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Désormais dirigé par Sundar Pichai, que va faire Alphabet de ses filiales non rentables?

Les fondateurs historiques de Google, Sergey Brin et Larry Page, ont légué la direction de la holding Alphabet, lancée en 2015 pour englober d’un côté Google et d’un autre côté toutes les activités non centrales du groupe, à Sundar Pichai, jusqu’ici CEO de Google. Mais ces activités non centrales, les « other bets », font perdre de l’argent à la holding. Que va décider Sundar Pichai, connu pour son approche pragmatique?

Lorsque Sergey Brin et Larry Page fondent Google en 1998, ils savent que le moteur de recherche ne sera pas leur unique activité. Ils entendent bien lancer différents projets, éloignés ou non du coeur de leur business et susceptibles d’avoir un impact significatif. En 2004, lors de l’entrée en Bourse de Google, Sergey Brin et Larry Page décrivent même une vision du management qui sera fondamentale pour l’entreprise de Mountain View: la « règle des 20% », à travers laquelle ils encouragent leurs employés à passer 20% de leur temps de travail sur d’autres projets qui pourraient bénéficier à Google. C’est, par exemple, de cette manière qu’est né Niantic, l’entreprise derrière Pokémon Go, à l’origine une filiale de Google.

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Au fil des années, Google se diversifie ainsi avec la création ou l’acquisition d’activités telles que Nest (domotique), Verily (santé), Waymo (voitures autonomes), Calico (BioTech), Sidewalk (smart cities)… Mais en août 2015, Google veut entrer dans une nouvelle ère financière et Sergey Brin et Larry Page, accompagnés d’Eric Schmidt, veulent continuer « à faire des choses que les autres estiment folles » et développer des idées qui tirent la croissance de nombreux secteurs. C’est ainsi qu’en août 2015 naît Alphabet, holding qui englobera désormais d’un côté Google, et d’un autre côté toutes les activités non centrales du groupe.

Alphabet
La cartographie d’Alphabet. Crédit: CB Insights.

Alphabet voulait donner une autonomie nécessaire à l’ensemble de ses activités pour leur développement

L’objectif de Sergey Brin et Larry Page est donc de consolider dans un même groupe l’ensemble de leurs activités, mais aussi de leur donner une autonomie nécessaire pour leur développement. Leur modèle d’organisation est de mettre un CEO d’envergure à la tête de chaque entité qui pourra faire appel à eux à la demande. Google aura désormais comme CEO Sundar Pichai, qui a rejoint la société en 2004 pour travailler sur la Google Toolbar. Alphabet sera dirigée par Sergey Brin en tant que CEO et Larry Page comme président. L’ensemble des titres Google sont convertis en actions Alphabet avec les mêmes attributions de droits. Google réalise alors 66 milliards de dollars de chiffres d’affaire pour un bénéfice de 16 milliards de dollars.

Début 2016, la holding dit vouloir convaincre Wall Street avec les résultats d’Alphabet. « Nous attendons de la nouvelle structure Alphabet d’augmenter les points d’attention, la responsabilité et la transparence sur chacun de nos efforts », annonce le groupe. Concrètement, le groupe va segmenter ces résultats en deux catégories. D’un côté les revenus de Google, l’activité historique dans le secteur de la publicité, et de l’autre, les « other bets ». Les revenus du premier ensemble rassembleront les activités telles les Search Ads, Google Commerce, Maps, YouTube, Apps, Cloud, Android, Chrome, Google Play, et le hardware (Chromecast, Nexus). Aucune distinction n’est toutefois à attendre pour connaître les résultats de ces filiales dans le détail. Elles resteront donc relativement opaques.

Les « other bets » font perdre de l’argent à Alphabet

Quelques jours plus tard, la toute première publication des résultats sous la nouvelle organisation permet de voir qu’Alphabet dépasse bien les attentes des analystes, principalement grâce à Google et à la publicité. Mais on découvre aussi que les activités de la catégorie « other bets » ont enregistré une perte de 3,5 milliards de dollars. Comme prévu, le détail des entités regroupées n’a pas été communiqué, ce qui ne permet pas de connaître la contribution de chacune à ces résultats. Il faut cependant rappeler que plusieurs des projets financés par Alphabet sont alors en phase expérimentale ou de développement, et ne sont donc pas encore lancés sur le marché, comme sa voiture autonome par exemple.

Aujourd’hui, Sundar Pichai, à la tête de Google depuis la restructuration du groupe, prend les reines, seul, d’Alphabet à la suite du départ de Sergey Brin et Larry Page. Wall Street semble avoir apprécié le changement: les actions d’Alphabet ont grimpé de presque 2% hier à la suite de l’annonce (ajoutant au passage 2,3 milliards de dollars aux fortunes de Sergey Brin et Larry Page). Et certains investisseurs espèreraient le voir — lui qui est souvent décrit comme pragmatique — examiner très attentivement ces autres activités, aussi appelées « moonshots », qui font encore perdre de l’argent au groupe, mais qui continuent à recevoir des milliards de dollars d’investissement.

Se pose la question de l’existence-même d’Alphabet

Sundar Pichai pourrait décider de se focaliser uniquement, sinon davantage, sur les activités qui contribuent à la croissance du groupe, comme Google et YouTube. La division « other bets », dont on ne connaît toujours pas les résultats détaillés, a enregistré une perte d’exploitation de 3,4 milliards de dollars en 2018, alors que Google affichait un résultat opérationnel de 36,5 milliards de dollars. Ces deux dernières années, Alphabet avait déjà réduit ses investissements dans ces activités pour mieux se concentrer sur des activités croissantes comme le cloud.

Selon différents observateurs, le nouveau CEO d’Alphabet n’aura pas pour mission de jouer le rôle de visionnaire à la tête de la holding, mais davantage d’incarner un CEO professionnel et concret. Il pourrait ainsi plutôt avoir pour mission, outre de faire face aux régulateurs sur différentes questions, de « stabiliser » la culture Google au sein d’Alphabet. Cela signifie-t-il mettre fin à la philosophie originelle de Sergey Brin et Larry Page et à la « règle des 20% »? Si Alphabet ne mise plus sur ses « moonshots » couvés au sein de « X », le laboratoire semi-secret de groupe dirigé jusqu’ici par Sergey Brin, se pose alors la question de l’existence-même de la holding.

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