
Genesis AI lève 90 millions d’euros pour bâtir un LLM de la robotique, avec le soutien d’Eric Schmidt et Xavier Niel
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Et si le prochain grand modèle fondationnel était destiné à la robotique ? C’est le pari de Genesis AI, qui annonce aujourd’hui une levée de fonds de 105 millions de dollars, soit 90 millions d’euros, pour développer une infrastructure unifiée d’intelligence artificielle physique. Son ambition est de créer un modèle de fondation universel pour automatiser les tâches manuelles à l’échelle mondiale, en combinant simulation, données réelles et IA générative.
L’entreprise articule sa vision autour d’un constat alors que les grands modèles de langage (LLM) ont transformé les usages numériques, l’IA physique, c’est-à-dire l’intelligence artificielle appliquée aux machines dans le monde réel, reste embryonnaire. Zhou Xian, CEO de Genesis AI, précise : « Si l’IA numérique a connu des avancées spectaculaires, l’IA physique, qui permet aux machines de comprendre et d’interagir efficacement avec le monde réel, est restée en retrait. » Pour y remédier, Genesis conçoit une plateforme intégrée mêlant simulation haute fidélité, collecte massive de données réelles et modélisation générative multimodale.
L’objectif est d’entraîner un modèle de fondation généraliste, équivalent robotique des LLM, capable d’adapter ses compétences à une grande variété de tâches physiques, dans des environnements non balisés. L’entreprise entend ainsi franchir les limites des systèmes robotiques actuels, encore trop spécialisés, rigides et coûteux à adapter à grande échelle. Elle vise à industrialiser une génération de machines plus souples, plus intelligentes, capables de raisonner et d’exécuter avec dextérité.
Genesis s’attaque à un marché latent immense, les tâches manuelles représenteraient entre 30 000 et 40 000 milliards de dollars du PIB mondial, dont 95 % restent non automatisées. Cette inertie s’explique en partie par la complexité de la collecte de données physiques nécessaires à l’apprentissage, un obstacle majeur que la startup entend lever grâce à une approche centrée sur les données, et une infrastructure de simulation interne ouverte en partie à la communauté.
Fondée par une équipe issue de Mistral AI, Nvidia, MIT, CMU, Stanford, Columbia ou encore UMD, Genesis combine recherche fondamentale et ingénierie industrielle. Elle installe son siège en France et aux États-Unis, misant sur la richesse du vivier de talents européens. « Nous avons choisi de nous installer en France en raison de son vivier exceptionnel de talents dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la robotique », souligne Théophile Gervet, cofondateur de Genesis.
Genesis AI a levé 105 millions de dollars (90 millions d’euros) lors de ce premier tour de financement, mené par ECLIPSE et KHOSLA VENTURES, avec la participation de BPIFRANCE, HSG, ainsi que des investisseurs individuels de renom : ERIC SCHMIDT (ex-CEO de Google) et XAVIER NIEL (Iliad).
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