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5 leçons apprises sur les six premiers mois de ma start-up

Par Jean-Charles Kurdali

Deux ans après mes débuts sur Fetch, j’ai envie de partager les leçons apprises durant les 6 premiers mois de cette aventure, cela correspond à la phase allant de l’idée au lancement en bêta privé de notre service de livraison.

Durant ces 6 mois j’ai appris énormément, j’avais à cette époque 23 ans (2015), presque aucune expérience business et start-up. J’ai donc bien évidemment commis des erreurs que je ne referai plus (mais il fallait bien les faire pour s’en rendre compte…).

Cet article peut servir à n’importe qui intéressé de près ou de loin par les start-up, en tant qu’entrepreneur nous passons tous par les mêmes phases, en parlant avec d’autres entrepreneurs et CEO je me suis vite rendu compte que nous faisons souvent les mêmes erreurs dans cette première phase de la vie d’une start-up.

Avant de commencer, je tiens à préciser que je pense faire un article plus détaillé sur chacun des points que j’ai évoqués. Si certains d’entre vous souhaitent que je j’aille plus loin sur un point ou plusieurs en particulier il suffit de me le demander dans les commentaires!

Les leçons apprises durant ces 6 mois 

Pas besoin d’un développeur/associé technique pour démarrer une start-up

Je sais que c’est une croyance très forte pour les profils «business» dont je fais partie, ce besoin d’avoir dès le jour 1 ou presque un développeur avec soi. Sur Fetch nous avons fait exactement la même chose que 90% des start-up que je croise: chercher un développeur trop tôt.

Start-up week-end, pitch dans des écoles de dev, apéro entrepreneurs …

J’étais persuadé qu’avoir ce profil avec soi était obligatoire pour démarrer une start-up.

En fait ce n’est pas du tout le cas!

Je préconise toujours la même chose aux personnes qui me demande que faire dans cette phase: construire son premier produit/service soi-même.

Si vous êtes un vrai entrepreneur, vous devez être capable de construire votre MVP vous même, il «suffit» que votre produit ou service apporte votre proposition de valeur à vos clients. Pas besoin d’une machine de guerre pour démarrer.

Chez Fetch notre proposition de valeur est de permettre aux habitants d’une ville de se faire livrer leurs restos favoris chez eux ou au bureau. Pour cela, pas besoin d’avoir tout de suite le super site avec toutes les fonctionnalités dont nous rêvions.

Nous avions fait nous même un petit site vitrine sur strikingly ainsi qu’un groupe privé sur Facebook pour échanger au maximum avec les premiers clients.

Leçons à retenir:

  • ne dépensez pas 10 000 euros dans un MVP que vous allez très certainement devoir refaire une fois celui-ci confronté à la réalité du marché.
  • vous trouverez votre développeur plus tard, débrouillez-vous par vous même au démarrage (il y a pleins de sites permettant de construire vous même votre V1).

 

Etre plus sélectif dans le choix de ses associés

Toute start-up au début de son existence ne vaut rien et n’a pas de fonds ou presque. Cela entraîne parfois des décisions à court terme qui ne sont pas bonnes pour l’entreprise si celle-ci est amenée à réussir dans le futur (nous ne le savons jamais aussi à ce moment-là).

Concrètement sur Fetch j’ai laissé certaines personnes intégrer l’équipe pour de mauvaises raisons.

Mon associé principal qui était un choix de ma part à 100% s’avère avec le temps être une très bonne décision puisqu’il est devenu selon moi un des meilleurs CFO que je peux avoir à mes côtés. Je voulais travailler avec lui dès que j’ai eu l’idée et je suis très satisfait de ce choix sur tous les aspects (humain, technique, progression…).

A contrario il y a d’autres personnes qui ont intégré l’équipe dont j’ai dû me séparer prématurément, ces personnes avaient toujours un point commun: je ne les avais pas choisis en y croyant à 100% au fond de moi.

Les raisons de ces choix étaient:

  • un besoin en développeur (on y revient!) ce qui a entraîné 2 collaborations infructueuses.
  • un besoin graphique/visuel qui a entraîné une association avec une personne qui est un vrai ami, mais qui n’est pas du tout la même vision et les mêmes attentes/aspirations que le reste de l’équipe.

 

Leçons à retenir:

  • ne pas prendre à la légère un choix au début de votre aventure entrepreneuriale, au début nous ne nous rendons pas compte des conséquences à moyen/long terme de ceux-ci.
  • ne prendre avec vous que des gens en qui vous croyez à 100% qu’ils peuvent devenir d’excellents associés et avec qui vous avez une très bonne entente aussi bien sur la vision de la boîte, mais aussi dans la vie.

 

Ne pas faire de partenariats avec n’importe qui

Un autre sujet qui rejoint un peu le précédent, les premiers mois de Fetch nous avons envisagé de travailler avec une entreprise qui aurait géré l’ensemble de nos livraisons.

N’ayant aucune expérience dans ce domaine cela paraissait une bonne idée pour démarrer. Cela nous permettait de nous concentrer sur le marketing et la partie commerciale.

Heureusement pour Fetch que cela n’a pas abouti, car je suis convaincu que nous n’aurions pas passé l’année 2015 avec ce partenariat. Nous sommes tombés sur une personne qui ne partage pas du tout les mêmes valeurs que nous, pas la même vision et qui surtout n’était alors pas du tout professionnel dans son approche. Ce fut 2/3 mois compliqué avec des menaces de «piquer le marché si nous ne nous dépêchons pas de lancer Fetch» et autres manques de respects qui pour notre plus grande chance finalement nous ont fait prendre conscience d’une belle leçon: la solution de facilité à court terme est très rarement la meilleure solution.

J’ai beaucoup appris de cette expérience, j’étais tout simplement beaucoup trop naïf ce qui n’est pas forcément incompréhensible à 23 ans…

Leçons à retenir:

  • penser long terme dès le premier jour.

 

Plus souvent écouter ses intuitions

Je lis beaucoup d’articles en anglais et il n’est pas rare de voir des entrepreneurs utiliser l’expression «trust your gut». Dans un monde de l’entreprise qui se base de plus en plus sur les datas cela peut paraître étrange, mais plus le temps passe, plus je comprends cette expression.

À chaque fois que je ne croyais au fond de moi qu’une décision ou une situation dans laquelle nous étions était mauvaise pour Fetch ce fut le cas. Il y a des décisions parfois contre-intuitives, mais vous saurez que c’est la bonne à prendre et inversement.

Je l’ai expliqué dans les points précédents, mais c’est arrivé dans d’autres cas.

  • Se séparer d’associés pas compatibles avec la vision de Fetch.
  • Arrêter de travailler avec des partenaires même si ceux-ci sont intéressants financièrement (exemple: un restaurant posant beaucoup de problèmes).
  • Ne pas accepter un financement d’un investisseur dont nous savons qu’il n’est pas fiable même si la somme proposée et les conditions sont intéressantes.

 

Lancer encore plus vite son produit/service

Nous avons donc mis 6 mois pour passer de l’idée à la toute première livraison. Pour certains cela va paraître rapide pour d’autres, très lents.

Les raisons sont simples et ont été évoquées: mauvaises associations/partenariats, manque d’expérience.

Si je devais redémarrer Fetch de 0, je pense que nous arriverons à lancer le bêta privé en moins de 2 mois. Mais ces expériences m’ont aussi permises de devenir l’entrepreneur que je suis aujourd’hui et surtout Fetch a dans son ADN des valeurs fortes qui furent construites durant cette période.

Cependant je conseillerai toujours de lancer dès que possible votre business et je suivrai mon conseil pour ma prochaine start-up puisque: la vraie vie de l’entreprise commence une fois que nous avons des clients.

Il y a véritablement eu un avant et après une fois que nous avons lancé notre service en version privé l’été 2015. La théorie fut confrontée à la réalité est c’était bien plus formateur.

Nous avons grâce à cela:

  • compris les besoins concrets de nos clients (aussi bien les restaurants que les consommateurs).
  • fais un deuxième site (cette fois-ci avec l’aide d’un développeur) qui correspondait bien mieux aux besoins des clients.
  • appris à gérer des livreurs et des partenaires.
  • avoir la satisfaction d’avoir de vrais clients ce qui est un boost incroyable qui vous donnera envie d’avancer encore plus vite sur votre business.
  • gérer les premiers problèmes.

 

La liste pourrait être encore longue, mais ce qu’il faut retenir est:

  • sortez de votre zone de confort et lancer votre MVP plus vite.
  • c’est un vrai moteur positif d’avoir des clients, de faire du concret.

 

Conclusion:

Pas mal de leçons à retirer sur ces 6 mois qui nous conduisent donc de l’idée au lancement de l’activité.

Aujourd’hui plus d’un après le lancement de cette version privé, Fetch est présent sur Nancy, Metz et Reims. L’équipe est passée de 4 personnes à 14 et nous avons pour mission de proposer ce service de livraison aux habitants et restaurateurs des villes de 100 000 à 200 000 habitants en France et plus si affinités …

Il y aura sans doute un futur article sur un bilan après un d’activité si la suite vous intéresse!

Et vous? Comme s’est passé ce passage de l’idée à exécution? Qu’avez vous appris?

jean-charles-kurdali

 

Jean-Charles Kurdali est le CEO de Fetch Livraison.

 

 

 

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