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Le plan de la Lituanie pour devenir le numéro un européen de la FinTech

Interview avec Vilius Šapoka, ministre des Finances de la Lituanie

En décembre dernier, la FinTech britannique Revolut s’est installée en Lituanie après l’obtention d’une licence bancaire européenne auprès de Vilnius. Quelques jours plus tard, la Banque centrale de Lituanie octroyait une licence de monnaie électronique à Google Pay, la solution de paiement de l’Américain Google. Deux champions de la FinTech qui viennent récompenser et nourrir davantage les ambitions de Vilnius dans le secteur. Car la Lituanie, aujourd’hui deuxième dans l’Union européenne en termes de présence de startups FinTech derrière le Royaume-Uni, ne cache pas son rêve de voir débarquer des startups spécialistes des technologies financières de toute l’Europe, et pourquoi pas du monde entier.

En 2016, année du vote du Brexit, la Lituanie a commencé à déployer un vaste plan de développement dans l’espoir de devenir le prochain grand hub de la FinTech. Elle ambitionne de rivaliser sur ce volet avec d’autres pays tels que la France, l’Allemagne, l’Irlande, le Luxembourg, Chypre, Malte, le Danemark, la Suède, ou encore ses voisins l’Estonie et la Lettonie. En somme, des membres de l’Union européenne (UE) qui convoitent des entreprises de la Tech susceptibles de quitter le Royaume-Uni après son divorce avec l’UE, prévu pour le 29 mars, pour conserver une licence européenne. Le Brexit pourrait effectivement priver les entreprises opérant sous licence britannique de la fourniture de services de paiement en ligne à leurs clients européens.

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Attirées par des procédures administratives rapides, un environnement régulateur flexible et un bassin de collaborateurs riche en qualité et en quantité, plusieurs dizaines de startups spécialisées dans les technologies financières ont atterri en Lituanie depuis 2016. Parmi celles-ci : Revolut, InstaReM et TransferGo (paiement) ; Blender, Savy et FinBee (prêts) ; Simplex, SpectroCoin et CoinGate (blockchain) ; ou encore Nayax, Harbortouch et Revel. D’autres entreprises internationales comme Barclays, Western Union, Nasdaq, Seb, Swedbank, Danske Bank, Lulinor, DeVere ou Cognizant, sont également présentes dans le pays.

100 demandes de licence en 2019

Le 12 février, la Banque centrale lituanienne a révélé que plusieurs dizaines d’autres FinTech, inquiètes des incertitudes autour du Brexit, avaient demandé une licence aux autorités du pays pour conserver un accès au marché communautaire. Le pays s’attend cette année à recevoir près de 100 demandes de ce genre. Au total, la Lituanie compte à l’heure actuelle autour de 100 FinTech qui y disposent d’une licence, ce qui en fait le deuxième pôle d’attraction de l’UE derrière le Royaume-Uni. Selon la Banque centrale du pays, 61 demandes sont en cours d’examen.

Dans le but d’empêcher l’économie souterraine de profiter du développement de cette nouvelle industrie financière – qui peut parfois galvaniser le blanchiment d’argent ou échapper à certaines règlementations –, la Banque centrale a par ailleurs créé un service dédié à la surveillance des transactions en ligne et le renforcement de la collaboration avec les organismes de sécurité.

« Je veux que la Lituanie devienne la ‘Litechnie’ », a indiqué à FrenchWeb le ministre des Finances du pays Vilius Šapoka. Pour cela, le pays a mis en place un plan stratégique baptisé STIG, pour « Start, Technovate, Invest, Grow ». Celui-ci inclut par exemple des aides fiscales, un programme pour les nouveaux arrivants de la Banque centrale, un cadre règlementaire sandbox, des régulations ouvertes, ainsi que des coopérations fluides entre les institutions privées et publiques. Vilnius a en outre récemment intégré au sein de son plan de développement FinTech 50 mesures supplémentaires destinées à dynamiser davantage le secteur dans le pays. Celles-ci incluent des coopérations avec d’autres juridictions ou la recherche de best practices.

« Ce qui est important (…), c’est que consacrions nos efforts non seulement à la recherche d’opportunités, mais aussi à mettre l’accent sur le risk management », a ajouté M. Šapoka.

Pour le ministre lituanien, la croissance des technologies financières dans le pays pourra par ailleurs influencer le développement d’autres secteurs. Ainsi, des technologies telles que la blockchain, la big data, l’intelligence artificielle et d’autres y profiteraient à d’autres domaines tels que la cybersécurité ou le commerce, dans le public comme dans le privé. Mais cette expansion profite aussi d’ores et déjà à d’autres villes du pays telles que Kaunas, Klaipėda, Panevėžys ou Šiauliai, qui voient un afflux de sociétés et de travailleurs spécialisés en robotique, en BioTech, en lasers, ou encore en technologies environnementales. Des niches qui, selon Vilius Šapoka, pourront également constituer les moteurs de l’industrie technologique lituanienne dans les prochaines années.

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