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Uber perd sa licence à Londres

AFP

La plateforme de voitures avec chauffeurs Uber a vu son permis d’exercer suspendu par Londres, l’un de ses principaux marchés, à cause de failles sur son système informatique permettant à des milliers de conducteurs sans permis de prendre en charge des passagers frauduleusement. La plateforme compte faire appel et continuera de fonctionner jusqu’à ce qu’une décision définitive soit rendue, a-t-elle réagi dans un communiqué. Uber n’est « pas apte » à détenir une licence à Londres, son plus gros marché européen, a indiqué Transport for London dans un communiqué.

La TfL relève notamment une « faille » dans l’application d’Uber qui permet à des conducteurs sans permis d’installer leur photo sur les comptes d’autres conducteurs, ce qui s’est produit « au moins sur 14 000 trajets» ces derniers mois, « mettant en danger les passagers». Dans la même veine, la TfL fait valoir qu’une autre défaillance de la plateforme permet à des conducteurs sans permis ou suspendus de créer des comptes Uber actifs.

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En septembre, l’autorité des Transports de Londres avait renouvelé pour deux mois seulement l’autorisation d’exercer d’Uber, dans l’attente de garanties que le géant américain répondrait à ses exigences en termes de sécurité. TfL a reconnu qu’Uber avait fait des changements bienvenus en faveur de la sécurité de ses utilisateurs, mais ceux-ci sont insuffisants à l’heure actuelle.

« Un coup massif »

Parmi les fonctionnalités de sécurité lancées par Uber, les passagers peuvent désormais entrer directement en contact avec les services d’urgence à travers l’application. Des « capteurs » sont aussi sensés détecter si un véhicule reste immobilisé trop longtemps ce qui permet de vérifier s’il a eu ou pas un accident et le cas échéant d’envoyer de l’aide. La société compte 45 000 conducteurs et 3,5 millions de clients dans la capitale britannique. « Je soutiens la décision de TfL sur Uber», a commenté le maire de Londres Sadiq Khan, ajoutant que même si la capitale britannique veut attirer « les sociétés innovantes», il est « essentiel que les entreprises respectent les règles».

En 2017, la TfL avait privé le géant américain de sa licence pour des questions de sécurité, mais Uber avait continué d’exercer dans la capitale britannique avant une victoire devant une cour d’appel qui lui avait accordé un permis de quinze mois. Le pionnier des applications de véhicules partagés est régulièrement mis en cause pour des problèmes de sécurité à bord pour ses usagers comme ses conducteurs, ce qui a contribué à entacher sa réputation à travers le monde, sans parler des polémiques sur la rémunération insuffisante de ses chauffeurs.

Le syndicat Unite, qui représente les chauffeurs de taxi traditionnels, s’est réjoui de la décision de la TfL lundi, affirmant qu’Uber a créé « une course vers le bas (dans les normes de conduite des chauffeurs) qui n’est dans l’intérêt ni des chauffeurs ni de leurs clients». A l’inverse, le syndicat des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne (IWGB) a déploré « un coup massif» porté aux milliers de conducteurs qui travaillent pour Uber « dans des conditions précaires» et qui risquent « de se retrouver au chômage et croulent sous une montagne de dettes» pour rembourser leur véhicule.

« Un quart des recettes mondiales »

Le syndicat demande « une réunion urgente avec le maire pour discuter des solutions possibles pour protéger les conducteurs d’Uber». « Londres fait partie des cinq villes où (Uber) génère un quart de ses recettes mondiales» et une confirmation de la suppression de la licence d’Uber aurait donc des conséquences très néfastes sur ses comptes, alors qu’elle perd déjà des centaines de millions de dollars, estime Neil Wilson. D’autant qu’une série de sociétés concurrentes comme Bolt et Kapten sont dans les « starting blocs » pour prendre les clients du géant des véhicules avec chauffeurs.

M. Wilson estime que les soucis londoniens d’Uber illustrent « l’étendue de ses problèmes juridiques (…). S’il y a eu des problèmes avec sa culture d’entreprise (avec des accusations de harcèlement et sexisme), l’essentiel de ses démêlés avec les régulateurs et la justice ressort de la structure même de son activité: les taxes, les lois du travail et la sécurité des consommateurs».

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