La start-up du jour: les Ateliers Draft, le comaking par deux anciens de vente-privee
On a beaucoup parlé du coworking, « Les Ateliers Draft » viennent enrichir le concept. Découpe lazer, imprimantes 3D, outils pour travailler le bois, machines à coudre… Cette start-up partage de nombreux outils avec ses clients, créant ainsi un espace de fabrication collaboratif (comaking). Située dans la Halle Pajol récemment ouverte à Paris, Draft trouve sa place au sein de cet environnement au design industriel. Les Ateliers cherchent à lever des fonds sur la plateforme de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank. Avec plus de 9 500 euros déjà collectés, il ne reste qu’une chose à dire, « Let’s draft! »
Plus de détails avec Quentin Billey, cofondateur des Ateliers Draft :
FrenchWeb : Comment vous est venue l’idée de Draft?
Quentin Billey: Anne souhaitait ouvrir un atelier de sérigraphie sur le même modèle. Au fil de nos échanges, nous en sommes venus à ajouter des machines, pour croiser les profils et les techniques de fabrication, et à penser à un espace de vente pour permettre aux porteurs de projets de l’atelier de tester leur produits.
Le déclic s’est fait au moment où Anne allait partir de chez vente-privee, on s’est mis à poser le modèle sur le papier et tout s’est enchainé. Nous avons ouvert Draft en 1 an, presque jour pour jour après notre départ de chez vente-privee.
Vous êtes-vous rencontrés chez vente-privee ?
Oui, Anne était directrice de clientèle et j’étais consultant en stratégie digitale et e-commerce. Auparavant, Anne a travaillé comme agent du collectif d’artistes 9eme Concept et responsable de production au Centre Pompidou en 2011.Formé à l’ECE Paris, école d’ingénieur, j’ai été diplômé du Master Spécialisé management des nouvelles technologies à HEC en 2012. Je co-organisais le Mash-Up pendant cette année.
Qui sont vos clients ?
Nos clients dans l’atelier sont principalement des créateurs indépendants (designers, architectes, ingénieurs, artistes) étudiants, et jeunes diplômés en création d’entreprise, qui ont les idées mais pas les moyens ou l’espace de recevoir des machines professionnelles pour fabriquer/prototyper. Nous avons aussi des agences (comm, design, digital, culturel) qui souhaitent découvrir et comprendre l’univers des ateliers de fabrication partagés, des fablabs, des makers… Nous les accompagnons sous forme de workshops, d’ateliers et de séminaires.
Nous comptons près d’une centaine d’abonnés. Au quotidien, nous avons une cinquantaine de clients réguliers, qui viennent utiliser les imprimantes 3D, la découpe laser, l’atelier bois ou l’atelier couture.
Quel est votre modèle économique ?
Le modèle économique se base sur 3 activités principales: la location d’espaces et de machines, la formation, et le eshop par un système de commission sur les ventes.
Avez-vous des concurrents à Paris ?
Nous comptons quelques ateliers plus ou moins similaires au notre à Paris ou en banlieue proche : Woma, Maker/seine, Mon atelier en ville, L’Usine IO, ICI montreuil… Nous ne sommes cependant pas réellement en compétition. Les besoins des utilisateurs diffèrent selon leurs projets, et chacun des ateliers cités ci-dessus ont leurs spécialités, leurs visions, et leurs gérants. Nous nous complétons donc régulièrement pour faire avancer les projets des utilisateurs.
Nous nous démarquons principalement avec l’apport de la boutique en ligne et de ses séries limitées. C’est la dernière machine de l’atelier. Sur un système de pré-commande, le porteur de projet peut « prototyper » sa vente, tester son produit auprès d’un marché plus large. De plus, il ne produit que ce qui est vendu. Aucun risque pour lui d’avoir des problématiques de stockage des invendus.
Quel a été le premier problème rencontré lors du développement des ateliers?
Location ! Trouver un lieu dans Paris, clairement. Adapté pour recevoir des machines, un espace de coworking, nous avons travailler avec le Studio LouisMorgan pour la conception de l’espace.
Au quotidien : nous sommes confrontés à l’originalité de notre modèle économique, nouveau pour beaucoup de gens. Il y a tout à faire ! Ce n’est pas comme si nous montions un resto, où le business model est connu et reconnu. Du coup, on teste sans arrêt, on affine, on affirme. Ce sont devenues des valeurs communes à l’atelier. On ne s’appelle pas DRAFT pour rien !
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
« Ayez le service client au coeur de vos préoccupations » donné par Ilan Benhaim, Directeur de la stratégie et de l’innovation chez vente-privee.
Y-a-t-il une personne qui vous inspire dans votre travail ?
C’est surtout de l’inspiration : des gars comme Blitz, un duo qui a pris le risque de tout plaquer et de monter un garage de motos Custom à Paris. Sortir du confort habituel et trouver le plaisir du travail manuel. Blitz est aujourd’hui une référence dans le milieu.
Fondateurs : Anne Gautier & Quentin Billey
Ouverture de l’atelier : Juin 2014
Société basée à : Paris 18ème
Financement : Investissements personnels et crowfunding.
Effectif total : 2 associés
Crédit photo: Jules Hidrot
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