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Passer d’un grand groupe à une startup, quand l’expérience ne suffit pas.

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Vous avez peut-être vu ce post sur LinkedIn dans lequel son auteur racontait avoir « passé quinze ans à piloter des projets digitaux pour de grands groupes. Structuration, cadrage, déploiement international. » et pensait, à juste titre, que ce parcours serait un atout pour rejoindre une startup en croissance.

Toutefois le rendez-vous de recrutement a été plus qu’expéditif, le cofondateur mettant fin à l’échange après quelques minutes en une phrase laconique : « Ce que vous avez fait est impressionnant, mais ce n’est pas ce dont on a besoin aujourd’hui. ». Une scène malheureuse mais qui devient classique.

Si beaucoup de cadres issus de grands groupes abordent l’univers startup avec une solide expérience, une maîtrise opérationnelle et une rigueur stratégique, pourtant, la communication se solde souvent par un échec, non par manque de compétences, mais faute de langage commun, et d’une posture adaptée. Comment y remédier?

Se défaire du réflexe statutaire
Si dans un grand groupe, un titre, une fonction ou un budget peuvent suffire à légitimer une décision, en startup, la valeur d’une contribution est jugée à l’aune de son effet concret sur la trajectoire de l’entreprise. Ce qui compte, c’est de démontrer ce que l’on a fait et résolu, et non ce que l’on a encadré et dirigé.

S’adapter à l’économie de l’attention
Présenter un parcours en déroulant les responsabilités passées peut rapidement lasser un interlocuteur habitué à arbitrer dans l’urgence. Ce qui importe, c’est ce qui peut être apporté immédiatement. Le discours doit alors aller à l’essentiel, formuler une promesse claire et mettre en avant les bénéfices atteinds.

Intégrer les codes implicites du monde startup
Le vocabulaire entrepreneurial a ses repères (souvent en bon franglais) : vélocité, test-and-learn, effet de levier produit, une sémantique à l’inverse, des notions comme « feuille de route pluriannuelle » ou « plan de transformation », qui bien que pertinents, risquent de sonner décalés. S’il ne s’agit pas de céder à un jargon, l’objectif est de comprendre les logiques sous jacentes et de traduire son expérience dans des termes familiers pour l’interlocuteur.

Transformer l’expertise en ressource contributive
Dans un univers aussi dynamique et changeant que celui d’une startup, l’expertise n’est jamais un point d’arrivée. Elle constitue toutefois une excellente base de discussion, qu’il convient d’ajuster en permanence. Ce qui est valorisé, c’est la capacité à co-construire dans l’incertitude, à proposer tout en écoutant, ainsi l’approche descendante doit laisser place à une posture d’alignement et une certaine humilité.

Passer du réflexe process au réflexe réseau
Si dans un grand groupe, les circuits sont très balisés, en startup, l’information circule par des échanges courts, directs, et la plupart du temps  informels. Il faut par conséquent oser contacter, relancer, demander, sans attendre l’aval d’un supérieur ni le déclenchement d’un processus. L’initiative relationnelle devient à la fois un critère de jugement et une méthode de travail.

Mettre à profit ses fondamentaux… au bon moment
L’expérience « corporate » devient très précieuse lorsqu’elle permet d’anticiper une phase de croissance, de structurer sans freiner, de livrer avec rigueur sans rigidité. Encore faut-il l’introduire comme un levier activable pour l’équipe, et non comme un héritage d’un autre temps à imposer.

Créer une langue commune
Enfin la barrière entre grands groupes et startups n’est ni technologique, ni générationnelle, mais culturelle, et de nombreux ponts existent. Ils nécessitent néanmoins de réapprendre, de reformuler, et de se rendre intelligible sans pour autant perdre sa légitimité.

Cet échange rappelle que l’adaptabilité n’est pas la capacité à se réinventer en permanence, mais à changer de cadre mental sans se perdre. Se faire comprendre reste le véritable exercice, une évidence qui ne l’est pas toujours, bons entretiens et rendez vous fin septembre pour découvrir les entreprises de la tech qui recrutent! lors de notre opération spéciale « Build The Future »

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