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[Made in Switzerland] MediaTech avec SwissPay, SwissBlockchain Association, BlockchainLab…

Par Raphael Grieco, correspondant FrenchWeb

Une interview 100% MediaTech avec SwissPay en passant par le lancement de la SwissBlockchain Association et du BlockchainLab par Fusion: tour d’horizon de l’actualité de l’écosystème numérique suisse avec Raphael Grieco.

L’interview du mois: Le «SmartWall» de la société Lausannoise SwissPay accélère sur le marché français grâce à son partenaire ZEENS

Nouveau partenariat, nouvelles signatures et tests en série sur le marché français pour le SmartWall de la startup SwissPay, qui n’en finit plus de séduire les éditeurs européens.

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Voici le résumé de la rencontre du 31 janvier 2018 à Genève avec Marc Lamarche, CEO fondateur de SwissPay et du SmartWall et Nicolas Occhiminuti, CMO et directeur du ZEENS Lab, distributeur de la solution sur le marché français.

Raphael Grieco (RG) : Salut Marc, le paywall est un dispositif bloquant le contenu aux lecteurs non abonnés, dès leur première visite ou au bout de quelques articles gratuits. Qu’est-ce que le SmartWall et pourquoi intéresse-t-il les médias ?

Marc Lamarche (ML): Je te vais répondre par une question. Que fais-tu lorsque vous arrivez sur un article payant où le seul choix pour y accéder est de s’abonner? Comme plus de 99% des utilisateurs, tu abandonnes. C’est comme si un restaurant t’obligeait à prendre un menu à 200 euros alors que tu souhaites juste une salade. Dans un monde « on-demand » et une consommation de presse de plus en plus basée sur l’article, les éditeurs doivent pouvoir proposer des solutions de paiement simples et innovantes qui correspondent aux habitudes de consommation digitale actuelle.

Le micropaiement pour un ou plusieurs articles en fait partie, tant que c’estApple-converted-space »>  aussi simple que de payer sur iTunes.Apple-converted-space »>  Le SmartWall est donc une solution hybride de monétisation des contenus, centrée sur l’utilisateur. Le SmartWall permet ainsi d’optimiser l’expérience et les parcours des utilisateurs pour retenir les lecteurs sur les sites médias en leur offrant des méthodes de paiements simple et « user-friendly ». Du côté des éditeurs, l’outil leur permet de maximiser leur revenu en activant différents leviers (paiement sans friction via l’opérateur mobile, offres d’abonnements personnalisées, publicité vidéo premium, désactivation d’adblocks, etc) en fonction de scénarios et segments entièrement paramétrables, testables et mesurables.

Nous souhaitons remodeler l’écosystème des médias en construisant un cercle vertueux entre les éditeurs, les annonceurs et les lecteurs. Pour cela, nous facilitons l’accès des utilisateurs au contenu payant et nous offrons aux annonceurs des espaces publicitaires de qualitéApple-converted-space »>  et générateurs d’attention.

Le SmartWall, au-delà de ses hautes performances en termes de monétisation, a également une ambition plus large et presque sociétale : faire comprendre au lecteur que l’information a un coût.Apple-converted-space »>  Si tu poses la question à Cyril Petit (rédacteur en chef central au JDD), il te dira que le SmartWall permet de sensibiliser les lecteurs au fait que l’information (sa production, sa diffusion, etc) a un coût incompressible, et que cela permet de réhabituer le lecteur à payer sous une forme ou une autre, après une ère du tout gratuit en termes d’information sur Internet.

De manière générale, les éditeurs apprécient la possibilité de générer des revenus sur 100% de leur audience en proposant une réponse personnalisée à chaque utilisateur en fonction de son taux d’engagement. Ainsi, un utilisateur occasionnel venant de Facebook aura la possibilité d’acheter son article en 2 clics ou de visionner une vidéo. Inversement, un « heavy-user » pourra se voir proposer une offre d’abonnement personnalisée. Nous proposons donc aux éditeurs d’éviter de donner une mauvaise expérience au lecteur en l’obligeant à s’abonner alors qu’il veut seulement lire un article. En lui permettant d’accéder facilement à un article, on lui fait profiter d’une expérience positive tout en collectant des données comportementales anonymiséesApple-converted-space »>  pour essayer de le transformer en abonné la prochaine fois qu’il se rendra sur le site.

Nicolas Occhiminuti (NO) : En tant que partenaire et distributeur de la solution pour la France, nous avons rencontré plus de 30 éditeurs en 2 mois. Ils apprécientApple-converted-space »>  le côté « tout en un » du SmartWall (paywall dynamique + format publicitaire Video InWall » + solution contournant les adblocks + solution de paiement en 2 clics). Tout est inclus dans un outil unique qui s’active soit comme un paywall complet, soit qui optimise un paywall existant. Dans tous les cas, l’outil permet de comparer en temps réel la performance de chaque optimisation tout en s’appuyant sur l’algorithme de machine learning qui va pousser les combinaisons les plus performantes selon les objectifs que l’éditeur lui aura donné.

Si le SmartWall est très simple à appréhender pour les utilisateurs, il n’en est pas moins pour les éditeurs qui peuvent l’intégrer rapidement sans développement techniques importants. C’est ce qui a séduit des éditeurs comme Marianne, pour qui cet aspect intégré était très important, en plus du reste.

RG: Le SmartWall offre la possibilité de payer en regardant une publicité vidéo. Est-ce un modèle viable quand on sait que les revenus publicitaires ne suffisent souvent pas à rémunérer la production du contenu ?

ML : En effet, on arrive à la fin d’un modèle, c’est-à-dire la course effrénée à toujours plus de trafic pour vendre toujours plus de publicité souvent de mauvaise qualité (Banners, vidéos intrusives etc.). Aujourd’hui, les audiences sont de plus en plus fragmentées et l’attention devient l’une des ressources les précieuses. Certains annonceurs l’ont bien compris et recherchent des dispositifs qui permettent de capter efficacementApple-converted-space »>  de l’attention tout en générant deApple-converted-space »>  l’engagement. Le SmartWall n’impose jamais de regarder une vidéo mais la présente toujours comme une option et une alternative au paiement ou à l’abonnement. Le lecteur doit ainsi délibérément choisir de céder son attention etApple-converted-space »>  visionne le spot publicitaire pour débloquer son article.

Nous souhaitons réconcilier les lecteurs avec la publicité grâce à un format publicitaire respectueux et non intrusif, le tout dans une environnement éditorialApple-converted-space »> premium. En amenant de l’utilité et deApple-converted-space »>  la qualité à la publicité, nous arrivons à convaincre les annonceurs avec des tarifs publicitaire 6.5 X plus élevés que pour les autres formats vidéo. Notre ambition est de pouvoir faire toujours plus correspondre les formats vidéos avec les articles, en travaillant plus sur le contexte que les données personnelles des internautes. Ainsi, nous pouvons choisir certains articles pour certains annonceurs sans faire de mélange des genres entre les contenus éditoriaux et publicitaires, car la différenciation est claire pour l’utilisateur.

RG : Nicolas, justement quelques mots peut-être sur l’activité de ZEENS en France et pourquoi ce partenariat?

NO : ZEENS a été créé dans le giron du groupe Presstalis, comme relais de croissance digitale pour la presse. Notre ADN, c’est la proximité avec les médias et notre compréhension de leurs enjeux. Nous leur offrons de nombreux services qui vont de la conception de chatbots (Dédé du JDD),Apple-converted-space »>  avec notre partenaire Recast.AI (acquis récemment par SAP), àApple-converted-space »>  l’acquisition de trafic via notre filiale ADthletic Media. Il nous fallait donc également une technologie efficace de monétisation à proposer aux éditeurs.Apple-converted-space »>  C’est dans le cadre des benchmarks de solutions et des War Rooms de notre ZEENS Lab que le SmartWall s’est imposé selon nos critères comme une véritable solution gagnante avec un très fort potentiel de rentabilité pour les éditeurs.

RG : Marc, l’actu est donc chargée depuis la fin 2017 pour SwissPay, tu peux nous résumer les points marquants, il y a notamment une nouvelle levée de fond prévue pour 2018 ?

ML : Il y a en effet une nouvelle levée prévue cette année de 1.5 millions d’euros pour soutenir notre accélération en Europe, en Asie et aux États-Unis, consolider notre avance technologique et renforcer nos équipes dédiées à la commercialisation de l’espace publicitaire Video InWall, en complément des régies des éditeurs.

RG : Quels types d’éditeurs font partie de votre cible ?

NO : Chez ZEENS, on se focalise sur des solutions gagnantes pour l’éditeur, c’est à dire tout de suite rentables. Or on s’aperçoit que les leviers pour accroître la rentabilité des sites vont parfois différer d’un éditeur à l’autre : là où certains cherchent à booster leurs formules d’abonnements, ou même en tester de nouvelles, d’autres ont un enjeu de réduire efficacement les adblockers pour permettre à leur régie de mieux travailler. Les éditeurs les plus innovants en viennent même à intégrer leurs propres options dans les choix qu’ils proposent à l’utilisateur sur leur SmartWall, puisque potentiellement tout peut être intégré au SmartWall, un peu comme un jeu de lego avec des briques html que l’éditeur pourra personnaliser. Tous les médias peuvent donc être potentiellement nos clients, sachant que même si ils ont déjà un paywall, ils vont pouvoir utiliser le SmartWall comme une gare de triage vers leurs propres options ou offres d’abonnement.

ML : La force du SmartWall, c’est d’être conçu dès le départ pour l’utilisateur, un élément souvent négligé de la chaîne de valeur des médias mais pourtant central. Si l’internaute n’est pas satisfait de son expérience, il passe son chemin. Si l’on prend l’exemple de la publicité dans les sites de presse,Apple-converted-space »>  elle estApple-converted-space »>  souvent vecteur de mauvaise expérience. Or la conséquence est coûteuse pour les médias car les utilisateurs réagissent en utilisant des Ad Blockers (37 % des français ont désormais un adblocker). Donc si les utilisateurs ne sont pas satisfaits, au final, c’est tout le monde qui est perdant. Ce que nous avons souhaité recréer, c’est une expérience de grande valeur, avec une possibilité permanente de choix pour l’utilisateur en retirant toute contrainte.

Si l’utilisateur s’engage, il le fera de bon cœur, si il veut payer seulement une heure d’accès, il pourra le faire en 2 clics, sans création de compte, sans formulaire à remplir, ni carte bancaire à entrer, sachant que tout est relié à la facture des opérateurs mobiles. Nos statistiques prouvent que les utilisateurs payent quand c’est sans friction, comme il le font sur leur mobile pour des jeux, de la musique, des livres etc. Nous sommes connectés à plus de 230 opérateurs mobiles dans le monde car le paiement sur facture opérateur et aujourd’hui le moyen de paiement le plus efficace pour les petits montants.

Pour les autres solutions de paiement,Apple-converted-space »>  nous choisissons uniquement des systèmes de paiement « user-Friendly » qui présentent un fort taux d’adoption dans leur pays. Nous amenons ainsi de la simplicité et du gain de temps pour faciliter l’accès au produit d’information, qui souffre d’une forte volatilité des utilisateurs, car ces derniers ne perçoivent son utilité qu’au moment où ils souhaitent le consommer. Ils s’engagent donc moins que pour d’autres biens de consommation et nous devons leur proposer de la facilité pour déclencher leur prise de décision.

RG : Pour en revenir à votre partenariat, comment ça s’est fait, et quels sont vos intérêts et rôles respectifs dans cette collaboration ?

NO : On s’est rencontrés à travers un réseau international d’entrepreneurs et executives français, French Founders, qui nous a mis en relation. Notre rôle, chez Zeens, c’est de faire l’acquisition d’éditeurs de presse et de les accompagner dans l’optimisation du SmartWall afin de toujours plus améliorer la monétisation de leur site. Du côté de chez SwissPay, ils s’occupent de la technologie et de la demande publicitaire.

ML : Dans ce genre de collaboration il y a la synergie business et l’aspect humain. Sur le premier point, ZEENS Lab nous apporte les moyens d’accélérer en France grâce à sa connaissance du marché français et sa relation avec près de 400 éditeurs. Et sur le second point, on s’est aperçu que nous avions beaucoup de points commun dans notre culture, façon de travailler et notre rapport à l’innovation.. Humainement le courant passe tellement que l’amitié s’est invitée au passage ! Ca paraît anecdotique mais à l’usage c’est en fait un facteur clé de succès.

RG : Merci Messieurs, un mot de conclusion en ce début d’année ?

ML : L’ambition en 2018 c’est que les internautes reviennent vers les médias traditionnels, et que les médias traditionnels retrouvent une dynamique nouvelle. Ca suppose de faire les choses un peu différemment. On est optimistes ici car on voit une fenêtre d’opportunité, avec une carte à jouer pour les médias historiques… et avec le SmartWall, un outil pour mettre en place des stratégies pragmatiques et rentables rapidement. De sorte de pouvoir préserver à termes l’indépendance des médias face aux plateformes.

NO : C’est important l’indépendance.

Les actualités du mois: Fusion, le premier accélérateur en Suisse à la fois fintech, proptech et lifetech basé à Genève, vient d’annoncer le lancement de deux projets sur la blockchain: un Blockchain Lab et une Association.

Avec le soutien officiel du canton de Genève et de la Fongit, incubateur start-up, ces deux initiatives regroupent des acteurs de l’innovation blockchain à l’échelle nationale suisse. Par conséquent, outre la « Crypto Valley » à Zug, la Suisse se dote ainsi qu’un deuxième pôle blockchain afin de s’affirmer comme leader international de le domaine.

La « Swiss Blockchain Association » a pour mission de développer l’écosystème blockchain national, avec comme membres réputés Temenos ou encore SaxoBank. L’idée de cette première association de ce type en Suisse sur la blockchain est de se focaliser sur toutes les applications de la blockchain au travers du pays, applications allant au-delà de celles les plus médiatiques. En effet, Pierre Maudet, conseiller de l’Etat de Genève et soutien de l’initiative, rappelle que Genève étudie depuis plusieurs mois des implémentations dans le domaine public.

Fusion a également créé un « Blockchain Lab », dispositif visant à soutenir et encadrer les initiatives blockchain fleurissant sur le territoire, en apportant toute l’expertise de l’accélérateur dans le mentoring après 4 ans et 3 batchs de startups internationales dans la verticale fintech. Fusion annonce avoir d’ores et deja aidé 11 start-up blockchain, dont Macenas à ses débuts (ICO réalisé de US$16 millions) et BankEx (ICO réalisté de US$ 70 millions).

La Fondation suisse DFINITY vient de lever US$ 61 millions auprès d’un groupe d’investisseurs comprenant le géant VC Andreessen Horowitz et le fonds hongkongais Polychain Capital pour son projet blockchain basé en Suisse.

Selon le DFINITY, US$ 21 millions iront au développement de son protocole blockchain, visant à soutenir une plate-forme de cloud computing publique et décentralisée, le reste étant consacré à la création d’un fonds de VC destiné à soutenir les développeurs et les équipes travaillant sur les applications du protocole. Dominic Williams, président et directeur scientifique de DFINITY a déclaré que l’objectif avec ce financement était d’amener des partenaires clés qui peuvent fournir une réelle valeur stratégique et les aider à se distinguer du « noise » perturbateur actuel autour de la blockchain.

Andreessen Horowitz a investi dans un certain nombre de projets et startups blockchain ces dernières années, notamment DydX, Basecoin, et OpenBazaar. Andreessen Horowitz a également investi dans Polychain lui-même, conjointement avec un autre fonds de VC, Union Square Ventures, pour US$ 10 millions en 2016.

Le correspondant:

Raphael Grieco a commencé en conseiller en investissement en Suisse. Installé à Genève depuis près de 12 ans, il est aussi le fondateur de l’évènement UPComingVC, un « Venture Capital Investment Challenge » dédié aux VCs, Startups et à des Challengers souhaitant devenir VCs. Il organise également de nombreux meet-ups à Genève, notamment ceux de Product Hunt et contribue à différents projets liés à l’innovation digitale (labélisation de la French Tech Suisse, création d’un fonds de venture capital). Raphael est diplômé de SKEMA Business School.

 

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