REVOLUT se valorise au niveau des plus grandes banques européennes cotées
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La fintech européenne Revolut atteint une valorisation de 75 milliards de dollars à l’issue d’une nouvelle cession d’actions en secondaire, menée par Coatue, Greenoaks, Dragoneer et Fidelity Management & Research Company, fait entrer NVentures, le fonds de capital-risque de NVIDIA, parmi les investisseurs stratégiques. Avec ce niveau de valorisation, Revolut se rapproche des ordres de grandeur de BNP Paribas (79,58 Md€) et dépasse des institutions comme Crédit Agricole (48,91 Md€), Deutsche Bank (57,08 Md€) ou Société Générale (44,10 Md€).
L’opération a pour objectif d’offrir de la liquidité aux collaborateurs de l’entreprise, qui ont désormais bénéficié de cinq ventes d’actions, et ce avant que la société ne soit coté, le projet pourrait être opéré dans les 2 ans à venir. Revolutr revendique un modèle rentable, une base de clients en forte expansion et une présence croissante dans les marchés stratégiques. Ainsi selon les informations communiquées, le chiffre d’affaires 2024 ont progressé de 72 %, atteignant 4,0 milliards de dollars, tandis que le bénéfice avant impôt a été multiplié par 2,5 pour atteindre 1,4 milliard de dollars. En 2025, la plateforme dépasse 65 millions de clients particuliers dans le monde et Revolut Business vient de franchir le seuil de 1 milliard de dollars de revenus annualisés.
Cette dynamique financière s’accompagne d’une institutionnalisation de la société, ainsi Revolut a obtenu son autorisation bancaire finale au Mexique, sa licence d’incorporation bancaire en Colombie, et prépare son lancement en Inde, consolidant son projet de bâtir la première banque mondiale d’origine européenne.
Toutefois Revolut attend toujours le feu vert de la Banque d’Angleterre (BoE) concernant sa licence bancaire britannique, qui était attendu pour 2024, puis d’ici la fin de l’année. En cause, l’impact de l’octroi de cette licence sur l’ensemble du secteur et conditionnera la façon dont les autres juridictions traiteront les fintechs paneuropéennes. L’institution veut éviter qu’une autorisation trop rapide ne se transforme en précédent, dans un contexte post-Wirecard où la rigueur prudentielle est devenue la norme.
Outre sa crédibilité, l’impact sur la société est que tant que l’examen de ses processus de gestion du risque, de conformité et de capitalisation n’est pas achevé, elle reste aujourd’hui limitée par la “phase de mobilisation” instaurée en juillet 2024, et ne peut détenir que 50 000 £ de dépôts au Royaume-Uni.
Coté gouvernance elle se renforce progressivement et vient de recruter Frederic Oudéa, ex PDG de Société Générale, pour crédibiliser sa gouvernance en europe.
Cela étant, l’entreprise capitalise sur un positionnement multisegment : paiements internationaux, comptes professionnels, trading, cryptoactifs, crédit, assurance et produits d’épargne, avec une intégration croissante de l’IA pour automatiser la gestion financière.
Dans ce contexte, l’entrée de NVentures renforce l’orientation technologique de Revolut. Les cas d’usage possibles incluent la détection avancée des fraudes, l’automatisation de la conformité, l’analyse comportementale en temps réel et le développement d’agents financiers capables de gérer ou d’anticiper les besoins des particuliers comme des entreprises.
L’évolution de Revolut intervient dans un marché bancaire européen où les valorisations reflètent la maturité, la régulation stricte et des dynamiques de croissance plus modérées. Atteindre un niveau comparable aux premières capitalisations bancaires du continent illustre la transformation structurelle du secteur. La différenciation entre banques universelles et nouveaux entrants technologiques s’estompe, tant sur les services que sur les volumes d’activité et Revolut devient ainsi l’un des très rares acteurs européens capables de se positionner à une telle échelle avant même une introduction en Bourse.






