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Google Ventures ne veut plus investir en amorçage, et quitte l’Europe

Google met fin à son aventure européenne, du moins sur la partie financement en amorçage. Doté de 100 millions de dollars (puis de125 millions), le fonds Google Ventures Europe, implanté depuis dix-huit mois seulement à Londres, va cesser d'opérer. Il avait pourtant comme ambition de trouver «de nouvelles sociétés fascinantes sur les places émergentes telles que Londres, Paris, les villes du Nord et au-delà», comme l'expliquait en juillet 2014 Bill Maris, son dirigeant.

Reste qu'apparemment, Google Ventures n'a pas su valider son modèle, sur un marché où «il y a moins d'opportunités à saisir» et «où l'augmentation des prix a donné trop de pouvoir de négociation aux entrepreneurs», a précisé le directeur du fonds au Wall Street Journal et au Financial Times. Or, la moitié des investissements de Google Ventures ont été inférieurs à 1 million de dollars et 60% au-dessus de 2,5 millions de dollars, comme le montrent les chiffres de CBInsight. Google Ventures a fait aussi le choix, en Europe, d'investir principalement dans des sociétés britanniques, et en support d'autres fonds européens existants (Accel, Index, Balderton).

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Une stratégie différente de ce que le fonds a réalisé au niveau mondial depuis 2009, avec des Uber ou les thermostats Nest à son palmarès, en plus de 390 investissements principalement réalisés aux Etats-Unis. En fermant les vannes de l'amorçage en Europe, Google se recentre sur le financement des sociétés en croissance avec des investissements plus importants dans des secteurs dans lesquels il voudra devenir leader.

Google-Ventures-CBInsight
CBInsight

 

6 deals en 18 mois

Depuis sa création, Google Ventures n'a réalisé que quelques deals en Europe, étonnant même par son inactivité pendant ses douze premiers mois d'existence. En février 2015, il participati à la levée de 60 millions de dollars de Kobalt, une plateforme pour aider les groupes de musique à recevoir leurs royalties. En juin, il investissait encore dans un fonds universitaire de la prestigieuse Oxford Science Innovation (OSI). Au même moment, il prenait également des parts dans la start-up e-commerce Yieldify et celle des livres pour enfants Lost My Name. Son dernier investissement remonte à juillet avec une participation dans Secret Escapes, un site de voyage britannique haut de gamme. La seule start-up non britannique est la suédoise Resolution Games.

Au final, Google Ventures semble avoir fait le mauvais choix en restant sur l'amorçage. Quand Bill Maris (rencontré ici) et ses équipes étudient la rentabilité, que l'on dit calculée grâce aux algorithmes des robots Google, le fonds laisse passer les opportunités dans la FinTech qui foisonnent à Londres notamment. Implanté à Clerkenwell, à l'Est de la capitale britannique, Google ne se trouvait qu'à quelques stations de métro du quartier financier et des start-up FinTech de Liverpool Street.

Pour expliquer ce revirement stratégique, la presse anglo-saxonne pointe quelques fissures dans le management, pourtant toujours infaillible de Google. Dans l'équipe le business angel et entrepreenur Tom Hulme, Eze Vidra qui dirigeait le Google Campus de Londres grâce auquel l'Américain s'est rendu incontournable sur la scène tech européenne, l'entrepreneur Avid Larizadeh Duggan, l'ancien journaliste de TechCrunch MG Siegler et le business angel Peter Read. Cet été, ce dernier quittait d'ailleurs le fonds sans donner aucune raison. MG Siegler est, lui, reparti depuis plusieurs mois déjà dans la Silicon Valley.

Face à la concurrence croissante des autres fonds européens qui, comme Partech en France et en Allemagne, partent chasser les start-up en amorçage, la firme de Mountain View choisit de recentrer le fonds (rebaptisé «GV»). 

En Europe, Google ne semble plus qu'avoir d'yeux pour le monde média, à l'instar de son «innovation fund» destiné à financer le renouveau de la presse. Google souhaite aussi séparer ses intérêts, et s'ouvrir directement sur l'écosystème mondial, uniquement depuis son siège à San Francisco. 

Lire aussi: 15 minutes avec Bill Maris, le fondateur de Google Ventures

Olivier-Ezratty«Leur décision envoie un signal négatif à l’Europe. Comme si, vu de Londres, il n’y avait rien d’intéressant en Europe continentale. Une belle manière de créer des prophéties auto-réalisatrices ! Heureusement, ils ne sont pas les seuls à investir dans les start-up. Dans le même temps, Microsoft et d’autres ont lancé des fonds européens. Et les fonds américains commencent à investir en Europe comme on l’a vu avec de nombreux succès français tels que Blablacar.»

Photo : Google Campus, Londres.

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