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La stratégie de Slack pour devenir l’app incontournable du monde du travail

Slack va bientôt faire son entrée en Bourse. La plateforme de communication collaborative fait donc partie de la nouvelle promotion d’entreprises Tech, avec Lyft (déjà listé), Airbnb, Pinterest, Uber, LeBonCoin, qui devraient faire leurs débuts sur les marchés boursiers cette année. Sa particularité? « Elle est la seule à s’attaquer exclusivement à un marché B2, fait remarquer la nouvelle étude de Fabernovel consacrée à la licorne. Retour sur les raisons du succès.

Slack revendique aujourd’hui 10 millions d’utilisateurs, 2h30 de temps actif par jour (soit 125 millions d’heures cumulées par semaine) sur sa plateforme et a été valorisé à  7,1 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds en 2018. En comparant la plateforme aux autres acteurs Tech, dont ceux du Software as a Service dans le B2B, Fabernovel estime que Slack devrait être valorisé à ​10 milliards de dollars au moment de son entrée en Bourse.

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L’entreprise a vu le jour à partir du jeu vidéo Glitch. La messagerie intégrée dans Glitch est alors si prisée des joueurs pour son ergonomie que Slack décide d’abandonner le jeu pour lancer l’application de messagerie en 2014. « Un cas d’école de ‘sérendipité’», note Fabernovel.

A partir de là, Slack a mit en place 3 stratégies que Fabernovel a décrypté: 

1. L’écosystème comme levier pour devenir la super app du monde du travail

Slack s’est construit sur le modèle de plateforme et a su utiliser l’effet de réseau, en se concentrant sur son écosystème via une stratégie centrée sur l’ouverture de la plateforme. Grâce à ses 200 000 développeurs actifs, Slack est l’une des plateformes les plus connectées, affichant 1 500 applications disponibles en seulement 3 ans, contre 5 000 en 15 ans pour Salesforce ou moins de 10 pour Yammer.

Pour atteindre son objectif de devenir le guichet unique du monde du travail, l’entreprise californienne s’emploie à démultiplier sa proposition de valeur initiale- c’est-à-dire le partage et la recherche de fichiers et la synchronisation sur tous les appareils- grâce à des acteurs tiers destinés à maximiser les interactions entre salariés, données et applications.

2. L’expérience utilisateur s’invite dans le monde de l’entreprise

Pour centraliser et faciliter les échanges au sein des entreprises, la plateforme a misé sur la réactivité, en combinant les avantages du courrier électronique et des réseaux sociaux. La licorne est également parvenue à faire entrer les codes des applications grand public dans les entreprises avec une interface et des fonctionnalités simples à utiliser, qui ne nécessitent pas ou peu de formation au démarrage, facilitant ainsi son adoption.

Enfin, l’interface minimaliste et chaleureuse directement inspirée par l’univers du jeu vidéo crée un environnement moderne et convivial, comparé aux logiciels plus traditionnels à destination des entreprises.

3. Une plateforme qui transforme les entreprises 

Pour entrer sur le marché B2B, dans lequel l’e-mail était ultra dominant, Slack a d’abord dû adapter son produit à son marché, avant de transformer le marché lui-même pour exécuter sa vision «Where work happens». La licorne ne se considère pas comme une simple entreprise de logiciel, mais comme une solution complète de transformation organisationnelle à 3 niveaux:

D’abord culturellement, Slack a permis aux entreprises d’intégrer la culture Tech et de se numériser. Au niveau des structures, la plateforme a décloisonné les barrières hiérarchiques au sein des entreprises, passant d’un système pyramidale à des rapports plus simples et transparents.

Au niveau des processus et des habitudes, Slack a réussi à faire en sorte que son logiciel ne soit pas vu comme une contrainte mais comme un réel outil d’assistance qui permet de passer moins de temps sur des tâches chronophages comme la recherche d’informations ou de fichiers. Cela notamment grâce à l’assistant virtuel Slackbot qui est alimenté avec les données et informations que les personnes d’échangent ou lui partagent. Il peut également être configuré pour automatiser certaines réponses. Un outil efficace « à condition de bien savoir gérer ce flot d’informations continu et désorganisé ainsi que les multiples notifications», note Fabernovel.

Slack a également mis en place une nouvelle stratégie commerciale: pour infuser son outil et ses nouvelles pratiques, l’entreprise californienne a réinventer les approches classiques «top-down» du B2B. Plutôt que le B2B, Slack a opté pour le B-2-Employee-2-B. « La plupart du temps, le premier client de Slack n’est pas le département Achats (t​op​) mais directement les utilisateurs (b​ottom)​ – qui n’ont que rarement le choix des outils avec lesquels ils travaillent. C’est la ‘stratégie du fait accompli’ : une fois que Slack a identifié que plusieurs équipes d’une entreprise utilisent activement son outil, Slack peut avancer un argument de poids redoutable : la démonstration que ça marche (la preuve par l’usage) pour l’étendre à toute l’organisation», explique Fabernovel.

Slack vs Microsoft Teams

L’ importante communauté de Slack est aujourd’hui comparable à celle de Microsoft Teams. À partir de toutes ces données, Fabernovel dresse quelque prévisions:

Fabernovel estime que « dans le cas d’un rachat, et en se basant sur ce que Microsoft était prêt à payer pour Slack en 2018, la licorne pourrait accepter une offre entre 20 et 30 milliards de dollars grâce aux synergies potentielles avec l’acheteur et la taille actuelle de Slack».

Autre point, si le segment « Productivity and Business Processes » de Microsoft (qui inclut Teams, Office, Azure…) pourrait aujourd’hui se valoriser près de 350 milliards de dollars, avec la même croissance que Microsoft à ses débuts, il faudrait 9 ans à Slack pour dépasser cette barre de 350 milliards. Fabernovel estime cependant que « la bataille entre Slack et Teams ne fait que commencer« . « Mais là où Microsoft garde l’avantage de son infrastructure avec Office par exemple, Slack domine par son écosystème d’API et de start-up».

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3 commentaires

  1. Très intérressante analyse. Quelque limite tout de même à l’exercie:
    1/ on ne parle absolument pas des apps de messagerie consumer type Whatsapp (et plus largement Facebook)
    2/ on naborde pas des messageries specialisés, type Symphony, Reuters ou bloomber pour la finance
    3/ on ne parle pas des autres acteurs du mon de la « collboration » connexe à la messagerie comme Asana, qui lui aussi ambitionne d’etre la « bacbone » des entreprises…

  2. Après avoir travailler sur Slack pendant 6 mois, nous avons arrêté. Nous utilisons maintenant Teams. En effet, slack était principalement utilisé comme un outil de messagerie instantanée. De nombreux message passaient à la trappe car contrairement au mail, Slack ne permet pas l’archivage des conversations ou des messages. Lorsqu’on reçoit un mail qu’on ne traite pas tout de suite. On le laisse dans sa boîte ou maettons un drapeau. Une fois qu’il est traité, on l’archive.
    Sur Slack, on ne peut archiver un message ni une une discutions. On Doit remonter son flux pour scruter les messages non traités. Slack est à mon sens très déstructurant. De plus, contrairement au mail, c’est un outil de communication fermé aux utilisateurs Slack. Le mail est un outil de communication universel. Tout comme le téléphone. On ne peut donc pas abandonner le mail pour utiliser Slack.

  3. Slack c’est de l’instantané, cela remplace le téléphone, skype, c’est moins formel, ne demande pas de prise de rdv.
    Slack est utilisé pour un nouvel usage, cela réduit le nombre d’emails.
    Un nouveau concurrent serait par exemple FRONT APP qui tend aussi à remplacer les emails.

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