Face à Amazon, Microsoft et Oracle unissent leurs forces dans le cloud
C’est une alliance inattendue qui vient d’être annoncée de l’autre côté de l’Atlantique. Alors qu’ils sont pourtant concurrents, Microsoft et Oracle ont décidé de nouer un partenariat d’interopérabilité dans le cloud. Un rapprochement qui vise à contrer Amazon, leader absolu du marché. Si Microsoft est le deuxième acteur du secteur, Oracle, qui vient de supprimer des centaines d’emplois dans le monde, notamment dans sa division cloud, peine de son côté à rivaliser avec le Top 5 mondial (AWS, Microsoft, Google, IBM et Alibaba). Cette alliance doit permettre aux clients des deux géants américains de déplacer des workloads et des données de manière transparente, aussi bien sur Microsoft Azure qu’Oracle Cloud.
Pour le moment, l’interconnexion directe entre les deux clouds est uniquement assurée par un centre de données de chaque entreprise, tous deux situés dans l’est des États-Unis. Les deux groupes prévoient d’étendre cette alliance à d’autres régions à l’avenir, sans pour autant donner de précisions sur le calendrier de cette expansion. Cette mutualisation des ressources permettra notamment de prendre en charge des applications comme JD Edwards EnterpriseOne, E-Business Suite, PeopleSoft, Oracle Retail et Hyperion sur Azure, qui pourront fonctionner avec des bases de données d’Oracle, à l’image de RAC, Exadata et Oracle Autonomous Database, exécutées dans le cloud d’Oracle.
33% du marché pour Amazon, seulement 16% pour Microsoft
En unissant leurs forces dans le cloud, Microsoft et Oracle espèrent proposer l’une des offres les plus attractives du marché pour séduire de grandes entreprises se tournant vers le cloud pour simplifier la circulation de leurs données. «Grâce à l’expertise d’entreprise d’Oracle, cette alliance est un choix naturel pour nous, car nous aidons nos clients communs à accélérer la migration des applications et des bases de données d’entreprise vers le cloud public», explique Scott Guthrie, vice-président exécutif de Microsoft en charge de la division dédiée au cloud et à l’intelligence artificielle.
Cette approche tranche radicalement avec celle d’Amazon, qui cherche justement à s’éloigner du cloud public pour monter en puissance dans le cloud hybride. Cette accélération sur ce segment doit permettre à la firme de Jeff Bezos de tenir à distance la concurrence, représentée notamment par Microsoft, son dauphin, mais aussi IBM, qui a racheté l’an passé Red Hat, spécialiste de l’open source en entreprise, pour 34 milliards de dollars.
Revenir sur les talons d’Amazon Web Services ne sera pas une mince affaire pour Microsoft. Au premier trimestre 2019, la branche cloud d’Amazon, qui pourrait peser 350 milliards de dollars à l’horizon 2022, a enregistré un chiffre d’affaires de 7,7 milliards de dollars, en hausse de 41% sur un an. A ce jour, le leader mondial détient une part de marché de 33%, très loin devant les 16% de Microsoft, les 8% de Google, les 6% d’IBM ou encore les 2% d’Oracle, selon le cabinet Synergy Research.
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