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Comment la hausse des taux rebat les cartes dans la fintech

Par Benoît PELEGRIN

La rapide hausse des taux des banques centrales fait figure de révélateur pour les start-up de la finance, confortant les plus solides mais pas sans danger pour celles dont les activités sont les plus risquées.

Le changement de pied des banques centrales initié l’an dernier afin de lutter contre l’inflation « est plutôt une bonne nouvelle pour nous », se félicite Simon Parisot, cofondateur de la néobanque Blank chaperonnée par le Crédit Agricole.

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Son activité de banquier assez traditionnel (tenue de compte, mise à disposition de moyens de paiements auprès d’une clientèle d’indépendants), lui permet de se rémunérer sur les dépôts des clients à un meilleur prix qu’auparavant.

A l’inverse, « certains de nos confrères qui sont sur du crédit, du microfinancement, du BNPL (pour « buy now pay later », en français « achetez maintenant payez plus tard », un produit permettant des achats en plusieurs fois, NDLR) souffrent pas mal », reprend M. Parisot auprès de l’AFP, la hausse des taux signifiant pour eux « plus de défauts, plus de difficultés à trouver du financement ».

Xavier Lazarus, cofondateur du fonds de capital-risque Elaia, a une grille de lecture encore plus tranchée: « chez les fintech, il y a celles dont le modèle est sain, avec un vrai apport technologique et des marges brutes importantes et puis il y a les secteurs ringards habillés en tech ».

Au premier rang desquels cette nouvelle forme de crédit à la consommation que constitue le BNPL, dont Alma, Younited et Pledg sont les figures de proue en France.

C’est d’ailleurs dans ce secteur que les valorisations ont le plus chuté l’an dernier: le champion européen du BNPL, Klarna, basé en Suède, a vu sa valeur fondre de 85%, passant de 45,6 à 6,7 milliards de dollars.

 

– Ascétisme –

 

En fin de semaine dernière, la voie d’eau chez les fintech est cependant venue d’un autre bord: la start-up spécialisée dans l’assurance Luko a demandé l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée pour faciliter le remboursement de sa dette.

Il y a un an pourtant, la jeune pousse se voyait décerner le grand prix « Next unicorn award », saluant son « fort potentiel » à l’occasion de la grand-messe de l’économie numérique à la française, le salon Vivatech, dont l’édition 2023 commence mercredi à Paris.

Mais les investisseurs sont beaucoup plus frileux aujourd’hui, et moins enclins à remettre au pot. Les tickets moyens par levée de fonds, de 30 millions d’euros au premier trimestre 2022 en France, se sont effondrés, végétant entre 10 et 15 millions d’euros lors des trois suivants, selon les chiffres de l’Observatoire de la fintech.

Certains grands groupes bancaires ont également commencé à faire le ménage dans leurs participations. Ainsi le Crédit Mutuel Arkéa a fermé l’application de remboursement entre particuliers Pumpkin, un concurrent de Lydia, et Aumax pour moi (anciennement Max), qui propose des services de paiement mais aussi de gestion de patrimoine et de conciergerie.

Devant l’attentisme des investisseurs, de nombreuses sociétés n’ont d’autres choix que de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs.

L’environnement économique actuel encourage les fintech « à être un peu plus raisonnables dans les dépenses », souligne Alexandre Prot, le dirigeant de la néobanque Qonto, active sur le marché des petites et moyennes entreprises.

– Consolidations à venir? –

 

Les difficultés des uns feront demain les bonnes affaires des autres, de l’avis partagé par plusieurs experts du secteurs.

« Je m’attends à ce qu’il y ait un peu plus de fusions-acquisitions dans la fintech, ce serait naturel dans un marché qui compte énormément d’acteurs », expose M. Prot à l’AFP.

Les start-up les mieux à même de prendre le virage se voient déjà proposer la reprise des plus en difficultés. Illustration mercredi, Qonto a annoncé la signature d’un accord avec son concurrent Paykrom pour lui reprendre son portefeuille de clients.

Les banques traditionnelles pourraient aussi être tentées de refaire leur retard sur tel ou tel marché.

« C’est un secteur qui est plutôt favorable à la sortie industrielle », observe auprès de l’AFP Mikael Ptachek, président de l’Observatoire de la Fintech, citant notamment l’exemple de BNP Paribas qui a mis la main l’an dernier sur Kantox, spécialisé dans la gestion du risque de change.

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