[Série A] La startup française Prométhée lève 4,7 millions d’euros pour lancer son premier satellite
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La jeune pousse française Prométhée, qui compte lancer une constellation de nanosatellites d’observation de la Terre et fournir aux pays émergents les outils pour en valoriser les données, a annoncé mardi avoir effectué une nouvelle levée de fonds de 4,72 millions d’euros. L’opération doit permettre à l’entreprise créée début 2020 de lancer son premier satellite, ProMéthée-1, et de finaliser sa plateforme digitale d’analyse qui croisera les données spatiales et de terrain pour fournir des données aisément interprétables, explique à l’AFP son président Olivier Piepsz.
Les applications sont multiples qu’elle soient environnementales (surveillance des pêches, des cultures, lutte contre la déforestation…) ou liées à la sécurité. La jeune entreprise avait déjà levé au cours de ses premiers mois d’existence 2,2 millions d’euros, notamment auprès des groupes Hemeria, Comat et ADF et d’investisseurs individuels.
Cette nouvelle levée de fonds, pour laquelle « certains actionnaires ont remis au pot et Bpifrance 500 000 euros », constitue le « premier volet d’un financement qui devrait atteindre 15 millions d’euros avant la fin de l’année avec la participation prévue d’investisseurs stratégiques, de fonds publics et d’un pool bancaire régional », affirme l’entreprise. Prométhée compte également profiter pour se développer du volet spatial du plan de relance, qui prévoit 1,5 milliard d’euros pour les nouveaux acteurs du spatial, le « New Space ».
S’affirmer comme une référence du New Space
L’objectif est d' »aller vite » pour s’affirmer comme une référence du New Space dans l’observation de la Terre, espère-t-il. Il s’agit donc de lancer en octobre 2023 le premier satellite, acheté « sur étagère » auprès du lituanien NanoAviotics. De 40 kilos environ, soit « un gros four à micro-ondes », il sera positionné à près de 500 kilomètres d’altitude. Un deuxième doit suivre début 2024 pour constituer l’année suivante une constellation de 20 satellites, produits dans un écosystème exclusivement européen.
« L’enjeu est d’avoir une couverture globale, quasi en temps réel », explique Olivier Piepsz. La plate-forme digitale crée par Prométhée permettra d’agréger les images fournies par les satellites de la constellation et de les agréger avec des données tierces, qu’il s’agisse de celles provenant de la constellation européenne Copernicus ou encore de la future constellation Kineis dédiée aux objets connectés.
Prométhée propose également à des pays émergents de développer leur « souveraineté spatiale » en dupliquant sa future constellation afin d’avoir accès à leurs propres satellites et données spatiales. Cette fourniture de moyens doit aussi permettre à la France de développer de nouvelles coopérations avec ces pays, estime Prométhée, qui bénéficie de l’appui du CNES depuis sa création. « Une quinzaine de pays ont indiqué qu’ils voulaient leur souveraineté spatiale », notamment le Nigeria avec qui une lettre d’intention a été signée, explique-t-il.
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