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ISENTRONIQ lève 7,5 millions d’euros pour repenser le câblage supraconducteur

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Dans la course mondiale au calcul quantique, les débats se concentrent souvent sur les qubits et les algorithmes. Pourtant, l’un des obstacles les plus critiques à l’échelle industrielle se cache dans une zone beaucoup moins visible qui est celle du câblage. Derrière chaque qubit supraconducteur, une ligne de contrôle transporte signaux et chaleur jusqu’au cœur des cryostats, ces réfrigérateurs extrêmes où la matière approche du zéro absolu. Plus les qubits se multiplient, plus cette architecture devient ingérable.

Aujourd’hui, dépasser les mille qubits relève presque de l’impossible, chaque ligne ajoutée accroît la charge thermique, l’encombrement et le coût. Bâtir un ordinateur de un million de qubits exigerait des installations géantes et des milliards d’euros d’investissement, une impasse structurelle, que la jeune pousse parisienne Isentroniq entend résoudre en s’attaquant au maillon le plus négligé du quantique qu’est le câblage supraconducteur.

La startup conçoit une architecture de câblage de nouvelle génération, fondée sur des matériaux supraconducteurs et un design compact, capable de réduire la charge thermique tout en garantissant la pureté des signaux. À terme, cette approche pourrait ramener le coût d’un système à un million de qubits à environ cinquante millions d’euros, une réduction d’un facteur cent par rapport aux solutions actuelles.

Isentroniq adopte une stratégie fabless avec une conception en interne, et une production confiée à des partenaires industriels spécialisés. Ce modèle permet de limiter les investissements matériels tout en accélérant le passage du laboratoire à la série.

« L’infrastructure est le véritable goulot d’étranglement du quantique. Notre mission est de la transformer en accélérateur » explique Paul Magnard, cofondateur et CEO d’Isentroniq. « Grâce à cette levée, nous allons industrialiser une technologie de câblage capable de soutenir des machines de plus d’un million de qubits et de rendre le quantique pratique, au service de la recherche, de l’industrie et de la société. »

La société a été cofondée par Paul Magnard, docteur en circuits supraconducteurs formé à l’ETH Zurich et ancien architecte en chef chez Alice & Bob, et par Théodore Amar, ingénieur de Centrale Paris et diplômé de l’ESSEC, passé par Bain & Company et Hilti. Le premier incarne la dimension scientifique du projet, le second son ancrage industriel et stratégique.

Isentroniq annonce une levé de fonds 7,5 millions d’euros auprès de Heartcore, iXcore, Kima, Better Angle, Epsilon VC, Ovni, ainsi que Bpifrance et l’ANR dans le cadre du programme France 2030. Ce financement permettra d’accélérer la mise au point de la technologie de câblage supraconducteur, de renforcer les équipes d’ingénierie et de nouer des partenariats industriels. Basée à Paris, la startup prévoit d’ouvrir de nouveaux postes en 2026, notamment pour des profils Quantum Engineer, Mechanical Engineer, Radiofrequency Engineer et Software Engineer.

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