Spendesk lève 35 millions d’euros pour sa plateforme de gestion des dépenses professionnelles
Interview de Rodolphe Ardant, co-fondateur et CEO de Spendesk
Abus de dépenses de certains collaborateurs, remboursement tardif de notes de frais… Les dépenses en entreprise peuvent rapidement devenir un casse-tête pour les entreprises. Pour résoudre cette problématique, la FinTech française Spendesk propose une solution SaaS permettant de gérer ces dépenses de A à Z. «Revolut et N26 ont bouleversé le secteur du B2C, mais les procédures d’achats dans le monde professionnel ont très peu évolué. Il est temps de réinventer le paiement en entreprise», estime Rodolphe Ardant, co-fondateur et CEO de Spendesk.
La société annonce aujourd’hui un tour de table de 35 millions d’euros en série B. L’opération a été réalisée auprès du fonds Index Ventures (Criteo, BlaBlaCar, Revolut, TransferWise…), qui avait déjà injecté 8 millions d’euros dans l’entreprise française en janvier 2018. Au total, la société a levé 45 millions d’euros depuis sa création.
Une société lancée au sein d’eFounders
Fondée en 2016 par Jordane Giuly, Guilhem Bellion et Rodolphe Ardant, Spendesk a vu le jour au sein du start-up studio franco-belge eFounders, lancé par Thibaud Elzière et Quentin Nickmans pour fabriquer en 18 mois les futurs champions de la Tech française et européenne. Dans le giron d’eFounders, la société a développé une plateforme à partir de laquelle les employés peuvent soumettre leurs demandes de dépenses professionnelles. De cette manière, l’équipe en charge des finances de l’entreprise peut gérer les flux de validation tout en ayant une visibilité et une traçabilité en temps réel sur les dépenses engagées.
Concrètement, si une demande de dépense de 500 euros est acceptée par exemple, une carte virtuelle sera générée sur Spendesk, de manière à fournir au collaborateur un numéro de carte qu’il pourra utiliser sur le site e-commerce pour effectuer son achat. Si un employé est en déplacement, une carte physique peut lui être délivrée. Tous les achats qui seront effectués avec celle-ci apparaîtront en temps réel sur la plateforme pour que l’équipe financière puisse surveiller ces dépenses et ainsi éviter les abus. Avant le départ de l’employé en déplacement, il est même possible de choisir le montant qui sera chargé sur la carte. Cette carte permet ainsi d’éviter les notes de frais trop lourdes au retour du collaborateur.
Le Royaume-Uni et l’Allemagne, fers de lance en Europe
A plus large échelle, la plateforme permet aux entreprises de distribuer des ressources financières aux collaborateurs pour régler les abonnements SaaS, gérer les factures des fournisseurs ou encore contrôler les budgets alloués aux différentes équipes. A ce jour, la société compte plus de 1 500 entreprises clientes dans 30 pays à travers l’Europe, dont Deezer, Algolia et Birchbox. Sur le marché de la gestion des dépenses professionnelles, Spendesk doit faire face à plusieurs acteurs européens, à l’image du Britannique Soldo, qui a levé 61 millions de dollars en juillet, et du Danois Pleo, auteur d’un tour de table de 56 millions de dollars en mai.
Ce tour de table doit permettre à Spendesk de franchir un nouveau cap dans le déploiement de sa solution à l’international. Dans ce cadre, la société ouvre des bureaux à Londres et Berlin pour étendre son rayonnement en Europe. Cette expansion s’accompagnera d’un renforcement des effectifs pour dépasser les 200 collaborateurs dans les prochains mois. Dans le même temps, la société va utiliser ce financement pour enrichir son produit en ajoutant de nouvelles fonctionnalités, notamment des tableaux de bord de gestion, de nouvelles devises et davantage d’intégrations comme avec la start-up espagnole TravelPerk, qui développe une plateforme de réservation de voyages d’affaires.
Spendesk : les données clés
Fondateurs : Jordane Giuly, Guilhem Bellion et Rodolphe Ardant
Création : 2016
Siège social : Paris
Effectifs : 120 collaborateurs
Secteur : FinTech
Marché : solution SaaS de gestion des dépenses en entreprise
Financement : 35 millions d’euros en série B auprès d’Index Ventures en septembre 2019, 8 millions d’euros en série A en janvier 2018…
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