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Cybercriminalité: détenu aux Etats-Unis, le Français Sébastien Raoult espère toujours un « retour en France »

Par Eleonore DERMY / AFP

Accusé de cybercriminalité par les Etats-Unis où il est incarcéré dans l’attente de son procès, le Français Sébastien Raoult, qui a accordé un entretien téléphonique à l’AFP, espère toujours un « retour en France » pour y être jugé.

« J’espère que ça va bientôt se finir, ça commence à faire long », déclare le jeune homme de 22 ans originaire des Vosges depuis le centre de détention fédéral de Sea Tac, près de Seattle (nord-ouest), dans cette conversation au cours de laquelle il lui est interdit d’aborder le fond de son dossier judiciaire.

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Il y a un an, le 31 mai 2022, alors qu’il venait d’abandonner ses études d’informatique et avait décidé de voyager, Sébastien Raoult était arrêté à l’aéroport de Rabat-Salé (Maroc).

« Je m’apprêtais à rentrer à la maison, j’avais un billet depuis Rabat jusqu’en Belgique, parce que c’est plus proche de chez moi », raconte-t-il.

« Ils ont pris mes empreintes aux douanes et ils m’ont dit que j’avais dépassé la durée de mon séjour. J’ai trouvé ça bizarre, ils m’ont dit d’attendre (…) et puis ils sont revenus avec mon passeport et avec les menottes », se souvient-il.

« J’étais plutôt choqué. Ils ne voulaient pas me dire ce qui se passait », poursuit le jeune homme. Ce n’est que quelques heures plus tard qu’on l’informera qu’il est visé par un mandat d’arrêt international émis par les Etats-Unis.

La justice américaine l’accuse de faire partie d’un groupe de hackeurs, les « ShinyHunters », et d’avoir à partir de 2020 dérobé des données confidentielles à 60 entreprises, certaines situées dans la région de Seattle, pour les revendre sur le darkweb.

« Ils m’ont dit que j’allais passer quelques jours en prison », se remémore-t-il.

Finalement, Sébastien Raoult passera près de huit mois en détention provisoire au Maroc « dans des conditions assez terribles ». « Je suis arrivé en plein été, il n’y avait pas de clim du tout, on était huit personnes en cellule, parfois plus », relate-t-il.

« Il y en a qui dormaient sur le sol, il n’y avait pas de vrai matelas, on empilait des couvertures pour faire un matelas », tandis qu’il fallait « manger à même le sol », poursuit le jeune détenu. « La douche, c’était un robinet à côté des toilettes, on remplissait un seau et on se versait le seau ».

– « Affaire française »? –

 

Le 25 janvier, il est extradé vers les Etats-Unis. « Ça reste la prison mais ça s’est nettement amélioré », reconnaît-il. « Les cellules sont ouvertes, on est deux en cellule seulement, et on a une grande salle commune ».

Son procès, au cours duquel il devra répondre de complot, équivalent de l’association de malfaiteurs en France, de fraude informatique et d’usurpation d’identité, est prévu le 16 janvier. Il a d’ores et déjà plaidé non-coupable.

« Ce que j’aimerais, c’est un retour en France parce que je ne comprends pas ce que je fais ici tout seul. Pour moi, c’est pas ça la justice », confie-t-il, soulignant que deux autres Français sont inculpés comme lui dans ce dossier.

Mais ceux-ci n’ayant pas quitté le territoire national et la France n’extradant pas ses ressortissants, ils ne comparaîtront pas devant la justice américaine.

« Le gouvernement américain cherche juste quelqu’un à condamner et c’est tombé sur moi », déplore-t-il, craignant qu’avec le chef d’inculpation de « complot » il soit condamné pour ce que « d’autres ont fait ».

« Pour moi, c’est censé être une affaire française », souligne-t-il, disant ne pas comprendre pourquoi Paris ne s’est pas opposé à son extradition outre-Atlantique.

Depuis la France, son père, Paul Raoult, se démène pour obtenir que son fils soit jugé dans son pays, multipliant les recours auprès du gouvernement français et devant la justice.

Dernière initiative en date: une plainte avec constitution de partie civile déposée mardi au tribunal de Paris, visant des agents de l’autorité publique accusés d’avoir « provoqué » l’extradition du jeune homme.

Paul Raoult est allé jusqu’à saisir le Comité des droits de l’homme de l’ONU. Ce dernier, qui avait demandé de suspendre son extradition vers les Etats-Unis quelques jours après que celle-ci soit intervenue, ne s’est pas encore prononcé sur le fond de la requête.

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