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Semi-conducteurs: l’Allemagne casse sa tirelire pour la future usine d’Intel

Par Sophie MAKRIS / AFP

L’Allemagne a accepté de faire un très gros chèque au géant américain des semi-conducteurs Intel, faisant passer à près de 10 milliards d’euros, soit quelque 3 milliards de plus que prévu, la subvention pour lancer un important projet d’usine dans le pays.

La subvention « passe de 6,8 milliards à 9,9 milliards d’euros », a indiqué lundi une source gouvernementale alors que la coalition d’Olaf Scholz était elle-même divisée sur la question.

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Annoncée en mars 2022, la construction de l’usine de Magdebourg (centre-est), qui devait commencer au premier semestre, n’a toujours pas commencé, Intel invoquant des surcoûts liés à l’inflation.

Ce site offrira « une expansion majeure de la capacité de production d’Intel en Europe », a assuré dans un communiqué Pat Gelsinger, PDG du groupe américain, saluant le geste du gouvernement allemand.

La subvention représentera près d’un tiers de l’investissement total pour ce projet désormais évalué à quelque 30 milliards d’euros, contre 17 milliards annoncés l’an dernier.

Ce sera « le plus gros investissement jamais réalisé par une entreprise étrangère en Allemagne », s’est réjoui le ministre de l’Économie et du Climat Robert Habeck qui a bataillé pour obtenir la hausse des aides.

 

– Plus d’argent –

Car la question avait tourné au bras de fer politique entre l’élu écologiste et le ministre des Finances libéral Christian Lindner.

L’innovation ne doit pas se faire aux frais du contribuables, déplorait le grand argentier du gouvernement. « Il n’y a plus d’argent dans le budget », avait-t-il asséné début juin.

La coalition d’Olaf Scholz a les plus grandes difficultés à boucler le budget 2024. Après les largesses nécessitées par la pandémie, puis les aides massives aux ménages et entreprises contre l’inflation, le retour promis à l’orthodoxie budgétaire suscite des tiraillements.

La future usine de Magdebourg, à 150 km à l’ouest de Berlin, est le projet phare d’un vaste plan d’Intel pour produire des puces électroniques en Europe, avec d’autres investissements prévus, en France, en Irlande et en Pologne notamment.

Intel avait annoncé en 2022 un programme pouvant aller jusqu’à 80 milliards d’euros investis sur dix ans.

L’usine allemande s’inscrit aussi dans le cadre du « Chips Act », le programme de l’Union européenne pour qu’elle atteigne 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030, ce qui signifie quadrupler la production européenne actuelle.

Le plan européen prévoit de mobiliser au total 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés. L’objectif de l’UE est de retrouver une place aux côtés de l’Asie et de l’Amérique dans cette industrie stratégique.

 

– Course aux subventions –

L’Allemagne se veut le fer de lance de ce mouvement destiné à accroître la souveraineté européenne.

L’usine de Magdebourg doit créer quelque 3.000 emplois et des « dizaines de milliers » d’autres chez les fournisseurs.

Ces investissements sont jugés d’autant plus importants que la première économie européenne, entrée en récession au début de l’année, doute de son modèle économique et cherche à s’assurer les bases d’une reprise.

Le chèque à Intel pourrait faire monter les enchères avec d’autres investisseurs étrangers: l’Allemagne cherche à décrocher la première usine européenne du groupe taïwanais TSMC -l’un des plus gros fabricants du monde de puces.

Des discussions sont en cours pour une implantation dans la région de Dresde, premier pôle européen de microélectronique, déjà surnommée la « Silicon Saxony ». Une décision est attendue au plus tôt en août, selon TSMC.

Pour rester dans la course aux innovations industrielles, l’UE collectivement et les États membres dépensent sans compter, tentant notamment de rivaliser avec les subventions massives des États-Unis pour soutenir son industrie verte.

Une stratégie controversée parmi les économistes et dans la classe politique.

« Notre faiblesse concurrentielle par rapport aux États-Unis n’est pas la taille des subventions ou des budgets, mais leur efficacité et l’agilité avec laquelle nous utilisons les fonds disponibles », a critiqué lundi le ministre des Finances allemand.

« Pourquoi donner de l’argent à des entreprises aussi rentables? », avait critiqué l’économiste Reint Gropp, président de l’Institut de recherche économique de Halle (IWH) il y a quelques semaines.

Dix milliards d’euros de subventions, la somme est « à peine croyable », commente lundi le quotidien Süddeutsche Zeitung, relevant: « L’État subventionne chaque emploi crée à hauteur d’un million d’euros ».

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