primaire-de-gauche

Notre Primaire

Solution similaire, mais qui souhaite co-exister en parallèle de l'initiative précédente : Notre Primaire . Le projet rejette l'idée d'un candidat à la présidentielle «imposé d'en haut, sans débat et sans préparation collective», peut-on lire sur le compte Twitter du mouvement (1 100 et quelques abonnés). Notre Primaire se propose donc d'organiser une «grande primaire des gauches et des écologistes» afin de faire émerger d'autres profils de candidats. 

Les initiateurs du mouvement (des économistes et des sociologues à l'image de Julia Cagé ou Michel Wieviorka, des journalistes comme Guillaume Duval, ou  bien des personnalités politiques comme Daniel Cohn-Bendit), ont lancé un appel aux responsables des partis politiques de gauche via leur pétition sur le site change.org. Leur appel est repris par Libération en janvier 2016. Un mois plus tard, plus de 78 000 personnes se sont déjà engagées à soutenir l'initiative, et à voter lors de cette élection. 

Si le virtuel et les réseaux sociaux ont permis de faire connaître Notre Primaire, les soutiens se mobilisent aussi «irl»: des rencontres-débats s'organisent dans différentes villes. La première a eu lieu à Paris le 3 février dernier en présence des initiateurs du mouvement, et de personnalités politiques de gauche. D'autres événements sont prévus à Lyon, Tours, Lille, Le Mans à l'initiative des signataires locaux. 

Au-delà de la communication réalisée autour de la première rencontre parisienne, les signataires semblent attendre la suite, et notamment la tenue d'un débat de fond sur le profil et le rôle du candidat proposé, comme en témoignent certains commentaires visibles sur le site. Sur Fabceook, près de 2 000 «j'aime», au 17 février 2016.

L'application GOV

3,2 millions de «GOV's» ont été comptabilisés à fin 2015, et plus de 4 millions ont été exprimées depuis le lancement de l'application GOV App en 2014, nous explique l'équipe. Un «GOV», c'est une opinion exprimée par un utilisateur de l'application sur une personnalité politique, un sujet d'actualité, ou tout autre thème qui le fait réagir et sur lequel il souhaite débattre. L'utilisateur peut accorder des bonus ou des malus aux sujets proposés, ou bien soumettre son propre sujet. 

Avec leur application, les deux co-fondateurs de la société (Bobby Demri et Pierre-Alexandre Teulié, ancien conseiller au Ministère de l’Economie) veulent permettre aux citoyens de «faire entendre leur voix».

Une communauté de 29 000 fans sur Facebook soutient l'initiative, et l'application a été téléchargée entre 10 000 et 50 000 fois via Google Play. Les données ne sont pas disponibles pour l'App Store. 

REVOIR : L'interview de Gov par Frenchweb (octobre 2015)


 

Stig

Créée en septembre 2015, l'application est en phase de test depuis ce mercredi 17 février. Le principe est simple: rassembler les idées des citoyens, leur permettre de s'exprimer sur les idées des autres en les notant, et faire ressortir de cette manière les idées les plus populaires à un instant t («la première vision en temps réel de la volonté générale»). «Proposer des idées, améliorer celles des autres citoyens et enfin voter», sont les trois promesses principales de ce service.

A l'image de l'application GOV, les deux co-fondateurs de Stig, Jérémie Paret et Germain Lecourtois sont avant tout des entrepreneurs du web. «L'objectif de Stig est de fournir aux Français un moyen d'influencer et d'aider les élus dans leurs actions en créant la première vision en temps réel de la volonté générale«, confie à Frenchweb Jérémie Paret. Et ajoute: «le nom Stig vient du mot stigmergie, qui désigne une forme d’intelligence collective auto-organisée où les projets sont conduits par les idées plutôt que par une personne ou un groupe.»

 

Avec Jeanne Dussueil.

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Un commentaire

  1. Vous devriez regarder ce qui se passe en Argentine, où des entrepreneurs locaux ont créé un parti politique: el partido de la red (le parti d’internet) fonctionnant sur le mode de la démocratie direct. Les représentant élus votent au parlement conformément au vote de la majorité des membres du parti (vote par internet sur la plateforme qu’ils ont créé). J’adore leur idée !

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