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Andy Jassy veut supprimer à nouveau 30 000 postes pour faire d’Amazon un groupe « AI-powered »

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Amazon s’apprête à supprimer jusqu’à 30 000 postes dans ses divisions logistique, paiements, jeux vidéo et cloud computing, selon Reuters. Ces coupes, attendues dès cette semaine, seraient les plus importantes depuis celles de 2022/2023, qui avaient déjà touché plus de 27 000 employés corporate. Derrière cette nouvelle restructuration, Andy Jassy assume un virage industriel visant à faire d’Amazon une entreprise “AI-powered”, entièrement redessinée autour des agents intelligents et de l’automatisation.

L’ancien patron d’AWS, devenu PDG en 2021, poursuit la logique de transformation enclenchée après la pandémie du COVID 19. Amazon avait alors surdimensionné ses effectifs pour répondre à une demande exceptionnelle. Trois ans plus tard, la direction cherche à corriger cette hypertrophie en réduisant la part humaine du fonctionnement interne. Dans la communication officielle, la restructuration n’est pas présentée comme une coupe budgétaire, mais comme une réallocation vers les métiers de l’intelligence artificielle, de la donnée et du développement logiciel.

Dans une note adressée aux employés en juin 2025, Andy Jassy justifiait ce basculement par la conviction que l’intelligence artificielle est devenue la nouvelle infrastructure de l’entreprise :

« Aujourd’hui, dans pratiquement chaque recoin de l’entreprise, nous utilisons l’intelligence artificielle générative pour rendre la vie de nos clients meilleure et plus simple. Ce qui a commencé comme une conviction profonde – que chaque expérience client serait réinventée grâce à l’IA – est en train de devenir réalité. Des technologies comme l’IA générative sont rares ; elles n’apparaissent qu’une fois par génération et changent complètement ce qui est possible pour les clients et les entreprises. C’est pourquoi nous investissons massivement, et les progrès que nous réalisons sont évidents. »

Derrière cet élan technologique, Amazon poursuit une transformation sociale bien plus brutale. Le groupe impose un retour obligatoire sur site dans ses pôles stratégiques (Seattle, Arlington et Washington D.C) afin de renforcer le contrôle managérial et d’accélérer la transition. Cette centralisation géographique, combinée à l’automatisation des fonctions de support, agit comme un levier de réduction indirecte des effectifs. Les départs “volontaires” permettent d’alléger la masse salariale sans entrainer de conflit social majeur.

Sur le plan financier, Amazon a enregistré au deuxième trimestre un chiffre d’affaires total de 167,7 milliards de dollars, en hausse de 13 % sur un an, pour un résultat net de 18,2 milliards de dollars. L’exploitation affiche une progression solide, avec 19,2 milliards de dollars de bénéfice opérationnel, mais la baisse du flux de trésorerie libre, tombé à 18,2 milliards contre 53 milliards un an plus tôt, illustre la tension d’un modèle soumis à des investissements massifs dans l’IA et le cloud.

Andy Jassy met en avant ces chiffres pour légitimer sa stratégie : « Notre conviction que l’IA changera chaque expérience client commence à se matérialiser », a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats, citant le lancement d’Alexa+, du modèle robotique DeepFleet, ou encore de l’environnement de développement Kiro. Mais derrière l’innovation, Amazon entre dans une ère de contraction sociale, où l’automatisation devient  un outil de productivité impératif.

Le pari de Jassy est de faire d’Amazon la première multinationale “AI-powered” de l’histoire, quitte à redéfinir le contrat entre innovation et emploi.

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