
Remberg lève 15 millions d’euros pour bâtir une alternative européenne à la maintenance industrielle dominée par les États-Unis
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La startup munichoise remberg vient de lever 15 millions d’euros lors d’un tour de série A+, mené par Acton Capital et Oxx, accompagnés de ses investisseurs historiques Earlybird, Speedinvest et Fly Ventures. Cette levée vise à accélérer le déploiement européen de sa plateforme de maintenance assistée par intelligence artificielle et à enrichir ses fonctionnalités prédictives.
Fondée en 2018, remberg s’est donné pour mission de moderniser la maintenance industrielle, domaine encore dominé par des systèmes vieillissants ou partiellement numérisés. En ciblant les PME industrielles, la société entend réduire les interruptions imprévues de production, qui coûtent chaque année plus de 500 milliards d’euros aux usines européennes selon un rapport de Siemens.
Une réponse stratégique face à l’hégémonie logicielle américaine
Dans un contexte de fragmentation des outils européens et de domination croissante d’acteurs nord-américains tels que MaintainX, UpKeep ou Fiix, remberg assume pour ambition de proposer une solution ancrée en Europe, adaptée aux exigences locales en matière de protection des données, de souveraineté technologique et d’intégration industrielle.
Sa plateforme cloud permet d’automatiser les processus de maintenance à partir de données collectées en temps réel sur les équipements. L’usage est simple, un opérateur peut scanner un QR code directement sur une machine en panne, déclenchant ainsi l’ouverture d’un assistant IA qui suggère des actions de diagnostic et de réparation en s’appuyant sur l’historique technique de l’équipement.
Déjà utilisée par plus de 150 industriels, parmi lesquels SCHUNK, Liqui Moly, Brandt, Edding ou encore Meleghy Automotive, la solution permet de suivre plus d’un million d’actifs dans des environnements variés.
Une concurrence européenne en structuration
Si remberg entend devenir un leader régional du CMMS (Computerised Maintenance Management Systems) et des solutions EAM (Enterprise Asset Management), elle n’évolue pas dans un vide.
En France, des acteurs comme DIMO Maint (filiale de DIMO Software) ou Carl Software (désormais rattaché à Berger-Levrault) proposent des logiciels de GMAO largement implantés dans l’industrie et les collectivités. À Paris, la startup Mobility Work s’est positionnée sur une approche communautaire et mobile de la maintenance, avec une forte composante analytique.
Sur le plan européen, des solutions comme Infraspeak (Portugal) ou Fracttal (Espagne) développent également des plateformes de maintenance intelligente, intégrant l’IA, l’IoT et des interfaces mobiles adaptées aux techniciens de terrain. Ultimo, néerlandais et désormais filiale d’IFS, reste quant à lui fortement implanté dans l’industrie lourde, avec des solutions robustes et intégrables.
Dans ce paysage, remberg cherche à s’imposer non seulement par sa couverture fonctionnelle, mais aussi par sa capacité à opérer sur plusieurs marchés européens tout en respectant les exigences locales de conformité, interopérabilité et support technique.
L’infrastructure logicielle de l’industrie européenne
Au-delà de ses performances techniques, remberg s’impose progressivement comme une brique d’infrastructure logicielle critique pour les départements de maintenance en Europe. Ce positionnement séduit des investisseurs spécialisés dans les logiciels B2B à forte croissance, à l’instar de Oxx, qui accompagne les scale-ups européennes dans leur stratégie de développement capital-efficient, ou Acton Capital, acteur historique du capital-risque en Europe.
Dans un contexte géopolitique, où la résilience industrielle et la maîtrise des coûts redeviennent des priorités stratégiques, remberg s’affirme comme une réponse pragmatique et alignée avec les besoins du tissu industriel européen. L’entreprise s’appuie sur une architecture interopérable, un hébergement local, et une capacité à adresser des niveaux de maturité numérique très hétérogènes.