La start-up du jour : eTerritoire aide les communes françaises à s’unir en réseau
La start-up parisienne eTerritoire développe une plate-forme pour améliorer le référencement et la visibilité des communes françaises. Elle permet à ses clients de poster des annonces sur l’actualité de leur commune : opportunités de carrière, tourisme, événements divers. Le grand public peut consulter ces annonces gratuitement, mais également se servir du moteur de recherche de eTerritoire pour trouver une commune et comparer les territoires entre eux en fonction de 200 critères différents. La start-up s’est récemment vue décernée un prix lors de la Fête des Services au Medef.
Interview de François Chauvin, 29 ans, co-fondateur d’eTerritoire :
FrenchWeb : Comment avez-vous eu l’idée de créer e-Territoire ?
François Chauvin : L’idée est née en 2007. La mère d’un de mes futurs associés était adjointe au maire à Vouillé, une petite commune de la Vienne. Elle n’arrivait pas à trouver un repreneur pour la boucherie du village, alors que l’ancien commerçant devait partir à la retraite. Dans ce genre de situation, les élus des petites communes se rabattent sur leur réseau ou sur le bouche-à-oreille, avec des résultats incertains. C’est en 2013 que nous avons développé notre projet de réseau pour rendre plus visibles les besoins locaux des communes, en collaboration avec la communauté du Civraisien et celle du Pays Charlois.
Qui sont vos clients ?
Sur les 3 000 communautés de communes françaises que nous avons démarchées, nous avons signé un partenariat économique avec 500 d’entre elles.
Quel est votre modèle économique ?
Nous monétisons notre service auprès des communautés de nos communes partenaires. Nous les mettons davantage en avant auprès de nos 60 000 visiteurs mensuels, une fréquentation que nous souhaitons doubler au premier trimestre 2015. Pour le grand public, la consultation des annonces est gratuite. Nous facturons aux communes partenaires un abonnement annuel dégressif en fonction de leur nombre d’habitants, à raison d’un tarif entre 0,30 et 0,60 euro par habitant.
Qui sont vos concurrents et comment faites-vous la différence ?
Nos concurrents indirects sont des entreprises et des agences qui créent des pages Internet pour les collectivités comme Réseau des Communes, Allo Mairies ou le lyonnais CréaSite. Nous nous positionnons plutôt comme un réseau intermédiaire pour le référencement des sites existants. Nous fournissons aussi une solution clé en main aux communes qui n’ont pas de plateforme Internet, ce qui représente quand même sept communes françaises sur dix. Nous nous pensons comme une sorte de Wiki des communes, chacune doit pouvoir avoir sa page référencée sur notre plateforme: nous sommes aussi pour le grand public un moteur de recherche et un comparateur de territoires. D’ici le premier semestre 2015, nous allons créer un CMS simple pour aider les communes à créer leur propre site internet, indépendamment de leur référencement dans eTerritoire.
Que faisiez-vous avant de fonder e-Territoire ?
Après avoir été diplômé de l’ISEG Paris en 2007, je suis parti sept mois aux Etats-Unis. Au terme de cette période, je suis revenu en France et j’ai travaillé quatre ans comme SEO pour le comparateur de prix Twenga. eTerritoire est ma première start-up. Nous avons démarré ce projet en 2012, et immatriculé la société au début de l’été 2013.
Quelle a été la première problématique à laquelle vous avez dû faire face ?
Notre premier défi a été de trouver les bons profils techniques pour développer notre projet. Nous avions bien analysé notre marché, mais aucun d’entre nous n’avait de profil développeur. Comme nous ne sommes pas passés par un incubateur, notre problématique était de rencontrer les bons collaborateurs pour démarrer.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
Avec les anciens de l’ESSEM – l’école de mes deux associés – , nous participons à un groupe de réflexion hebdomadaire informel entre entrepreneurs qui s’appelle « Les jeudis à l’idée ». Choisir les bons collaborateurs avec des profils complémentaires est indispensable pour bien développer un service.
Quelle est la personnalité que vous admirez le plus ?
J’admire deux figures d’entrepreneurs. Xavier Niel, pour sa vision du partage des connaissances – avec 42 – et de la façon dont il a transformé les codes d’un marché avec Free. J’admire aussi la vision de Jimmy Wales, le créateur de Wikipédia. Cette manière de mettre le savoir à la portée de tous avec un fonctionnement collaboratif nous a beaucoup inspiré pour développer eTerritoire.
Date de création : juillet 2013
Société basée à : Clichy
Financement : 60 000 euros levés en juin 2014 et négociations en cours pour lever 1 million d’euros en 2015
Investisseurs : Jean-David Blanc (AlloCiné) – et Marc Dabuineau (Veoprint)
Effectif total : 7 collaborateurs, environ 5 embauches prévues en 2015
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