
Comment les fuites numériques alimentent des attaques physiques : la nouvelle frontière de la sûreté d’entreprise
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Dans l’univers de la cybersécurité, les entreprises doivent aujourd’hui affronter une nouvelle menace, plus directe, avec l’exploitation d’informations numériques pour organiser des attaques physiques ciblées.
La cyber comme vecteur d’actions physiques
Les faits divers récents montrent que le numérique sert de levier pour perturber concrètement la vie de personnalité notamment dans la crypto, mais également les opérations industrielles, logistiques et événementielles. Les exemples sont nombreux, enlèvements et séquestrations, vols organisés de palettes de médicaments, sabotage d’événements publics, pression économique sur des dirigeants via la divulgation d’informations sensibles.
Dans la plupart des cas documentés, des groupes criminels ou activistes ont utilisé des fuites issues du Dark Web mais aussi des réseaux sociaux et des medias pour planifier des actions physiques. Ils ont ainsi eu accès aux trajets logistiques confidentiels, repérage des points faibles d’un site industriel grâce à des plans de surveillance piratés, ou encore usurpation d’identité fondée sur des contrats volés.
Les nouvelles cibles de la surveillance numérique
Les fuites exploitables vont bien au-delà des données d’identifiants et mots de passe. Aujourd’hui, les attaquants s’intéressent aux contrats de confidentialité (NDA), aux relevés bancaires internes, aux devis, aux litiges juridiques ou aux itinéraires de livraison. Chaque document, arraché au système d’information d’une entreprise ou de ses prestataires, devient une arme potentielle, souvent laissé involontairement à leur portée.
Le cas d’une marque de luxe victime de vols répétés de sacs à main illustre ce phénomène, après compromission du SI de son logisticien, les cybercriminels ont cartographié les itinéraires de conteneurs et organisé des braquages précis, avec une connaissance du terrain égale, voire supérieure, à celle des transporteurs.
De la prévention à l’anticipation opérationnelle
Face à cette dynamique, la simple sécurisation des systèmes internes ne suffit plus. Il devient impératif de surveiller les écosystèmes extérieurs, notamment les fournisseurs, les avocats et les partenaires, où des données sensibles peuvent fuiter sans contrôle direct.
Des solutions comme Aleph Alert proposent désormais une veille active dans le Dark Web et le Deep Web, fonctionnant comme une caméra de surveillance numérique, avec des alertes quotidiennes sur l’apparition d’éléments sensibles, la qualification du risque en temps réel, et une documentation permettant une éventuelle action judiciaire. L’objectif n’est pas seulement de détecter une fuite après coup, mais de détecter en amont les signaux faibles pouvant précéder une attaque physique.
Cette capacité devient d’autant plus critique à l’approche de l’entrée en vigueur de réglementations européennes comme DORA et NIS2, qui imposent aux entreprises non seulement de protéger leur propre système d’information, mais aussi de surveiller l’ensemble des tiers manipulant des données critiques.
Vers un nouveau paradigme de la sûreté
L’enjeu dépasse largement la sphère cyber et ce basculement impose aux responsables sûreté et cybersécurité une collaboration étroite. La menace ne naît plus uniquement d’une intrusion informatique ou d’un risque physique, mais de la fusion entre les deux.
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