Les syndicats de STMicroelectronics dénoncent une gestion catastrophique de l’activité numérique
L’activité numérique du groupe industriel STMicroelectronics ne va pas bien et les salariés pourraient bientôt subir les conséquences. Dans une lettre rédigée cet été, les syndicats attaquaient directement la gouvernance de Carlo Bozotti, le PDG, responsable, selon eux, du déclin du fabricant de semi-conducteurs et de «l’effondrement de 20% du chiffre d’affaires depuis 2005».
Alors que l’Etat français est actionnaire avec l’Etat italien à hauteur de 27,5% du capital du groupe, une délégation de syndicats est allée demander une solution auprès des services de Bercy. Avec une éventuelle mise à l’arrêt de la division numérique, ils craignent de prochains licenciements sur les deux sites de fabrication français, à Grenoble et à Crolles (Isère) qui fabrique des produits comme la Set-Top Box.
Plus de 400 millions d’euros d’aides de l’UE et de l’État
Le groupe enregistre une diminution de ses ventes nettes d’une année sur l’autre, à -5,6% d’après les derniers résultats publiés cet été. La marge brute chute de 20 points d’une année sur l’autre «à cause d’une pression sur les prix et à un effet de rattrapage», précise le groupe. En cause, la faiblesse de l’activité sur plusieurs secteurs clés : les puces pour décodeurs, les Asic (circuits sur mesure), les circuits de traitement d’image, les imageurs Cmos ou les dispositifs photoniques qui constituent la division Digital Product Group (DPG). Ces activités emploient 2 500 personnes, faisait également écho la presse étrangère.
Pour les syndicats, il s’agit d’abord d’une gestion désastreuse du groupe, alors qu’en 2014, il recevait, par exemple, 34 millions d’euros de subventions européennes pour développer son activité nanotechnologies. Baptisé «Tours 2015», le projet devait développer «la conception et la production de composants améliorant l’efficacité énergétique des appareils électriques, de composants passifs de nouvelle génération (systèmes intégrés de l’électronique nomade).
L’Etat français contribue par ailleurs à hauteur de 400 millions d’euros de subventions au titre du programme R&D Nano 2017, mené sur le site de Crolles.
Carlo Bozotti et ses équipes bénéficient encore du soutien du gouvernement italien qui aimerait faire entrer au capital le Fonds stratégique italien, rapporte Bloomberg.
STMicroelectronics emploie au total 43 600 personnes dans le monde, dont 11 000 en France et 10 000 en Italie. Le groupe aurait déjà perdu 8 560 emplois entre 2007 et 2011, dénoncent les syndicats.
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