
“Pas de siège à la table ? Apportez votre chaise”, la leçon de Fidji Simo aux diplômés de HEC
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Elle ne pouvait pas être là physiquement, mais même à distance, Fidji Simo a captivé l’auditoire. Depuis son écran, la CEO d’Instacart, aujourd’hui dirigeante chez OpenAI, a pris la parole devant la promotion 2025 d’HEC, non pas pour raconter sa réussite professionnelle, mais pour démystifier ce que veut dire réussir quand on ne rentre dans aucune case.
Car tout son discours repose sur l’idée qu’il est possible de construire un parcours professionnel sans pedigree, sans connexions. Il suffit parfois de commencer par apporter sa propre chaise à une table où personne ne vous attend.
Le ton est donné dès les premières phrases, Fidji Simo se souvient de son arrivée à HEC, fille de pêcheur, avec un accent du sud de la France, dans un amphithéâtre où les étudiants parlent des professions de leurs parents. Une codification qu’elle ne connait pas, et on lui fait sentir, mais elle ne se résigne pas et décide d’inventer son propre récit.
Ce fil rouge, elle le déroule avec constance, ne pas se contenter des cases déjà ouvertes, ne pas demander l’autorisation d’exister, mais construire, et souvent, reconstruire un chemin à partir de ce que l’on est.
À ses débuts, Facebook la refuse. Trop “stratégie”, pas assez “builder”, qu’à cela ne tienne, elle s’infiltre ailleurs, postule à un poste marketing, invente un faux produit, crée ses slides, son plan de lancement, son prototype visuel. Personne ne le lui a demandé. Mais c’est précisément ça qui fera la différence de sa candidature. Faire plus que ce qui est attendu, parce que le diplôme seul ne garantit rien.
Une maladie chronique qui l’empêche parfois de marcher ou de se tenir debout ? Elle n’en fait pas une fatalité, mais un point de départ d’un projet de recherche médicale. Un marché qui doute de la livraison de courses post-Covid ? Elle redresse Instacart en deux ans, en prenant à revers tous les analystes. Un secteur de la tech qui doute d’une CEO trop féminine, trop française, trop “hors cadre” ? Elle le prend de face, et gagne.
Lors de son allocution, elle parle de création, au sens profond du terme, créer sa carrière, créer ses outils, créer du lien, et surtout, créer pour les autres. Son moto est de rendre, donner des chances, comme d’autres lui en ont donné. Détecter un potentiel avant qu’il soit visible, comme Mark Zuckerberg l’a fait avec elle, le pouvoir n’a de sens que s’il est redistribué.
Et puis il y a ce moment où elle évoque l’IA, sans esbroufe ni panique, juste une vérité simple, les outils sont là, et ils sont puissants. Mais ils ne pensent pas à votre place, ils ne décident pas du monde que vous voulez construire. Ce que nous ferons de cette intelligence sera déterminé par nos choix, nos projets, et notre courage.
Dans un monde instable, où les modèles vacillent, où les certitudes s’effondrent, la seule chose qu’on peut encore posséder vraiment, c’est sa capacité à créer. Une allocution particulièrement inspirante qui s’adresse à tous.
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