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[Made in Ocean Indien] Les difficultés de l’e-commerce dans les îles

Par Vincent Pollet, correspondant FrenchWeb

Lorsqu’on en vient à l’e-commerce, l’Afrique, les DOM-TOM ainsi que les îles de l’océan Indien ont un point commun: le coût parfois exorbitant du moindre achat fait depuis Internet. Frais de livraison élevés, moyens de paiement peu développés, certains services et start-up locaux commencent à s’intéresser de très près à la question.

Des frais de livraison élevés

Aujourd’hui, pour les habitants des îles, faire un achat en ligne à travers un site d’e-commerce c’est s’exposer à des frais finaux particulièrement élevés, sans parler d’autres difficultés de livraison et de service client. Lorsqu’un site de commerce en ligne ne livre pas dans le pays de l’acheteur, il existe des solutions, comme la réexpédition, qui obligent les consommateurs à faire des manipulations et des dépenses supplémentaires.

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La réexpédition en détail

La réexpédition est certes une solution pratique, mais elle ajoute une étape de plus dans le processus d’achat, du côté du consommateur:

  • Rechercher un service de réexpédition,
  • S’assurer que ce service dessert sa destination,
  • S’inscrire au site de réexpédition pour obtenir une adresse de livraison valide auprès du site d’e-commerce,
  • Payer des frais supplémentaires pour bénéficier de ce service de réexpédition.

Les coûts d’une telle déviation peuvent également freiner les appétits d’achats des consommateurs habitants dans les îles, puisqu’il faut compter pour un achat:

  • Les frais de livraison de départ, pratiqués habituellement par le site d’e-commerce,
  • Les frais de transport du colis, dépendant de la destination du colis, de son poids,
  • Les frais de réexpédition,
  • Les frais de douane, payables à l’arrivée du colis, à la Poste.

Et l’e-commerce local dans tout cela ?

On peut naturellement se demander pourquoi les géants de l’e-commerce, tels qu’Amazon ou encore eBay, n’ont pas réussi à se développer dans la zone Afrique par exemple. Cette tendance est-elle le fruit d’un manque de volonté de la part de ces firmes? Selon les spécialistes, les raisons sont multiples :

  • un marketing qui souffre du manque de pénétration d’internet, même si elle ne cesse d’augmenter en Afrique subsaharienne,
  • des moyens de paiement qui pâtissent du faible taux de bancarisation, mais également d’un manque de confiance de la part des clients,
  • un volet logistique qui comprend l’importation des produits soumis à des droits de douane et à diverses taxes, qui doit surmonter le manque d’infrastructures routières et un système postal parfois limité dans certaines régions,
  • un service client qui doit lui aussi faire face au manque de sociétés spécialisées dans la livraison, au service postal limité et au réseau routier en mauvais état.

Pourtant, la Chine et de nombreux acteurs locaux ne semblent pas voir les choses du même œil. Le désintérêt des barons occidentaux de l’e-commerce a permis l’essor d’autres géants, tels qu’Aliexpress (division retail du chinois alibaba, qui pratique la gratuité des frais de port dans certains cas), Africashop, Mall For Africa ou encore Jumia, la première licorne africaine. Véritable eBay like, Jumia est une société valorisée à plus d’un milliard de dollars! En bons viviers de talents, les îles ne sont pas en reste, avec des start-up telles que marideal.mu, wechare.mu pour Maurice, zotcar.re pour la Réunion.

Même son de cloche du côté des infrastructures, qui se mettent en place petit à petit. Citons notamment le paiement mobile sans contact, le mobile banking, les  payments gateways» régionaux comme le Sud-africain paygenius.co.za. Tous ces moyens évoluent en permanence, grandissent et deviennent simples à utiliser, avec une réelle volonté de faciliter la vie des consommateurs. Ces derniers sont conquis, à tel point que la zone connaît ses premières success-stories.

Avec un marché dont le potentiel se chiffre à plusieurs milliards de dollars, la croissance massive de l’utilisation du mobile (mené d’ailleurs par Android), il est essentiel de prendre la mesure de ce que l’e-commerce pourrait représenter à terme : un pilier de l’économie de cette zone, pour ne pas dire mondial. Selon Deloitte,Apple-converted-space »>  grâce au développement significatif de la classe moyenne africaine, les prévisions indiquent une croissance de 42 % d’ici 2060. Dans le même esprit, il est fort probable que la moitié de l’Afrique accède à internet d’ici 2025. En réponse à ce phénomène, les achats en ligne pourraient atteindre jusqu’à 10 % des ventes au détail, soit 75 milliards de dollars.

Sur les îles faiblement peuplées, il peut s’avérer compliqué de trouver certains biens de consommation. Ce problème de masse critique peut toutefois être facilement contourné par le regroupage, formant ainsi une population importante de consommateurs. Les années à venir donneront un rôle crucial à l’e-commerce sur les marchés de la vente au détail en Afrique, dans les DOM-TOM, ainsi que les îles de l’océan Indien, permettant par la même occasion au secteur de la consommation de se développer.

Il reste à savoir si ce phénomène local donnera envie aux grandes firmes implantées ailleurs, en Europe et sur le continent américain. En attendant, cette zone de la planète continue son petit bonhomme de chemin, révélant chaque année des entrepreneurs et des startups désireuses plus que tout de mettre l’e-commerce à la portée de tous. Accompagnés par les autres acteurs de ce secteur, ces professionnels du commerce en ligne devront rester à l’écoute des besoins et des envies des acheteurs, s’ils veulent perdurer et concurrencer d’autres géants.

Le correspondant :

Vincent Pollet est le co-fondateur d’ICT.io, une plateforme médiatique qui favorise l’innovation, l’esprit d’entreprise, et met l’accent sur les start-up dans l’océan Indien.
Avant de fonder ICT.io en 2015, Vincent a créé l’agence digitale Pongo.io qui a pour but d’assister les entreprises dans le digital marketing et améliorer la façon de communiquer des personnes sur le web.
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